Initiée début 2016, une virulente campagne d’accusations contre Manuel Valls au Togo ne cesse de prendre de l’ampleur. C’est de Claude Ameganvi que tout est parti. A la tête de la coordination du Parti des travailleurs, une petite formation trotskyste, ce farouche opposant au régime de Faure Eyadéma Gnassingbé décrit comme « un éternel révolutionnaire » accuse l’ex premier ministre français d’avoir reçu 5 milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros) de la part du président. Lors d’une tournée africaine fin octobre 2016, Manuel Valls avait fait une première escale dans la capitale togolaise Lomé où il avait prononcé un discours de soutien au pouvoir en place qui avait vivement agacé l’opposition.
5 milliards de F CFA
Le 16 janvier, Claude Ameganvi lance une première salve. Dans une déclaration de soutien à la grève des enseignants qui agite le pays, le parti des travailleurs affirme que « des révélations de sources proches du régime, émanant de personnalités elles-mêmes écoeurées par l’incroyable cynisme de Faure Gnassingbe à l’endroit de son propre peuple, indiquent que, lors de son voyage officiel de fin 2016 au Togo, Manuel Valls, alors qu’il était encore chef du gouvernement français, aurait reçu un cadeau de 5 milliards de F CFA pour sa campagne en France en vue de l’élection présidentielle de 2017 (…) ». Joint par Mondafrique, Claude Ameganvi n’en dira pas plus sur ses informateurs au coeur du pouvoir.
Il affirme toutefois vouloir à tout prix engager des poursuites contre l’ex premier ministre devant la justice française. « Dans un premier temps, nous allons publier une lettre ouverte exigeant le remboursement des 5 milliards à travers un versement sur un compte en France. Ensuite nous commettrons des avocats en France ». Si ces derniers n’ont pas encore été désignés Claude Ameganvi évoque toutefois la possibilité de contacter les avocats engagés la procédure dite des Biens Mal Acquis.