Le président Touadera a été réélu, au premier tour, de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, avec 53, 92 % des voix.
Cette réélection était prévisible, tant toutes les conditions de fraudes, de manipulations de l’ Autorité Nationale des Élections (ANE), de mobilisation de ce qui reste de l’appareil d ‘État et de la très grande bienveillance des forces de la Minusca et des contingents russes et rwandais avaient été exceptionnelles. Hors de Bangui, un climat de guerre civile et d’ innombrables obstacles aux votes des citoyens auraient dû remettre en cause cette élection.
Une véritable mascarade
Néanmoins l’ ANE annonce une participation extravagante de 76 %, ce qui dénie évidemment toute crédibilité à ce scrutin. Rarement une élection aura été si peu crédible et si peu transparente. Ces résultats provisoires devront être confirmés sans aucun doute, le 19 janvier 2021 par la Cour constitutionnelle.
Comme prévu également Anicet Georges Dologuele ( 21, 01%) et Martin Zinguele (7,46%) sont sur le podium.Ils pourront, une nouvelle fois, faire des recours et contester ces résultats. Les ténors de l’opposition , Catherine Samba Panza, Karim Meckassoua, Nicolas Tiangaye n’atteignent pas le 1%.
Le président Touadera, avec les garants de l’ élection, va devoir maintenant s’atteler à reconstruire son pays en lambeaux.
Un sanctuaire djihadiste
Alors que les groupes armés vont s’ établir durablement sur le territoire, la » République de Bangui » continuera d’ être l’interlocuteur des bailleurs . Cet espace stratégique au cœur de l’ Afrique va devenir de plus en plus sous influence russe. Il pourrait aussi devenir le repli de sanctuaires djihadistes de la zone nilo-soudanaise, voire des combattants peuls du Sahel.