La désormais ex-ambassadrice en Grande-Bretagne et ancienne collaboratrice de Jacques Chirac à l’Elysée , Catherine Colonna, doit gérer là la tète du Quai d’Orsay e lourd héritage laissé par Jean-Yves Le Drian. Une chronique de France Info
La cérémonie de passation de pouvoir au Quai d’Orsay entre Jean-Yves Le Drian et Catherine Colonna, qui devient donc la nouvelle ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a eu lieu. Jean-Yves Le Drian était au cœur des affaires du monde depuis plus de 10 ans, à la Défense mais aussi au Quai d’Orsay, en Syrie, au Mali, en Algérie, en Chine, en Arabie Saoudite, en Russie et en Ukraine. Il incarnait la diplomatie française.
« Emmanuel Macron a donc choisi l’actuel ambassadrice de France à Londres. Une diplomate chevronnée et rigoureuse. Mais au-delà de ses qualités professionnelles, c’est sans doute l’un des meilleurs choix que pouvait faire Emmanuel Macron pour le Quai d’Orsay. D’abord, car la diplomate n’en est pas moins une fine politique. Elle l’est devenue à l’école de Jacques Chirac. Le grand public la découvre vraiment en 2005 car elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement de Dominique de Villepin », rappelle Jean-Christophe Galeazzi.
« Retisser les liens du dialogue »
« Depuis, elle avait repris sa carrière de diplomate. Nommée en 2009 ambassadrice en Grande-Bretagne, elle a dû gérer la période très agitée, en pleine négociation sur le Brexit et le conflit sur la pêche. Quand on réussit ce tour de force, a minima on est remarqué voir récompensé. Choix sans doute pertinent également car le président de la République est actuellement un peu en rupture de ban avec le corps diplomatique. Il nomme une diplomate de carrière dans un ministère en proie au malaise, où un appel à la grève a été lancé pour le 2 juin. Six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates se mobilisent. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la ‘mise en extinction’, selon leurs propres termes, du prestigieux corps diplomatique. Il faudra donc à Catherine Colonna retisser les liens du dialogue et de la confiance », conclut Jean-Christophe Galeazzi.