Site icon Mondafrique

Législatives Mauritanie (6/6), le mirage d’un pays bien gouverné

A la veille des élections législatives qui auront lieu le samedi 1er septembre, Moussa Fall, un des principaux leaders de l’opposition mauritanienne, rêve à une Mauritanie bien gouvernée

Que serait devenue la Mauritanie aujourd’hui, si elle avait bénéficié d’une bonne gouvernance ? On ne peut, certes, pas refaire l’histoire mais, à l’image d’Érasme qui faisait parler la Folie pour s’autoriser à dire ses vérités, faisons de la retro-fiction pour imaginer une Mauritanie après 10 ans d’une gouvernance avisée et rationnelle :

Changement de cap

Nous nous engageons à présent dans la dernière ligne droite avant l’échéance de la présidentielle de 2019, une échéance capitale pour l’avenir du pays. Une échéance qui pourrait être salutaire à condition que la classe politique, dans sa grande majorité, s’accorde sur la nécessité de changer de cap à cette occasion.

Identité et progrès

Le traitement de ces différentes questions structurelles appelle à une réforme en profondeur de notre société. L’objectif à atteindre sera d’évoluer vers une société plus moderne, plus émancipée, plus unie et plus égalitaire. Les meilleures réformes sont celles qui tirent le pays tout entier vers le haut, qui ne lèsent aucune des composantes et qui apportent un plus à chacune d’elles.

Les facteurs d’accélération du progrès et du développement exigent pour un pays de se réformer et de moderniser en continu les rapports sociaux en son sein sans perdre de vue que les meilleures réformes sont aussi, celles qui traitent les inégalités et les imperfections de la société sans renier l’identité et les valeurs fondamentales de celle-ci.

Faisons un rève

La décennie 2019-2029 qui s’annonce offrira à la Mauritanie de nouvelles opportunités : l’exploitation du gaz démarrera selon les prévisions en 2021 ; l’usine de Tasiast portera sa production de traitement de l’or de 8000 à 12000 tonnes par jour ; la Snim pourrait retrouver son équilibre et se redresser avec une gestion plus autonome, plus maîtrisée et plus compétente ; le climat des affaires pourrait être considérablement amélioré par le respect des règlementations et par une intégration plus poussée aux marchés régionaux grâce, notamment, à la réhabilitation des grands axes routiers, à la construction du pont de Rosso et à la conclusion des accords internationaux en cours de négociation.

Ces perspectives offrent à la Mauritanie l’occasion de se relancer et de rattraper ses retards. Le bilan de la décennie 2008 2018, que nous venons de passer en revue, est édifiant sur les erreurs commises et les occasions perdues par notre pays. Cette expérience vécue doit renforcer notre détermination à changer résolument de cap, à rompre avec le système autocratique pour l’instauration d’une bonne gouvernance exercée dans le cadre d’un État de droit. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourrait tirer le meilleur profit des opportunités qui s’annoncent. Les choses ne changeront pas d’elles-mêmes. Le changement de cap qui s’impose ne se fera qu’avec l’effort et l’engagement collectif du plus grand nombre de citoyens et de l’ensemble des forces vives du pays.

 

 

Quitter la version mobile