« Libération » sommé de s’expliquer sur ses liens avec Bongo

Le 12 octobre, les militants de la diaspora gabonaise ont manifesté devant le siège du quotidien Libération pour dénoncer son implication dans l’organisation d’un Forum citoyen à Libreville. Voici leur tépoignage.

Ali-BongoReçus à 15h30 lundi par la direction du journal pour une séance d’explication qui a duré plus une heure et demie, trois représentants de ces associations ont exprimé leur indignation de voir que le quotidien de gauche participe à ce qui est tout sauf un Forum  citoyen, mais une pure opération de communication du président Ali Bongo. A la direction de Libération, ils ont rappelé que l’opposition et la société civile gabonaise demandent depuis longtemps l’organisation d’une conférence nationale ; que le chef du bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily et la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, F, Michaëlle Jean  recommandent sans cesse un dialogue inclusif. Sans succès. En septembre, la société civile gabonaise avait organisé un dialogue en septembre dernier que Libé n’a pas daigné évoquer dans ses colonnes.

En janvier dernier, Libération avait critiqué la présence d’Ali Bongo à la grande manifestation contre les attentats de Charlie Hebdo, le qualifiant de dictateur. Que s’est-il passé pour qu’en l’espace de dix mois, Libération s’associe à l’organisation d’un Forum dit citoyen financée par un dictateur ? Pourquoi Libé n’a t-il pas invité Eco du Nord et TV+, deux médias proches de l’opposition gabonaise ? Pourquoi ni le le sujet des Biens mal acquis, ni la polémique sur l’acte de naissance d’Ali Bongo ne figuraient-il dans le programme du Forum ? Libé va-t-il se rendre complice, comme Richard Attias et la société Gemalto de la corruption au Gabon sachant que le financement de cette manifestation ne figure dans aucune ligne budgétaire ?

Embarrassée par cette charge inattendue, la direction de Libération a tenté de lever les équivoques, arguant que le Forum avait été préparé en collaboration avec Reporters sans frontières et Transparency International. Elle a promis de recevoir les Gabonais de France après avoir fait toute la lumière au retour des « envoyés spéciaux », dont Laurent Joffrin lui-même.

L’association de Libération à la préparation de ce Forum avait soulevé une polémique au sein de la rédaction, mais la direction qui avait déjà donné son accord a tenu à respecter son engagement.

Les membres de la CAPO ont promis de revenir manifester devant le siège de  Libération tant qu’ils n’auront eu de réponses à leurs questions. Prochain rendez-vous : Le 4 novembre