L’islamiste Rached Ghannouchi, ultime protecteur du clan Ben Ali

Seul aujourd’hui le président tunisien, Kais Saied, se bat à la fois contre son administration et contre le leader islamiste Rached Ghannouchi pour récupérer les centaines de millions d’actifs volés par la famille de l’ex Président Ben Ali.

Comme l’a révélé l’excellent site « Africa Intelligence, » le dernier remaniement opéré par le premier ministre Hichem Mechichi, a vu le départ des deux ministres en pointe sur le dossier des « biens mal acquis », et cela, précisent nos confrères,  « deux jours avant l’expiration du gel, en Suisse, de centaines de millions d’actifs aux mains du clan déchu, et dont la Tunisie n’a récupéré qu’une infime portion ». 

Ce qui constitue un formidable échec pour le président Kais Saied, fort proche des deux ministres, qui semble bien seul dans ses tentatives de récupérer les biens du clan Ben Ali tels qu’ils ont pu être saisi en France, en Suisse ou au Canada. Depuis dix ans que l’ancien dictateur a quitté le pouvoir, l’administration tunisienne n’a toujours pas désigné d’avocat pour plaider en faveur des intérêts de l’État.

Ghannouchi, « père de la Nation » ! 

Le plus extravagant dans ce dossier est le rôle joué dans l’ombre par le chef des islamistes tunisiens et président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, qui cherche à enterrer les procédures qui ont pu être lancées pour récupérer les Biens mal acquis du clan Ben Ali. Alors que des milliers de militants de son propre mouvement ont été emprisonnés, torturés et pourchassés par le régime de l’ancien dictateur entre 1987 et 2011, voici « le Cheikh » Ghannouchi qui propose la création d’une commission administrative qui classerait les contentieux intentés à des hommes d’affaires coupables d’enrichissement, et cel contre la restitution d’une modeste part de leurs fortunes.

Dans sa volonté obsessionnelle de devenir, à l’égal d’un Bourguiba, le père de la Nation, Rached Ghannouchi est prêt à conforter les fortunes indues des Imed Trabelsi, le neveu sulfureux de Leila Trabeslsi, Kamel Eltaïef, l’ancien « vice Roi » du régime de Ben Ali devenu un redoutable homme de l’ombre par sa proximité avec l’appareil sécuritaire,, Slim Chiboub, le gendre de l’ancien Président ou encore Chafik Jarraya, un fieffé aventurier qui a servi tous les régimes depuis trente ans

La Justice française à la traine.

Autre difficulté, le refus de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’extrader Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Ben Ali et grand argentier du clan, qui s’était enfui au Canada puis en France, rend plus difficile encore la récupération par la Tunisie des biens mal acquis par le clan de l’ex président Ben Ali.

 

 

 

 

 

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