Au Sénégal, la deuxième journée de la campagne des élections législatives anticipées a été émaillée de violences à Dakar où la coalition Samm Sa Kaddu a subi le saccage de son siège, selon des témoins interrogés sur place dans la capitale sénégalaise.
Correspondance
L’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall a qualifié d’« une attaque criminelle » le saccage du siège de la coalition Samm Sa Kaddu avant d’interpeller vigoureusement le Premier ministre, Ousmane Sonko qu’elle accuse de tenir « des propos incendiaires qui participent de ces actions » d’agression commises « par des hommes qui semblent certains de leur impunité », a ajouté le secrétariat exécutif du parti dans un communiqué.
Le dimanche 27 octobre, lors du lancement de la campagne du parti au pouvoir, Abass Fall, tête de liste de Pastef à Dakar avait en effet appelé ses militants à « s’armer de couteaux et de machettes pour apporter la riposte » à ses adversaires. Depuis, il a présenté ses excuses, affirmant que « ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un homme violent. C’est le cœur qui a parlé », s’est-il encore défendu. « Je regrette ces propos et lance cet appel au ministère de l’Intérieur, qui a la responsabilité de gérer la sécurité des Sénégalais », a-t-il conclu.
Le gouvernement appelle au calme
Justement le ministre de l’intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, a prestement réagi en exhortant tous les partis politiques « à adopter un discours apaisé et constructif », afin de « contribuer à une campagne digne et exemplaire, gage de notre engagement commun envers une démocratie stable et respectée », a-t-il souligné.
Dans ses précédentes adresses, Jean-Baptiste Tine avait notamment interdit l’usage des armes à feu mais cette mesure n’a pas été respectée, a dénoncé l’opposition qui pointe l’impunité accordée aux partisans du pouvoir. En guise de réponse, l’ancien parti au pouvoir dit ne plus s’interdire de « répondre coup pour coup à ces énergumènes et sauvageons de Pastef ».
Considérées comme le second tour de l’élection présidentielle qui n’avait pu avoir lieu, le candidat du pouvoir, Amadou Ba, ayant perdu dès le premier tour, ces élections législatives ravivent la vieille rivalité Macky-Sonko et les années de répression de l’ex-régime. A cela s’ajoutent les dernières révélations du Premier ministre Ousmane Sonko accusant l’entourage de l’ancien président d’avoir détourné plus de 1.000 milliards retrouvés sur le compte d’un de ses proches.
Ces révélations faites lors du meeting d’ouverture de la campagne de la coalition Pastef à Thiès, dimanche, avaient finalement escaladé la tension déjà pesante depuis de nombreux mois.