A Alger, la seule évocation de son nom suscite des controverses passionnées. Rachid Allane, le doyen des juges d’instruction au tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a été en effet à l’origine de l’emprisonnement de Mehdi Benaïssa, directeur de la chaîne de télévision KBC, de Ryad Hartouf, un directeur de production du même groupe, et de Nora Nedjaï, haut cadre au ministère de la Culture accusée d’avoir octroyé des autorisations de tournage. Poursuivis en justice pour « fausse déclaration » et « abus de pouvoir », de simples délits de gestion, ils ont été embastillés comme de grands malfaiteurs.
Zizanie au Palais de Justice
Les propres collègues de Rachid Aliane à la Cour d’Alger ont plaidé auprès de lui pour que les responsables de la chaine de télévision soient uniquement placés en liberté conditionnelle. Mais ce magistrat est resté campé sur ses positions, indique-t-on à Mondafrique
Il est vrai que KBC qui vient d’être racheté par l’homme d’affaires Issad Rebrab, un adversaire du pouvoir actuel, est dans la ligne de mire du clan présidentiel. Les proches du président Bouteflika n’ont jamais caché leur volonté de faire taire ce média constestataire, sans pour autant, nous dit-on de bonne source, exiger l’emprisonnement des producteurs et des journalistes.
De là à imaginer que le juge Rachid Aliane ait fait du zêle pour bénéficier, demain, d’une jolie promotion de la part du pouvoir, il y a un pas que certains de ses collègues magistrats franchissent sans hésiter. Des jaloux surement!