Ce n’est pas un gag, et le but est de mettre fin aux agissements de DAESH. Le 1er avril, François Hollande recevra sept généraux kurdes à l’Elysée en présence de Bernard Henri Lévy
L’annonce est faite non pas par la présidence de la république française, mais par Bernard Henri Lévy himself en direct et en exclusivité sur une chaine d’information continue itélé. Espérons que notre philosophe attaché aux grandes causes ait prévenu le président français et accessoirement le Quai d’Orsay. Sauver les Chrétiens d’Orient, rétablir la paix en Irak et éliminer les fanatiques de Daesh, telle est la nouvelle mission de BHL qui avait déjà sauvé les habitants de Benghazi avec le succès que l’on sait.
En Irak, les Kurdes qui représentent 10% de la population, contrôlent 20% du pétrole. Avec le soutien de l’Occident, pardon de BHL, ces Kurdes d’Irak contrôleront bientôt plus du tiers des hydrocarbures. Voilà qui va déséquilibrer la répartition des richesses dans un pays en plein chaos. Aussi, un tel soutien aux Kurdes ne manquera pas d’énerver les Turcs dont le rôle est déjà suffisamment trouble dans la région. Sans oublier l’incontournable Iran pourtant ignoré par l’Occident, pour qui un renforcement des Kurdes n’est pas un élément apaisant. Ignorer les vraies puissance régionales au profit d’une minorité subitement qualifiée de démocrate revient à jeter du pétrole sur le feu, en attendant de le vendre éventuellement à bon prix aux alliés dont l’objectif prioritaire est de contrôler les richesses du sous sol irakien.
L’égo plus fort que la pensée
On ne répétera pas assez que l’Iran détient la clé régionale aussi bien dans la lutte contre les monstres de DAESH que pour l’apaisement au Yémen. Dans cette équation complexe, les guerriers Kurdes ont un rôle important, mais pas déterminant, pour une solution durable. Alors pourquoi cet aveuglement de BHL ? Il fera tout pour faire capoter les négociations entre l’Iran et les Etats-Unis à Lausanne, sur le nucléaire. Chez lui l’égo a tué toute intelligence politique.
Pour ceux qui ne connaissent pas la mentalité Kurdes, présentés comme les tenants de la modernité, la lecture du roman d’Ismaël Kadaré « Avril brisé » apporte un éclairage prémonitoire à ce qui se joue en ce premeir avril à l’Elysée.