A quelques jours du deuxième tour de la présidentielle au Niger, dimanche 21 février, Mondafrique a soumis une demande d’interview aux deux candidats en présence, le socialiste Mohamed Bazoum, dauphin du Président sortant Mahamadou Issoufou et son rival Mahamane Ousmane, candidat du changement et ancien Président de la République.
Voici l’interview que Mohamed Bazoum, ancien ministre des Affaires étrangères, de l’Intérieur et Président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme au pouvoir, a accordé à Nathalie Prevost de Mondafrique.
Mondafrique : Quelles seront vos premières actions dans les jours qui suivront votre élection ?
Mohamed Bazoum : La toute première action, ce sera l’installation des institutions de la République notamment le gouvernement, l’Assemblée Nationale et les mairies, dans l’optique de prendre rapidement en charge les mesures prioritaires contenues dans mon programme.
La situation socio-économique et sécuritaire du Niger est telle que le futur Président de la République se doit d’être opérationnel dès le 1er jour de sa prise de fonction. Moi je le suis, puisque je dispose déjà de la majorité au parlement et dans les mairies, suite aux élections législative et locales passées.
Mondafrique : Vous placez la gouvernance et la consolidation des institutions démocratiques et républicaines en tête de votre programme. Pourquoi ? Est-ce l’enjeu crucial pour le pays ? Que faut-il corriger ?
Mohamed Bazoum : La bonne gouvernance, c’est la substance du contrat qui lie le dirigeant à son peuple. Le peuple aspire à ce que son destin soit bien pris en charge. La bonne gouvernance est une question transversale indispensable à la mise en œuvre de l’ensemble du programme.
Je compte mettre un accent particulier sur le fonctionnement de l’administration, en faisant de la compétence des acteurs, un critère décisif dans le choix des différents responsables. C’est capital pour l’exécution du programme, notamment dans ses aspects prioritaires.
Mondafrique : En introduction, vous affirmez vouloir mettre un terme aux « pratiques de corruption et de concussion qui décrédibilisent la démocratie ». Comment allez-vous faire, alors que vous-vous présentez comme le candidat de la continuité et que le système en place depuis dix ans est celui de votre famille politique ? Comment pouvez-vous porter ce changement ?
Mohamed Bazoum: Je suis le candidat qui maîtrise parfaitement les acquis du travail accompli au cours de ces dix années sous l’égide du Président de la République Issoufou Mahamadou. Je suis le mieux à même de consolider ces acquis. Je suis également le plus indiqué pour avancer vers de nouveaux objectifs en partant de notre expérience ainsi que des enseignements critiques qu’une équipe d’experts mise en place à cet effet et moi-même portons sur notre gestion.
Pour donc lutter contre la corruption et la concussion, je m’attellerai à renforcer tous les instruments de lutte contre la corruption créés sous le magistère du Président Issoufou. Je renforcerai également la HALCIA, la Cour des Comptes, les inspections des services et des finances…
Je poursuivrai le processus de dématérialisation des procédures administratives et financières entamé durant les dix années de notre gestion. Et je mettrai en œuvre une politique de répression énergique des tares que vous avez évoquées.
Mondafrique : Votre programme de Renaissance III est articulé autour de 11 priorités : la gouvernance des institutions, la défense, la diplomatie, les questions économiques et financières, le développement rural, l’hydraulique, le développement des services, du secteur minier, du commerce et du secteur privé, les questions sociales et culturelles et l’aménagement du territoire.
Les services sociaux de base viennent tardivement dans cette liste, après les autres axes de développement « classiques » et les secteurs régaliens. Pouvez-vous expliquer pourquoi cette place, qu’on pourrait juger subalterne ? Et en profiter pour nous dire en quoi ce programme porte une vision socialiste du développement/de la gouvernance ?
Mohamed Bazoum : Non les axes ne sont pas répertoriés par ordre prioritaire dans le document du programme. Et les services sociaux de base n’occupent pas une place subalterne dans mon programme. Au contraire. L’éducation, par exemple, sera même la priorité de mes priorités, de façon à assurer une bonne formation à la jeunesse et lui permettre d’avoir plus de chance pour l’emploi. La question du développement rural figure aussi parmi mes 4 grandes priorités.
Mondafrique : La défense et la sécurité intérieure viennent en deuxième place, ce qui peut tout à fait se comprendre dans le contexte du pays et de la région. Comment comptez-vous ramener la paix au Niger ?
Mohamed Bazoum : La paix n’a pas disparu au Niger. Nous n’avons pas de bases jihadistes sur notre territoire. Nous n’avons pas de chefs terroristes se réclamant du Niger avec une revendication portée sur notre pays. Je vous fais observer aussi que nous ne subissons plus des attaques telles que nous les avons connues sur Inatès et Chinagodrar car nous avons su régler le problème.
Nous avons toutefois quelques niches d’insécurité dans la région de Tillaberi avec des attaques sporadiques sur les civils. Ce genre d’attaques sur les civils, même les grandes puissances comme la France, les USA n’en sont pas épargnées.
Si je suis élu, je renforcerai les forces de sécurité intérieure et miserai sur le fait que nos forces de défense et de sécurité se sont aguerries et ont acquis beaucoup d’expérience dans le combat contre les terroristes.
Je poursuivrai également toutes les mesures visant à préserver la quiétude sociale entre les différentes communautés du Niger.
Mondafrique : Comment envisagez-vous de soulager la pression exercée par la démographie sur l’Etat et ses services ?
Mohamed Bazoum : Pour y parvenir, j’assurerai en particulier l’éducation des jeunes filles, en créant progressivement dans nos communes des internats où elles seront logées, nourries et blanchies. Je créerai donc les conditions pour les maintenir longtemps à l’école et les mettre ainsi à l’abri du mariage précoce et de ses effets sur le plan de la santé de la reproduction. Une fille qui va à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans, c’est une fille préservée de 3 grossesses en moins, c’est une fille qui aura appris à être autonome et à prendre soin d’elle-même. Ceci aura un impact considérable sur la démographie.
Il est également prévu dans mon programme la création d’un seul et grand ministère de la Santé et de la Population de manière à prendre plus efficacement en charge les questions de sensibilisation sur la reproduction.
Mondafrique : Comment comptez-vous instaurer l’indépendance de la justice et des institutions chargées du contrôle de l’Etat ?
Mohamed Bazoum : La justice est indépendante. Il faut pour cela se référer au nombre des procès que l’Etat perd au profit de personnes opposées au régime. Toutefois, sachant que la vérité en la matière est toujours relative, je mettrai un point d’honneur à améliorer le fonctionnement de la justice de façon qu’elle soit équitable, compétente et rapide. Il faut donc assurer un fonctionnement des institutions sur la base d’une éthique de responsabilité.
Mondafrique : Comptez-vous impulser un changement de positionnement diplomatique du Niger ?
Mohamed Bazoum : Je compte renforcer la diplomatie nigérienne. Pour les 5 prochaines années, je mettrai l’accent sur la gestion des défis liés à la sécurité dans l’espace sahélo-saharien, sur l’intégration économique en Afrique et sur la question du changement climatique.
Mondafrique : Avec qui allez-vous gouverner le pays ?
Avec mes camarades du parti et mes alliés. Nous constituons une majorité très large qui représente plus de 70% du spectre politique, donc une majorité assez représentative pour gouverner. Mais je serai le Président de tous les Nigériens.
Le 21 février une nouvelle page de l’histoire du NIGER du jamais vu mais rendons grâce à notre cher président actuel ISSOUFOU MAHAMADOU puisque une première fois la vraie démocratie a mis pied au NIGER tout simplement l’expression Président sortant et président élu et passation de pouvoir démocratique vive le NIGER ET SAI BAZOUM !!!
Je suis fière de mon pays, nous sommes un exemple pour la démocratie en Afrique de l’ouest. Nous n’avons jamais eu un président élu au 1er tour. La corruption est en nette régression. Des audits dans toutes les institutions. Une société civile dynamique. Bazoum ou Ousman c’est le Niger qui gagne.
Vous battez campagne pour Bazoum mais je vous assure qu’il a perdu et vous le savez bien. Même lui-même sait qu’il ne peut même pas passer. S’il s’amuse, il va fuir midi pile de Niamey. Les nigérians veulent changer tout de suite. Donc c’est clair j’espère dans vos oreilles.
C’est l’homme du consensus et de la situation actuelle au Niger et dans la sous région !
On ne choisit pas un président parce qu’il a servi pendant plusieurs années dans le gouvernement, ou parce qu’on est séduit par sa personnalité, moins encore par ces caractéristiques mais plutôt pour son programme électoral ! Êtes-vous vraiment sûr de ce que vous attendez de lui ?
Dans deux petits jours seulement, le peuple Nigérien fera de vous son Président de la république, ainsi, les diviseurs et autres auront lamentablement échoué dans leur tentative désespérée et ignoble de semer des graines maléfiques de la division.
Abdoul : Pourquoi il faut voter pour Mohamed Bazoum ? Pour un Niger meilleur !!