L’accord de paix libyen paraphé le 13 juillet bat déjà de l’aile. Le 14 au soir, le commandant en chef de l’armée libyenne, Khalifa Haftar s’est désolidarisé du processus de dialogue
« Nous, nous ne sommes pas liés par le dialogue, ni au début ni à la fin » affirme le chef de l’armée nationale libyenne, le Général Khalifa Haftar.
C’est depuis son quartier général de Marj, dans l’Est libyen que le commandant en chef de l’armée libyenne Khalifa Haftar a réagi à l’accord signé la semaine passée au Maroc par les parties libyennes en conflit sous l’égide de l’ONU.
L’armée, une ligne rouge
Lors d’un bref point de presse au soir du 14 juillet, en présence des officiers supérieurs et sous officiers de l’armée nationale libyenne, le Général Haftar a clairement indiqué qu’il n’était pas lié par le processus du dialogue politique libyen au grand dam du gouvernement libyen et du parlement élu de Tobrouk qui a pourtant signé le document sur l’accord de paix et de réconciliation proposé par l’ONU. Il a poursuivi ses propos controversés en affirmant que si le parlement de Tobrouk tient sa légitimité des urnes, l’armée, elle, tient sa légitimité du peuple et constitue une ligne rouge.
Ces propos plein d’ambigüité montrent combien le tout puissant Général n’entend pas obéir aux injonctions des politiques qui l’ont pourtant nommé à ce poste et dévoilent son ambition personnelle de conquérir le pouvoir par la force. En 2013 déjà, à travers une déclaration télévisée, le Général Haftar avait affirmé avoir renversé le gouvernement élu d’Ali Zeidane. Ce qui lui a valu le sobriquet de « Général-putschiste ». Bref, toutes ces déclarations qui sonnent comme une mise en garde aux politiciens libyens, sapent tout espoir de paix entre les belligérants au moment où la communauté internationale appelle à un règlement politique de la crise libyenne.