A la tête du Parti du Progrès et du Socialisme- l’ancien parti communiste marocain-PPS-, le fringant Nabil Benabdallah n’a rien d’un apparatchik au verbe rédhibitoire et à la posture surannée. Il est tout le contraire. Au point que ses récentes déclarations en pleine campagne électorale qui prenaient à partie le proche conseiller du Roi, Fouad Ali El Himma, lui ont valu un sévère recadrage de la part du Palais Royal.
Grand écart
Nabil Benabdellah assume un pragmatisme politique, rare dans les pays arabes et un volontarisme qui l’a poussé à choisir le camp des islamistes marocains pourtant idéologiquement aux antipodes de ses positions idéologiques. Depuis son élection à la tête du PPS, il multiplie les prises de positions déconcertantes. En effet, quand en décembre 2011, les socialistes marocains de l’USFP boudent l’invitation de l’islamiste Abdelilah Benkirane à les rejoindre dans une coalition gouvernementale appelée à éviter au Maroc les turpitudes du désormais funeste « printemps arabe », c’est Nabil Benabdallah qui vole au secours du patron des islamistes.
Le patron du PPS s’est ainsi livré à un exercice de haute voltige politique, apportant une « caution moderniste et démocratique » au gouvernement dirigé par le PJD. Une position que beaucoup de cercles influents autour de la monarchie n’ont ni comprise ni acceptée, valant au désormais ministre de l’Habitat et de la politique de la ville des attaques sévères. il se dit pourtant prêt à y faire face pour sauver le Maroc du plus grand danger qui le menace çà savoir « le retour à l’autoritarisme et à la mise sous tutelle du champ politique ».
En recevant mondafrique.com, Nabil Benabdallah lève le voile sur les dessous de son alliances avec les islamistes, sa relation avec la monarchie et sa la vision qu’il a du Maroc d’aujourd’hui et de demain.
Nicolas Beau, nicolasbeau7@gmail.com