Trois attentats djihadistes commis contre trois camps militaires de l’armée malienne, à l’aube du dimanche 24 avril, illustrent la montée en puissance militaire du JNIM, le mouvement extrémisted’Iyad Ag Ghali, qui prétend par ailleurs participer à la recomposition politique du pays. Un double jeu délicat !
s »La Katiba Macina », dirigée par le djihadiste Hamadou Kouffa, un fidèle du chef des djihdistes maliens Iyad Ghali, a riposté sévèrement à l’attaque de la commune de Moura au cours de laquelle plus d’une centaine de civils avaient été tués par l’armée malienne. Laquelle avait présenté cette bavure comme une victoire contre le terrorisme..
Des représailles étaient attendues. Mais elles ont surpris par leur ampleur, leur réaactivité moins d’un mois après l’assassinat de civils et leur simultanéité sur trois sites différents. Trois camps militaires, celui de Niono, Sévaré et Bapho ont été victimes d’attentats kamikazes à l’aube du dimanche 24 avril. L’assaut à la voiture piégée contre la garnison d’un bataillon du génie à Bapho, dans la région de Ségou, est particulièrement étonnante puisqu’elle se trouve dans une zone encore considérée comme un territoire tenu par le gouvernement malien.
Autre élément inquiétant, l’attaque contre la logistique des armées, notamment les hélicoptères, ce qui suppose un très haut niveau de renseignement.
Les Russes de Wagner, , cible de Iyad Ghali
Troisième fait inattendu, la rapidité de la revendication de ces attaques par la Katiba Macina qui a publié un audio en bambara dès le dimanche après-midi dans lequel elle se félicite d’avoir frappé « au même moment avec un intervalle de cinq minutes. (Outre les) morts, on leur a causé des dégâts matériels ».
Dans un autre communiqué rédigé en arabe, le JNIM écrit : « nous avons capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou durant la première semaine d’avril (…) « Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura, où elles ont affronté plusieurs moudjahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents ». Iyad Ghali confirme donc la présence de cette société paramilitaire russe au Mali, ce que le gouvernement de Choguel Maïga a toujours refusé d’admettre.
Toutes ces raisons prouvent la montée en puissance de ce groupe djihadiste et devraient inquiéter à plus d’un titre les autorités maliennes et ce d’autant que le JNIM les menace en terme clairs dans l’audio largement diffusé sur les réseaux sociaux.
Enfin, il est à noter que dans la même journée Iyad Ghali et les hommes d’Hamadou Kouffa ont également attaqué le contingent de Gaskindé au Burkina Faso, ce qui une fois de plus montre leur détermination, leur bonne coordination et leurs capacités de nuisance.