Le blizzard s’est abattu en Iran où le gouvernement est incapable de fournir du fuel à la population, alors que le pays est le deuxième au monde en termes de quantité de gaz. La pénurie renforce la détermination des manifestants qui en sont au 124eme jour de leur mobilisation contre le pouvoir religieux. Avec, en première ligne, les familles des condamnés à mort qui continuent de protester devant les prisons.
Lundi matin, les habitants de la ville de Torbat-é-Jam, dans le nord-est de l’Iran, se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur local pour protester contre la pénurie de gaz persistante et le fait que leurs familles gèlent par des températures inférieures à zéro. Les habitants de cette ville, comme beaucoup d’autres dans le pays, ont également fait de longues files pour acheter du kérosène en ce cinquième jour consécutif de crise de pénurie de gaz.
Des habitants de cette ville ont également été vus se rassemblant devant une antenne locale du Croissant-Rouge pour obtenir des chauffages électriques et au kérosène. Selon certaines informations, les autorités du régime ont envoyé de nombreuses unités de sécurité dans les rues pour empêcher toute manifestation anti-régime, alors que la colère des habitants montait.
Lundi, à Fereydounkenar, dans le nord de l’Iran, il y avait une longue file de voitures à une station-service en raison de la crise de pénurie d’essence. De telles scènes ont été rapportées dans tout le pays, alors que l’Iran possède la deuxième plus grande réserve de gaz naturel et la quatrième plus grande réserve de pétrole brut au monde.
Hausses de salaires
La crise économique nourrit la révolte populaire. Mardi matin, les travailleurs officiels de la compagnie pétrolière et gazière Aghajari, dans le sud-ouest de l’Iran, ont organisé une manifestation pour réclamer de meilleurs salaires basés sur les lois du régime, la fin des taxes supplémentaires sur leurs chèques de paie, une augmentation des salaires et des pensions de retraite, ainsi que l’amélioration des services de loisirs et des normes d’hygiène.
Une manifestation similaire a été organisée par les employés officiels de la compagnie pétrolière et gazière Cheshme-Khosh. Des militants d’autres villes ont signalé que les employés des sites pétroliers et gaziers du pays, ainsi que des raffineries, manifestaient et formulaient des revendications similaires. Au moins 11 rassemblements de protestation de ce type ont été signalés aujourd’hui, notamment les travailleurs des sites pétroliers et gaziers de Sarakhse à Abadan, dans le sud-ouest de l’Iran, qui se sont mis en grève aujourd’hui.
À Téhéran, pour la deuxième journée consécutive, les familles des condamnés à mort se sont rassemblées lundi devant le bâtiment judiciaire du régime pour protester contre les condamnations à mort et exiger des réponses des responsables du régime.
Dans l’antichambre du terrorisme
Maryam Radjavi, présidente élue de la coalition d’opposition iranienne NCRI, a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes et à inscrire le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) des mollahs sur la liste noire des organisations terroristes, une mesure qui aurait dû être adoptée il y a de nombreuses années.
À Téhéran, les habitants se sont rassemblés mardi pour honorer la mémoire de Mohsen Shekari, un jeune homme arrêté pour sa participation aux récentes manifestations de la révolution iranienne, afin de prévenir et, si nécessaire, de réprimer tout éventuelle manifestation contre le régime. Les autorités ont dépêché de nombreuses unités de sécurité sur les lieux.
Le prix de l’essence pourrait ternir l’amitié entre Damas et Téhéran