Kaïs Saïed, le président tunisien, surnommé « Zabaïed » (1), qui par un coup de force en juillet 2021, s’est attribué tous les pouvoirs ou presque, est le premier dictateur arabe à avoir compris qu’il ne fallait surtout pas mettre en prison son opposition.
Chronique et dessin de Z, Mai 2022
Il ne reproduira donc par l’erreur de Zaba, alias feu le président Ben Ali (7 novembre 1987-14 janvier 2011), qui à force de martyriser ses médiocres opposants, en a fait des héros. Rappelons qu’après la révolution, ce sont ces mêmes « héros » qui de Zaballah, surnom du chef islamiste Ghannouchi (2), à Marzouki, Président de la République en 2011, en passant par Chebbi et compagnie, ont corrompu et fait dérailler la plus prometteuse révolution du monde arabe, celle de la Révolution du 14 Janvier 2011.
Donc, comme je disais, Saïed a laissé libres de circuler et de manifester dans le bled, la plupart de ces figures marquantes qui furent au pouvoir durant 10 ans, et qui sont retombées le 25 Juillet 2021 dans l’opposition (date du coup d’État). Certes il en a malmené quelques-uns, puis il a laissé pour d’autres la Justice faire le boulot.
Mais de manière générale, Kaïs Saïed a bien vu que la Tunisie exécrait tellement cette classe politique qu’il n’avait vraiment rien à craindre de son existence.
Tristes choix
Ce dimanche 15 Mai, ils étaient tous là, sur l’avenue, même ceux du sud, Chebbi et le fils maudit, pour dénoncer le Putsch de Zabaïed. La police les a laissé exprimer leur rejet du coup d’état sans qu’il n’y ait eu le moindre débordement. Ils étaient plusieurs centaines, plus nombreux que la manif des pro-Saïed, la semaine d’avant.
Ce triste paysage politique donne l’image d’une Tunisie acculée à choisir entre un dictateur autiste et une racaille islamo-affairiste. Mais la réalité est toute autre, car d’après les « taxistes » de Tunis, conducteurs d’oracles au compteur (pour ceux qui connaissent), la catastrophe économique à venir risque de tout balayer
(1) ZABAIED est la contraction de ZABA ( acronyme de Zine El Abidine Ben Ali, l’ancien dictateur, et de SAIED, l’actuel président tunisien accusé d’autoritarisme
(2)Zaballah est la contraction de Zaba et Allah , en référence à ghannouchi chef des islamistes tunisiens, accusé par ses détracteurs de vouloir imposer une théocratie en Tunisie.
Présidentielle Tunisie (volet 1), Kaïs Saied, un étrangleur ottoman