Les critiques du président sénégalais qui analysait ses cent premiers jours à la tête de son pays ne sont pas passées inaperçues. Surtout dans le camp de l’ex-président Macky Sall, où on n’a pas tardé à dégainer contre lui.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, n’est pas sorti indemne de son interview du 13 juillet dernier dans laquelle il analysait ses cent premiers jours à la tête de son pays. Ses critiques contre l’arrêté ministériel qui prévoyait, selon lui, d’augmenter le prix de l’eau, lui ont attiré les foudres des partisans de l’ex-président Macky Sall, tout comme ses analyses sur les dysfonctionnements du système de santé. Mais dans les deux cas, il pointe des contrats surfacturés et mal négociés par l’administration sortante.
Le porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR), parti de l’ex-président, n’a pas tardé à réagir. Abdou Mbow a reproché à Diomaye Faye de manquer de « fair-play parce que les Sénégalais l’ont élu à 54 % ». Pour lui, plutôt que d’enchaîner les diatribes contre l’ancien régime, « le plus important maintenant c’est de dire au moins où va le nouveau régime », a-t-il sévèrement apostrophé le président qui n’a toujours « eu de déclaration de politique générale », a enchaîné Abdou Mbow. « Le projet dont il parle, ils l’ont vendu aux Sénégalais mais on n’a pas encore vu ce projet. Ils disent eux-mêmes que le projet va être disponible en septembre. Ce qui veut dire qu’ils sont venus dans l’impréparation », s’est-il moqué.
Les dures réalités du pouvoir
En revanche, la vice-présidente du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Adji Mergane Kanouté a salué le réalisme du président Diomaye Faye qui a admis, lors de cette interview, avoir trouvé de nombreux indicateurs économiques dans le rouge à son arrivée au pouvoir. « Nous avons vu qu’il a été serein, très clair dans ses propos », a-t-elle reconnu, preuve que « le président de la République fait face, dorénavant, aux dures réalités du pouvoir. Quand, nous, nous parlions de conjoncture, sous la présidence de Macky Sall, en faisant référence à la pandémie de la Covid-19, en faisant référence à la guerre russo-ukrainienne ou à la question du Moyen-Orient, il n’acceptait pas. Aujourd’hui, il a compris ».
Quant aux accusations sur les contrats surfacturés par l’ex-régime, Adji Mergane Kanouté demande à Bassirou Diomaye Faye les preuves de ce qu’il avance.