Cameroun, plus de cinquante décès suspects d’opposants entre 1982 et 2023

En 41 ans, ils sont entre autres religieux, avocats, journalistes et étudiants à avoir perdu la vie dans des circonstances troubles. Les nombreuses enquêtes judiciaires ouvertes n’ont jamais pu révéler les réels mobiles de ces morts violentes et barbares laissant ainsi le doute planer. Même si les familles gardent le silence parfois par peur des  menaces, elles continuent de porter le deuil.

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Quelques décès suspects: Narcisse Djomo Pokam…
….Mgr Jean-Marie Benoit Bala

De la période allant de 1982 à 2023, du sang a été versé au Cameroun de manière barbare et violente. Un tableau macabre qui affiche une cinquantaine de cas répertoriés dans le cadre de cette enquête. Ont perdu la vie dans d’atroces souffrances, journalistes, banquiers, étudiants, religieux, commerçants, avocats, hommes de culture et universitaires. On liste aussi des veuves d’hommes politiques et des enfants.

Malgré le temps qui est passé, la seule évocation de ces crimes crapuleux contribue à créer des remous autour des familles. Les différentes sources d’information interrogées jugent nécessaires de se terrer dans un mutisme suspect. Personne ne souhaite s’exprimer, même les avocats de certaines familles des victimes refusent de dire mot, prétextant le « secret professionnel ».

Les familles quant à elles, semblent avoir disparu avec leurs morts, car elles restent introuvables. Quelques proches retrouvés, malgré toutes les assurances données sur la protection de leur identité, choisissent de garder le silence. 

L’écrivain Arol Ketchiemen, auteur de : « Rivière de sang, enquête sur les morts non élucidées », témoigne « qu’il y a quand même certaines familles courageuses qui se battent depuis quelques années pour réclamer justice et très souvent, finissent par capituler à cause des pressions diverses. L’une d‘entre elles, après avoir été menacée, s’est résignée ».

Selon Cyrille Rolande Bechon, de l’Ong Nouveaux Droits de l’Homme, « il y a des cas où les familles des victimes ont complètement abandonné parce qu’elles ont compris les réalités mafieuses du Cameroun. Certaines ont tout laissé tomber parce que financièrement épuisées par les tracasseries judiciaires. Certaines familles ont peur pour leur sécurité quand une autorité est citée dans leur affaire. Elles choisissent donc de se taire surtout celles qui connaissent la brutalité du régime en place », explique-t-elle. La directrice exécutive poursuit qu’il y a des cas où les coupables ont été trouvés et emprisonnés sans jamais statuer sur les réparations ou sur la situation des victimes.

Pour le Pr Claude Abé, sociologue, ce silence « complice » des familles, peut s’expliquer par le fait que les crimes ont cela de particulier qu’ils traumatisent les familles et parfois ce traumatisme de la cellule familiale, prend également en charge toute la société entière. Selon cet universitaire, quand on voit les familles qui après de nombreuses années n’arrivent pas à parler, cela peut se traduire par le fait qu’elles se disent : « nous avons déjà été victimes une fois, nous ne voulons plus le subir ».   Il ajoute : « la société camerounaise a une grosse part de responsabilité là-dedans on ne peut pas comprendre qu’une société soit aussi apeurée qu’elle oublie très facilement des gens qui ont compté pour elle ».

Toujours pour expliquer ce silence qu’il qualifie d’inquiétant, le Pr Claude Abé affirme : « on peut se dire que ceux qui ont éliminé des gens ont des complicités même après l’élimination parce qu’en réalité, si une société encourage un travail de mutisme, ça devient comme un silence structurel, organisé qui fait que ça expose davantage les individus qui pourraient défendre les intérêts des populations. Ça semble être une stratégie politique qui vise à faire taire les leaders qui peuvent être des gens bruyants et qui peuvent dénoncer un certain nombre de choses », conclut-il.

Menaces

Même des journalistes ayant assuré la couverture de ces faits macabres ont subi des menaces.  Xavier Messè, actuel directeur de la publication du journal « Le Calame », se souvient qu’en tant que directeur des rédactions du Groupe l’Anecdote, en pleine investigation sur la mort de Mgr Jean Marie Benoît Balla en 2017, va recevoir des menaces via des appels téléphoniques et des messages électroniques. Peu après,  le journaliste est contraint d’abandonner ses recherches sur instruction de sa hiérarchie.

Répartition par profession des assassinats non élucidés au Cameroun de 1982 à 2023

https://public.flourish.studio/visualisation/15226971/

Dans la même affaire, le journaliste Léger Ntiga, directeur des rédactions du journal Essingan, confie également subir des menaces. Il faut rappeler que Mgr Bala, évêque du diocèse de Bafia, dans le Mbam et Inoubou, région du Centre, entre 2003 à 2017 a disparu dans la soirée du mardi 30 mai 2017. Sa voiture de marque Toyota Land Cruiser Prado immatriculée CE 9503V de couleur blanche est retrouvée le lendemain sur le pont d’Ebebda, dans la Lékié, région du Centre. A l’intérieur étaient déposées ses pièces personnelles et un bout de papier contenant l’effrayant message « Je suis dans l’eau ». Six ans après, le mystère continue même si les premières conclusions de l’enquête judiciaire ont révélé le 4 juillet 2017 dans un communiqué du procureur général près la Cour d’appel du Centre, Jean Fils Ntamack, que la noyade était la cause la plus probable de la mort de cet homme de Dieu.

Violences

Tout à côté de la mort de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, le sang de plusieurs autres victimes a coulé dans des situations toutes aussi troubles et peut-être moins tristement célèbres. Même si les émotions sont retombées, le doute continue de planer et les interrogations persistent sur les raisons de ces morts que nombreux considèrent aujourd’hui comme crimes non élucidés. « On parle de crime non élucidé lorsque la justice n’a pas pu résoudre l’affaire en désignant les responsables », explique Dr Abdel Nasser Issa Pave, juriste criminologue.

À sa suite, Me Thierry Henri Atangana, expert criminel assermenté, ajoute qu’il s’agit premièrement des crimes en cours d’enquête et deuxièmement, des affaires classées. Mieux encore, elles peuvent être celles qui le sont définitivement, soient qui sont proscrites juridiquement ou tout simplement classées sans suite. Dans ce processus de définition, Dr Nasser poursuit que les crimes non élucidés sont ceux pour lesquels, les circonstances ne permettent pas de mener une enquête soit encore que lesdites circonstances ne mènent à aucune piste (responsable) probante. « Dans un cas comme dans l’autre, il est impossible de désigner les auteurs de ces infractions », souligne-il. 

Loin de ces avis d’experts, Xavier Messè, pense que les crimes non-élucidés sont ceux dont les résultats d’enquêtes sont entourés d’une certaine opacité. Avis corroboré par Arol Ketchiemen, qui croit savoir que pour se prononcer sur un crime non élucidé, il faut attendre sur le long terme, c’est-à-dire patienter jusqu’à ce que les conclusions de l’enquête soient disponibles.

Souvent accompagnés d’une extrême violence, ces morts selon Léger Ntiga, n’ont souvent curieusement rien à voir avec la version officielle. Elles seraient donc entachées de mobiles que les autorités ne veulent pas révéler. Dans ce registre, on a le cas de Me Mbopda décédé le 5 avril 1990. L’avocat a été assassiné par un gardien de la paix, Louis Emandion, en service au Groupement mobile d’interventions (Gmi) de la ville de Bafoussam. Le procès a duré deux ans et le 17 février 1992, la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Bafoussam rend son verdict. Le gardien de la paix est condamné à vie sauf que le mobile de son forfait est resté non élucidé.

Le 5 février 2010, Ngota est arrêté avec trois autres journalistes de différentes publications. Les journalistes sont détenus pendant plusieurs jours et interrogés. Ils sont libérés, puis inculpés de falsification d’un document gouvernemental. Ngota et deux autres journalistes sont à nouveau arrêtés et détenus à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, au Cameroun. Le 22 avril, Ngota décède dans des circonstances suspectes.

Pour Léger Ntiga, les crimes non élucidés se caractérisent par les causes officielles de la mort souvent qui ne concordent pas avec les signes visibles sur la dépouille. Ce qui se vérifie dans l’affaire du journaliste Germain Cyrille Ngota Ngota connu sous l’appellation de Bibi Ngota, décédé le 23 avril 2010 à la Prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Le ministre de la communication de l’époque, Issa Tchiroma Bakary a publiquement confessé au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé le 23 avril 2010, que ce journaliste et directeur de publication du journal « Cameroun Express » est décédé des suites d’infections opportunistes subséquentes au Vih.

Des conclusions qu’il dit tenir des rapports du responsable de l’infirmerie de ce pénitencier. Or, la génitrice de ce journaliste madame veuve Ngoulou née Edima Georgette a assuré dans une interview accordée le 27 avril 2010 au site Camer.be que son fils avait été « torturé ».  Informations que ne corrobore pas l’enquête officielle qui va  plutôt révéler que Bibi Ngota n’a pas été victime de mauvais traitements. Le Dr Um Um Bitanga, médecin légiste, affirme qu’il existe des signes extérieurs qui renvoient à des genres particuliers de mort.  « Mais c’est l’autopsie qui permet de confirmer la cause de la mort. L’autopsie permet un examen macroscopique, puis éventuellement microscopique des organes ainsi que des examens biochimiques et toxicologiques », précise- t-il.

Opacité

Pourquoi les enquêtes autour de ces morts ne prospèrent pas ? Xavier Messè invoque l’implication de l’Etat qui peut se traduire par l’ouverture des enquêtes dont les résultats ne sont jamais connus, une façon perçue par l’auteur de « Rivière de sang, enquête sur les morts non élucidées » dans son interview à Naija Tv comme une façon d’enterrer une affaire. D’ailleurs Edmond Locard, professeur de médecine légale, fondateur du premier laboratoire mondial de police scientifique en 1910 à Lyon en France déclarait : « dans l’enquête criminelle, le temps qui passe, c’est la vérité qui s’enfuit. » Une volonté de dissimuler les preuves qui a été suspectée dans l’affaire Martinez Zogo encore en cours.

Des personnalités au sommet de l’Etat ont été citées dans l’assassinat de cet animateur radio mais plus rien n’a filtré.

Un nuage a recouvert l’opération du test d’Adn pratiqué sur la dépouille de ce chef de chaîne d’Amplitude FM dont le corps en état de putréfaction avancé a été découvert le dimanche 22 janvier 2023. Un test d’Adn qui selon le cardiologue Dr Aimé Bonny permet en plus, d’avoir l’identité des assassins. Il écrivait que le blocage de ce test était une aubaine pour les assassins de cet animateur qui n’ont rien à gagner que ce test soit pratiqué.

Le 21 août 2006, Narcisse Olivier Djomo Pokam est tué, puis défenestré du 8è étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé

Au-delà de ces enquêtes qui ne prospèrent pas, on a aussi des personnes innocentes qui se retrouvent condamnées juste pour brouiller les pistes. Le 21 août 2006, Narcisse Olivier Djomo Pokam est tué, puis défenestré du 8è étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé. Dans cette affaire, des noms de certains pontes du régime sont cités.  Mais curieusement, Taboue Fotso, bagagiste ; Pokoupong Félix, chef de la sécurité ; Siméon Onambélé Atangana, agent d’entretien ; Michel Ngui et Célestin Tchuenkam, plombiers, tous employés de l’hôtel présentés comme les principaux suspects, seront envoyés en prison.

Répartition par sexe des personnes assassinées entre entre 1982 et 2023 au Cameroun (%)

https://public.flourish.studio/visualisation/15226284/

Après quatre années de réclusion, le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi prononce des peines lourdes contre eux. Taboue Fotso écope de 20 ans de réclusion ferme tandis que les autres accusés sont condamnés chacun, à 15 ans d’emprisonnement. Le 23 avril 2023, le journal du monde judiciaire rapporte l’acquittement à la Cour d’Appel du Centre au bénéfice du doute. « Qui a donc tué Narcisse Djomo Pokam ? Qu’avait-il fait ? que lui voulait-on. Comment peut-on en plein jour, dans une chambre du Hilton, le plus prestigieux et sécurisé du pays, torturer ; violer, tuer, un être humain et jeter son corps à l’extérieur, à plusieurs mètres du sol sans que les coupables ne soient clairement identifiés ?» s’interroge Arol Ketch, le 22 août 2023 sur sa page Facebook. D’après lui, les véritables coupables sont connus et libres puisque leurs noms étaient abondamment cités dans les journaux « Mais étant puissant et bénéficiant d’un soutien élevé au sein de l’appareil étatique, ils n’ont jamais été inquiétés », écrit-il.

Justice

Au-delà de cette implication du politique dans ces décès, François Bingono Bingono, anthropologue, soutient qu’il s’agit souvent de crimes rituels qui sont un processus de capture de l’énergie psychique de la victime tuée de manière rituelle. « Il y a beaucoup de similitudes dans les modes opératoires quand on regarde Mgr Bala, le Père Mveng, Me Ngongo Ottou. De nombreux éléments amènent à croire que les commanditaires et les exécutants seraient les mêmes individus. Cette similitude des modes d’opération amène à dire qu’on a à faire à des mêmes acteurs qui agissent à des moments différents et à des contextes différents. On ne peut pas expliquer qu’en 1983 on a le même mode opératoire qu’en 2004, 2018 ou encore en 2023. Il s’agit donc de quelque chose qui s’est institutionnalisé poussant à s’interroger sur d’éventuelles responsabilités des institutions et de nos élites gouvernantes », argumente le sociologue Claude Abé.

Dans ce tableau sombre, le clergé est celui qui paye le prix fortavec vingt morts suspectes. Pour Léger Ntiga, il s’agit des meurtres au cœur des pouvoirs c’est-à-dire que des personnes au cœur du régime qui sentant leurs intérêts menacés ont décidé d’agir. » Il soupçonne lcertains au sein de l’Eglise d’avoir facilité ces assassinats. Dans le cadre de cette enquête, nous avons sollicité un entretien avec Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, sur les affaires concernant les religieux. L’archevêque nous a demandé de passer par son service de communication, qui à son tour, nous a suggéré de leur faire parvenir par courrier notre protocole d’interview. Malheureusement, notre courrier déposé le 29 juin 2023 est resté sans suite.

A en croire Dr Nasser « Plusieurs variables peuvent expliquer la prolifération des affaires de meurtres non élucidés au Cameroun. Premièrement, on peut citer la déficience des enquêtes judiciaires. Celles-ci sont incapables, souvent à raison, de faire parler des cadavres qui sont généralement en décomposition. Par ailleurs, elles ne sont pas outillées du point de vue technique et scientifique pour exploiter les ADN présents sur la scène de crime », renseigne-t-il . Me Thierry Henri Atangana ajoute : « pour le cas des homicides, tout se joue au début dans les premières constatations. Le problème est que parfois lorsque les OPJ arrivent sur les scènes de crimes, celle-ci est déjà souillée. La scène de crime est la base du travail d’élucidation d’une enquête criminelle. C’est là qu’on recherche des empreintes digitales, le relevé des traces matérielles ceci avant l’enquête de voisinage et la recherche de témoin » Comme autres raisons, Dr Nasser parle de la frilosité des familles qui tournent rapidement la page et ne montrent pas de réelle détermination à connaître la vérité, comme s’il existait une perte de l’indignation collective devant la mort.

Nos tentatives de recueillir des informations au ministère de la Justice sont restées vaines.

 

Cameroun, le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) au coeur du pouvoir

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2 Commentaires

  1. Vraiment lamentablement une longue liste des crimes non élucidés caractérisés par la barbarie et la violence les plus abjectes, qu’on appelle généralement dans le jargon des enquêtes et chroniques criminelles, de «Cold Cases ».
Mais premièrement, je dois dire que pour le cas du Cameroun, comme l’ont dit certaines personnes citées dans cet article, ce n’est pas que ce sont des cas non élucidés, parce que la justice n’a pas fait son travail, ou ne peut pas naturellement faire le travail parce que les circonstances du décès ou les enquêtes ne permettent pas de faire la lumière comme on le voit sous d’autres cieux et qui plus tard, parfois ils sont élucidés comme le cas de cet exemple:.
Mais c’est parce que pour le cas du Cameroun, c’est fait SCIEMMENT par l’État Camerounais parce que des gens impliquées dans ces cas, ils sont des hauts placés dans la politique camerounaise, comme l’ont dit d’autres personnes citées dans cet article.
Mais Paul Biya connaît la vérité comme dans tous les autres États où l’autoritarisme est le régime du pouvoir. D’ailleurs en parlant de ça, je dois dire que c’est pas seulement au Cameroun où ces Cold Cases existent de façon volontaire, parce que ça implique les VIPS du pays, mais d’autres pays d’Afrique ça existe aussi, peut-être juste moins médiatisés contrairement au Cameroun .
Le cas du Rwanda, beaucoup des morts non élucidés avec des raisons à dormir debout avancées officiellement, comme le cas de ce musicien gospel (un chantre du pouvoir, qui s’est mis après à dire la vérité et que le pouvoir de kagame a vu comme un affront), retrouvé mort en prison, et le régime dictatorial de Kagame prétend qu’il s’est pendu.

    Deuxièmement, pour ce qui est des crimes rituels, avec cette barbarie et violence (presque similaire) qui caractérisent ces décès suspects, malheureusement c’est une vraie réalité en Afrique où tous les rituels mystiques sont faits par des politiques qui veulent coûte que coûte la puissance mystique pour gouverner, les religieux sont aussi beaucoup vraiment victimes de ces pratiques et surtout au Cameroun je pense que c’est le cas pour ces crimes non élucidés volontairement. Ça se passe dans les élections ou dans des nominations politiques, j’avais même écris un roman sur ça dans lequel je décrivais tout un nombre de cas de Crimes rituels, voici le titre de mon roman: « Les Crimes Rituels: Une Barbarie Ordinaire et Macabre », publiée à Les Éditions du Net, Paris, Octobre 2016, voici le lien pour ceux qui sont intéressés à l’acheter: https://www.amazon.com/crimes-rituels-barbarie-ordinaire-macabre/dp/2312055023

    Et en parlant de ces crimes rituels, comme je l’ai déjà dit pour la spécificité des Cold Cases volontaires que pas seulement au Cameroun mais d’autres pays d’Afrique ça existe aussi, il faut dire que le Gabon est le premier pays d’Afrique Centrale où les crimes rituels sont en vogue et comme au Cameroun, au Gabon aussi c’est juste les petits fretins qui sont mis en prison, parfois qui n’ont rien fait comme le cas de ces pauvres innocents jetés en prison à cause de la mort du journaliste Olivier Djomo. Les « gros poissons », les vrais commanditaires sont libres. Lamentable.
    
Pour le Cameroun, je pense que les religieux réellement sont vraiment victimes de ces pratiques de crimes rituels comme je l’ai déjà dit ci-dessus, car beaucoup des politiques pensent qu’ils sont puissants (ce qui est vrai pour certains religieux), et aussi je pense ceux qui tuent ces religieux, ils sont politiques mais ne sont pas proches dans le cercle de Biya, parce que Biya respecte beaucoup les religieux notamment les prêtres de l’église catholique romaine, puisque lui-même a voulu être prêtre avant de finalement aller en politique. Il a fait des études du collège et du lycée au séminaire et beaucoup de son cercle ont été aussi au séminaire. D’ailleurs selon certains récits, Biya aime bien le gospel et les classiques, comme musique favorites pendant ses divertissements, rires. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, à voir.

    Pour ce qui est des familles certes elles sont traumatisées, mais parfois les pauvres sont intimidées comme c’est déjà écrit ici, ou ne veulent plus avoir d’autres victimes, d’où elles préfèrent garder le silence. Le silence comme meilleur moyen de panser ses plaies. Au Rwanda c’est pareil, c’est le silence imposé qui règne sur ces morts.

    Cependant je dois dire une chose qui m’a interpelé et que j’ai trouvée comme un non respect ou une moquerie à ces morts concernés, et aux morts en général, c’est ce qu’a dit Dr Nasser, je cite: « Plusieurs variables peuvent expliquer la prolifération des affaires de meurtres non élucidés au Cameroun. Premièrement, on peut citer la déficience des enquêtes judiciaires. Celles-ci sont incapables, souvent à raison, de faire parler des cadavres qui sont généralement en décomposition. (…) ».
C’est n’importe quoi de dire ça, dans quel pays on fait parler les cadavres dans une enquête criminelle? La justice enquête sur un crime avec les éléments matériels trouvés sur la scène de crime et ailleurs et l’enquête du voisinage et bien d’autres moyens, il n’y a pas un procédé au monde pour faire parler le cadavre (en décomposition ou pas), en dehors parfois des mots ou des lettres laissés par le défunt si c’est ça qu’il veut dire, et qui justement ces pièces entrent dans le cadre des pièces trouvés posthumes. Mais en le lisant c’est pas ça qu’il voulait dire, c’est même ce qu’il a dit, c’est à dire l’impossibilité de ne pas faire parler le cadavre, c’est totalement n’importe quoi pour un docteur de parler ainsi, à moins que ça soit juste l’ironie.
    Ou encore en parlant de l’Afrique, quand il s’agit parfois des morts dues à la sorcellerie, pour en avoir le cœur net, certains “clairvoyants” ou médiums peuvent faire parler l’esprit du défunt ou chercher à connaître les vraies causes du défunt (en Europe c’est parfois le cas aussi avec les médiums dans les enquêtes), et ça c’est pas la police comme telle qui le fait comme on peut le voir (mais on ne fait pas parler le cadavre comme il le dit, que ça soit chez les clairvoyants ou à la police), peut-être c’est aussi ça qu’il voulait dire en parlant de l’incapacité à faire parler le cadavre, mais je pense que c’est pas ça qu’il voulait dire, plutôt ce qu’il a dit sur le cadavre c’est même ça, donc c’est vraiment n’importe quoi.

    Donc pour le cas du Cameroun et d’autres pays d’Afrique, exceptées les complicités au niveau de l’État qui bloquent les enquêtes de ces crimes, c’est la défaillance de la justice et le manque des moyens techniques et scientifiques à la police, comme il l’a dit lui-même après dans la même citation, et non le tralala qu’il a raconté sur l’impossibilité de faire parler les cadavres.

    
Espérons que l’après Biya (sans que son régime lui survive) va permettre d’éclaircir tout ça et d’établir les responsabilités (et même pour les responsables de ces crimes qui sont ou seront morts à cette époque), vu c’est son régime qui ne permet pas de faire la lumière au regard de ce qu’est dit dans cet article et ce que j’ai dit. Paix à ces âmes (parfois innocentes) ayant perdu leurs vies dans de telles circonstances!!

  2. Vraiment lamentablement une longue liste des crimes non élucidés caractérisés par la barbarie et la violence les plus abjectes, qu’on appelle généralement dans le jargon des enquêtes et chroniques criminelles, de «Cold Cases ».
    Mais premièrement, je dois dire que pour le cas du Cameroun, comme l’ont dit certaines personnes citées dans cet article, ce n’est pas que ce sont des cas non élucidés, parce que la justice n’a pas fait son travail, ou ne peut pas naturellement faire le travail parce que les circonstances du décès ou les enquêtes ne permettent pas de faire la lumière comme on le voit sous d’autres cieux et qui plus tard, parfois ils sont élucidés comme le cas de cet exemple:.
    Mais c’est parce que pour le cas du Cameroun, c’est fait SCIEMMENT par l’État Camerounais parce que des gens impliquées dans ces cas, ils sont des hauts placés dans la politique camerounaise, comme l’ont dit d’autres personnes citées dans cet article.
    Mais Paul Biya connaît la vérité comme dans tous les autres États où l’autoritarisme est le régime du pouvoir. D’ailleurs en parlant de ça, je dois dire que c’est pas seulement au Cameroun où ces Cold Cases existent de façon volontaire, parce que ça implique les VIPS du pays, mais d’autres pays d’Afrique ça existe aussi, peut-être juste moins médiatisés contrairement au Cameroun .
    Le cas du Rwanda, beaucoup des morts non élucidés avec des raisons à dormir debout avancées officiellement, comme le cas de ce musicien gospel (un chantre du pouvoir, qui s’est mis après à dire la vérité et que le pouvoir de kagame a vu comme un affront), retrouvé mort en prison, et le régime dictatorial de Kagame prétend qu’il s’est pendu.

    Deuxièmement, pour ce qui est des crimes rituels, avec cette barbarie et violence (presque similaire) qui caractérisent ces décès suspects, malheureusement c’est une vraie réalité en Afrique où tous les rituels mystiques sont faits par des politiques qui veulent coûte que coûte la puissance mystique pour gouverner, les religieux sont aussi beaucoup vraiment victimes de ces pratiques et surtout au Cameroun je pense que c’est le cas pour ces crimes non élucidés volontairement. Ça se passe dans les élections ou dans des nominations politiques, j’avais même écris un roman sur ça dans lequel je décrivais tout un nombre de cas de Crimes rituels, voici le titre de mon roman: « Les Crimes Rituels: Une Barbarie Ordinaire et Macabre », publiée à Les Éditions du Net, Paris, Octobre 2016, voici le lien pour ceux qui sont intéressés à l’acheter: https://www.amazon.com/crimes-rituels-barbarie-ordinaire-macabre/dp/2312055023

    Et en parlant de ces crimes rituels, comme je l’ai déjà dit pour la spécificité des Cold Cases volontaires que pas seulement au Cameroun mais d’autres pays d’Afrique ça existe aussi, il faut dire que le Gabon est le premier pays d’Afrique Centrale où les crimes rituels sont en vogue et comme au Cameroun, au Gabon aussi c’est juste les petits fretins qui sont mis en prison, parfois qui n’ont rien fait comme le cas de ces pauvres innocents jetés en prison à cause de la mort du journaliste Olivier Djomo. Les « gros poissons », les vrais commanditaires sont libres. Lamentable.
    Pour le Cameroun, je pense que les religieux réellement sont vraiment victimes de ces pratiques de crimes rituels comme je l’ai déjà dit ci-dessus, car beaucoup des politiques pensent qu’ils sont puissants (ce qui est vrai pour certains religieux), et aussi je pense ceux qui tuent ces religieux, ils sont politiques mais ne sont pas proches dans le cercle de Biya, parce que Biya respecte beaucoup les religieux notamment les prêtres de l’église catholique romaine, puisque lui-même a voulu être prêtre avant de finalement aller en politique. Il a fait des études du collège et du lycée au séminaire et beaucoup de son cercle ont été aussi au séminaire. D’ailleurs selon certains récits, Biya aime bien le gospel et les classiques, comme musique favorites pendant ses divertissements, rires. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, à voir.

    Pour ce qui est des familles certes elles sont traumatisées, mais parfois les pauvres sont intimidées comme c’est déjà écrit ici, ou ne veulent plus avoir d’autres victimes, d’où elles préfèrent garder le silence. Le silence comme meilleur moyen de panser ses plaies. Au Rwanda c’est pareil, c’est le silence imposé qui règne sur ces morts.

    Cependant je dois dire une chose qui m’a interpelé et que j’ai trouvé comme un non respect ou une moquerie à ces morts concernés et aux morts en général, c’est ce qu’a dit Dr Nasser, je cite: « Plusieurs variables peuvent expliquer la prolifération des affaires de meurtres non élucidés au Cameroun. Premièrement, on peut citer la déficience des enquêtes judiciaires. Celles-ci sont incapables, souvent à raison, de faire parler des cadavres qui sont généralement en décomposition. (…) ».
    C’est n’importe quoi de dire ça, dans quel pays on fait parler les cadavres dans une enquête criminelle? La justice enquête sur un crime avec les éléments matériels trouvés sur la scène de crime et ailleurs et l’enquête du voisinage et bien d’autres moyens, il n’y a pas un procédé au monde pour faire parler le cadavre (en décomposition ou pas), en dehors parfois des mots ou des lettres laissés par le défunt si c’est ça qu’il veut dire, et qui justement ces pièces entrent dans le cadre des pièces trouvés posthumes. Mais en le lisant c’est pas ça qu’il veut dire, c’est même ce qu’il a dit c’est à dire l’impossibilité de ne pas faire parler le cadavre, c’est totalement n’importe quoi pour un docteur de parler ainsi, à moins que ça soit juste l’ironie.
    Donc pour le cas du Cameroun et d’autres pays d’Afrique, exceptées les complicités au niveau de l’État qui bloquent les enquêtes de ces crimes, c’est la défaillance de la justice et le manque des moyens techniques et scientifiques à la police, comme il l’a dit lui-même après dans la même citation, et non le tralala qu’il a raconté sur l’impossibilité de faire parler les cadavres.
    Espérons que l’après Biya (sans que son régime lui survive) va permettre d’éclaircir tout ça et d’établir les responsabilités (et même pour les responsables de ces crimes qui sont ou seront morts à cette époque), vu c’est son régime qui ne permet pas de faire la lumière au regard de ce qu’est dit dans cet article et ce que j’ai dit. Paix à ces âmes ayant perdu leurs vies dans de telles circonstances!!

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