Ce samedi 15 juillet, l’opposition mauritanienne est sortie dans la rue pour manifester contre le référendum du 5 Août prochain qui vise entre autres à supprimer le Sénat lequel sera substitué par des Conseils régionaux.
Brandissant des slogans hostiles au référendum, des milliers de personnes ont afflué vers la Place Ibn Abbas, après une marche qui s’est ébranlée du Carrefour Madrid.
Sur la tribune, les différents leaders vont se succéder, après une minute de prière observée en la mémoire de feu Ely Ould Mohamed Vall : de Samory Ould Bèye, à Ould Horma, Jémil Ould Mansour, en passant par le sénateur Ould Ghadda, fortement ovationné par la foule, avant sa prise de parole. Tous n’ont pas raté l’occasion pour rappeler au président Aziz son devoir de respecter la Constitution.
-« Faisons échec à ce référendum »-
Rejetant fermement les amendements constitutionnels proposés par le Gouvernement, l’opposition mauritanienne a appelé les mauritaniens à « faire échec » au référendum du 5 Août prochain.
« Allez-y dans les maisons. Allez-y dans les quartiers. Mobilisez vos amis, vos parents et ne sortez pas le jour du référendum pour aller voter. Ne sortez pas. Nous voudrions que 90% des Mauritaniens ne se déplacent pas pour les urnes. Faisons échec à ce référendum qui a pour objectif de perpétuer Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir. Notre rendez-vous avec Mohamed Ould Abdel Aziz, ce sera en 2019 et nous lui dirons : dégage ! dégage ! dégage », a affirmé Balla Touré, membre d’IRA-Mauritanie.
Pour M. Samba Thiam, président des FPC, l’enjeu pour la Mauritanie n’est pas le référendum du 05 Août qui « n’est pas dans l’intérêt général » du peuple mauritanien. Mais plutôt ailleurs.
« Ce référendum est sans objet pour nous. Ce régime est en train simplement de casser l’unité nationale. C’est un régime de discrimination, un régime partisan, qui divise le peuple. Dans ces conditions, je pense que si le référendum devait avoir lieu, il devait porter sur la question nationale, sur la question de l’unité nationale. Allez voter, c’est perdre son temps. Nous devons tous boycotter ce référendum, car il n’est pas dans l’intérêt général des Mauritaniens », a affirmé M. Thiam.