- Mondafrique https://mondafrique.com/politique/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Mon, 03 Nov 2025 09:30:31 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/politique/ 32 32 Les trahisons historiques du pouvoir malien face à l’Azawad https://mondafrique.com/a-la-une/les-trahisons-historiques-du-pouvoir-malien-face-a-lazawad/ https://mondafrique.com/a-la-une/les-trahisons-historiques-du-pouvoir-malien-face-a-lazawad/#respond Mon, 03 Nov 2025 08:34:02 +0000 https://mondafrique.com/?p=142077 L’annonce de la dissolution du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) par la junte malienne, le 30 octobre 2025, constitue l’ultime étape d’un processus de marginalisation et de trahison des élites militaires et politiques du Nord. Loin d’être une simple querelle autour du contrôle de la mine d’Intahka, cette décision révèle un recalibrage brutal […]

Cet article Les trahisons historiques du pouvoir malien face à l’Azawad est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
L’annonce de la dissolution du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) par la junte malienne, le 30 octobre 2025, constitue l’ultime étape d’un processus de marginalisation et de trahison des élites militaires et politiques du Nord. Loin d’être une simple querelle autour du contrôle de la mine d’Intahka, cette décision révèle un recalibrage brutal du pouvoir central, mettant à nu la fragilité des alliances nouées depuis plus d’une décennie.
 
Mohamed AG Ahmedou journaliste et acteur de la société civile 
 
Le mouvement touareg aura été créé par Bamako, puis détruit par Bamako Fondé le 3 août 2014 par le général Jocker, figure touarègue proche de Bamako, en collaboration avec Fahad AG Almahmoud — président et secrétaire général jusqu’à sa mort — le GATIA n’a jamais été un mouvement indépendant. Conçu comme un relais stratégique de l’armée dans les zones sensibles de l’Azawad, il devait protéger les intérêts du Nord tout en restant loyal au pouvoir central.
 
Entre assassinat ciblé, marginalisation des élites et réécriture de l’histoire, Bamako réaffirme sa domination sur le Nord, au prix de fractures profondes.
 
Dès 2018, cependant, le GATIA commence à s’effriter : une scission interne oppose l’aile de Fahad AG Almahmoud à celle de Haballa AG Hamzatta. Cette division fragilise l’organisation et ouvre la voie à un réalignement politique. En 2023, les deux factions rejoignent la Coordination des mouvements indépendantistes (CSP-DPA), qui deviendra, le 30 novembre 2024, le Front de Libération de l’Azawad.
 
Pour maintenir une façade de continuité, le général Elhaj Gamou, avec l’appui de Bamako, nomme un nouveau secrétaire général, Youssef AG Mohamed. Mais le mouvement a déjà perdu l’essentiel de ses cadres, absorbés par le Nord indépendantiste, illustrant l’échec du pouvoir central à conserver ses alliés historiques.
 
 
Fahad AG Almahmoud : un assassinat ciblé, un signal politique
 
Le 1er décembre 2024, Fahad AG Almahmoud est tué par un tir de drone à Tinzawatene, dans une opération attribuée à la junte malienne. Ce meurtre ciblé envoie un message sans équivoque : aucune élite touarègue fidèle à Bamako n’est à l’abri.
 
L’assassinat illustre le double langage du pouvoir central : utiliser les élites du Nord pour sécuriser les zones stratégiques, puis les éliminer ou les marginaliser une fois leur utilité politique et militaire consommée. La disparition de Fahad AG Almahmoud cristallise ainsi le sentiment d’une trahison systématique.
 

Une trahison qui traverse l’histoire

 
La marginalisation des élites du Nord n’est pas un phénomène récent. En 1958-59, les chefs touaregs des confédérations de la boucle du Niger, de l’Adagh, du Liptako Gourma et de Menaka soutiennent le projet d’indépendance du Mali, aux côtés de Modibo Keita, en intégrant le Soudan français, le Macina et les territoires touaregs et arabes pour former un État pluraliste appelé « Mali ».
 
Parmi eux, Mohamed Elmehdi AG Attaher, ancien député au parlement français, participe à l’échec du projet de création de l’Organisation des communautés riveraines du Sahara (OCRS), initiative française visant à fédérer les confédérations touarègues du Nord du Mali, de l’Algérie et du Niger. Mais Modibo Keita trahit rapidement ses alliés : en 1967, toutes les chefferies arabo-touarègues du Nord sont dissoutes. Mohamed Elmehdi AG Attaher est exilé administrativement à San, dans le Sud, pour y exercer les fonctions de sous-préfet.
 
Cette logique de trahison s’étend sur plusieurs décennies. La junte malienne a systématiquement supprimé les archives des anciens cadres militaires touaregs et arabes ayant servi le Mali de 1960 à 2020. Entre 2022 et 2023, les recherches pour constituer une exposition sur ces figures historiques ont échoué : aucune trace documentaire n’a été retrouvée, contribuant à une forme de génocide de la mémoire et à la désinformation sur l’existence et le rôle des communautés touarègues et arabes dans l’histoire nationale.
 

Bamako trahit ses alliés et fragilise le Nord

 
Au-delà du GATIA, les élites du Nord ayant servi l’État restent invisibles dans le récit officiel : Fahad AG Almahmoud, Soumaylou Boubeye Maïga, Choguel Kokala Maïga et d’autres figures ne reçoivent ni reconnaissance ni protection. Cette attitude renforce la perception que le Mali appartient exclusivement aux descendants des élites du Sud, accentuant les tensions ethniques et politiques et semant le doute sur la fiabilité des soutiens locaux : qui sera le prochain trahi ?
 
La dissolution du GATIA, qui intervient après que l’État a repris le contrôle de la mine d’Intahka, criminalise toute milice non étatique, renforçant le contrôle sur les ressources et fragilisant les Touaregs restés loyaux. Paradoxalement, cette stratégie pourrait également unifier les factions indépendantistes au sein du Front de Libération de l’Azawad.
 
 
Un message pour le Mali central
 
La chute du GATIA et l’assassinat de Fahad AG Almahmoud révèlent une stratégie claire : utiliser les élites locales pour consolider ses intérêts, puis les abandonner. Cette pratique illustre l’illégitimité croissante de la junte et nourrit un sentiment d’exclusion au Nord.
 
Pour l’Azawad, la dissolution du GATIA pourrait accélérer la convergence des mouvements indépendantistes, réaffirmant que la loyauté envers Bamako n’est jamais garantie, et que les alliances du passé, même forgées dans le sang et la fidélité, sont désormais rompues.
 
 

Cet article Les trahisons historiques du pouvoir malien face à l’Azawad est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/a-la-une/les-trahisons-historiques-du-pouvoir-malien-face-a-lazawad/feed/ 0
Madagascar, l’Assemblée nationale au centre d’un jeu politique tendu https://mondafrique.com/a-la-une/madagascar-lassemblee-nationale-au-centre-dun-jeu-politique-tendu/ https://mondafrique.com/a-la-une/madagascar-lassemblee-nationale-au-centre-dun-jeu-politique-tendu/#respond Thu, 30 Oct 2025 22:03:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=141933 Le parti TIM de l’ancien président Marc Ravalomanana se retire officiellement de la plateforme Firaisankina, mouvement qui a été constitué pour faire face aux dernières élections législatives de 2024. Dans un communiqué daté du 30 octobre 2025, le TIM explique que « cette décision acte la fin d’une alliance politique forgée dans un contexte de mobilisation […]

Cet article Madagascar, l’Assemblée nationale au centre d’un jeu politique tendu est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le parti TIM de l’ancien président Marc Ravalomanana se retire officiellement de la plateforme Firaisankina, mouvement qui a été constitué pour faire face aux dernières élections législatives de 2024. Dans un communiqué daté du 30 octobre 2025, le TIM explique que « cette décision acte la fin d’une alliance politique forgée dans un contexte de mobilisation contre l’ancienne gouvernance ».

Daniel Sainte-Roche 

La plateforme Firaisankina a été composée de TIM de Ravalomanana, du HVM de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina, du Mouvement pro-Siteny (un agglomérat de diverses personnalités régionalistes ayant appuyé le candidat Siteny lors des élections présidentielles de 2023), du Tsara Tahafina (TT) dirigé par Paraina Auguste, ancien ambassadeur au Sénégal et à Rome sous l’ère Ravalomanana, et de Antoko Politika Madio (APM) d’Alban Rakotoarisoa, ce conseiller municipal qui a mis le feu aux poudres lors des manifestations du 25 septembre 2025 qui ont été à l’origine de l’actuel changement.

Le retrait de TIM n’est pas une surprise car, dès 2024, des membres influents de ce parti ont souhaité la dissolution de la plateforme de l’opposition qui a échoué dans sa quête de majorité à l’Assemblée nationale. En effet, sur les 22 députés Firaisankina, 17 relèvent du TIM, les autres composantes de la coalition n’ayant pour la plupart aucune assise territoriale.

L’ex opposition parlementaire, une unité de façade

La démarche du parti de Marc Ravalomanana intervient au lendemain des élections du bureau permanent de l’Assemblée nationale, à l’issue desquelles le Firaisankina a obtenu trois des six postes de vice-président et trois postes stratégiques (postes de questeur numéro 1 et numéro 3 qui englobent la gestion financière, les ressources humaines et les équipements de l’Institution, et le poste de Rapporteur général adjoint). La présidence de l’Assemblée nationale étant occupée par Siteny Randrianasoloniaiko, un autre député du Firaisankina.

La question se pose donc de savoir si l’on assiste à une rupture au sein de la coalition qui, hier encore, jouait le rôle de l’opposition et qui prend aujourd’hui le contrôle de l’Assemblée nationale. Arrivera-t-on à maintenir une union de façade, sachant que l’ancienne opposition a été constamment minée par des querelles intestines, ce qui a longtemps fait le jeu de Andry Rajoelina.

Pour rappel, l’opposition malgache était réunie d’une manière circonstancielle au sein du « Collectif des candidats », un regroupement de onze candidats à l’élection présidentielle de 2023, qui avait pour but de dénoncer les conditions d’organisation du scrutin, notamment la validation par la Haute Cour constitutionnelle (HCC) de la candidature du président sortant Andry Rajoelina après la découverte de l’acquisition par décret de la nationalité française par ce dernier et, par conséquent, de la perte de sa nationalité malgache.

Le 13 février 2024, la plateforme « Kolektifa an’ny Malagasy » est née et dirigée collectivement par les anciens candidats à la présidentielle Hajo Andrianainarivelo, Andry Raobelina, Roland Ratsiraka, Jean-Jacques Ratsietison et Tahina Razafinjoelina. Le 23 février, la coalition Firaisankina a vu le jour, divisant ainsi l’opposition du pays en deux plateformes différentes. Ces dissensions ont conduit à des résultats catastrophiques car le Kolektifa an’ny Malagasy n’a obtenu qu’un siège au Parlement, et le Firaisankina s’est contenté de 22 sièges, qui n’ont pas pesé lourd face aux 84 députés IRMAR (pro-Rajoelina) lesquels pouvaient de surcroît compter sur la volatilité des votes des 50 députés élus sur pdes listes indépendantes.

Des positions « à géométrie variable »

Aujourd’hui, l’ancienne opposition a réussi à prendre le contrôle de l’Assemblée nationale grâce à la capitulation des 80 % des députés IRMAR venus rejoindre le camp des « forces du changement » ainsi qu’à l’opportunisme des députés indépendants dont plusieurs éléments étaient à l’origine des pro-Rajoelina n’ayant pas reçu l’investiture de l’IRMAR dans leurs circonscriptions.

On peut dire que la recomposition du paysage politique à Madagascar s’est opérée d’une manière artificielle. Une fois la période de grâce écoulée, le nouveau pouvoir n’est pas à l’abri d’éventuelles turpitudes de la part de ces élus qui se sont illustrés dans le passé par des positions douteuses qualifiées pudiquement de « politique à géométrie variable ». Dans cette atmosphère de suspicions, des voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer la dissolution du Parlement. Et en l’absence d’une feuille de route précise sur la mise en œuvre des réformes, l’incertitude demeure…

 

Cet article Madagascar, l’Assemblée nationale au centre d’un jeu politique tendu est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/a-la-une/madagascar-lassemblee-nationale-au-centre-dun-jeu-politique-tendu/feed/ 0
La déstabilisation du Cameroun menace l’avenir de l’Afrique Centrale https://mondafrique.com/politique/lavenir-du-cameroun-engage-lavenir-de-lafrique-centrale/ https://mondafrique.com/politique/lavenir-du-cameroun-engage-lavenir-de-lafrique-centrale/#respond Thu, 30 Oct 2025 04:23:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=141824 Le silence des pays de la CEMAC face à ce qui se joue aujourd’hui au Cameroun est suicidaire. Les incertitudes qui planent sur ce pays menacent la stabilité de la région et son avenir immédiat engage celui de toute l’Afrique centrale.

Cet article La déstabilisation du Cameroun menace l’avenir de l’Afrique Centrale est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le silence des pays de la CEMAC face à ce qui se joue aujourd’hui au Cameroun est suicidaire. Les incertitudes qui planent sur ce pays menacent la stabilité de la région et son avenir immédiat engage celui de toute l’Afrique centrale.

Par Johnny Vianney Bissakonou: https://www.linkedin.com/in/johnny-vianney-bissakonou-82709b28b 

Une déstabilisations du Cameroun aurait des conséquences régionales dramatiques. La Centrafrique et le Tchad, pays enclavés, dépendent du port de Douala pour leurs approvisionnements. Le Gabon importe une partie significative de ses produits agricoles du Cameroun, tandis que des milliers d’étudiants venus de toute la sous-région y poursuivent leurs études faute de moyen pour aller étudier en Europe, en Afrique de l’Ouest ou au Maghreb. Aux frontières, la menace persistante de Boko Haram et des groupes armés dans les zones limitrophes du Tchad, de la RCA et du Soudan rend le contexte encore plus volatile. 

Dans un environnement déjà marqué par l’instabilité du Sahel, un effondrement du Cameroun provoquerait une onde de choc dont les répercussions dépasseraient celles observées après la chute du régime libyen.

Entre espoir et désillusions

Le Cameroun, comme nombre de pays africains, voit émerger une jeunesse avide de changement, d’alternance démocratique et de justice sociale. Cette aspiration est légitime. Mais elle se heurte à une réalité politique verrouillée, dominée depuis plus de quatre décennies par un pouvoir vieillissant. Faut-il préserver la stabilité à tout prix, au risque d’étouffer les espoirs ? Ou précipiter le changement, avec les incertitudes qu’il charrie ?

L’histoire du continent invite à la prudence. De nombreux mouvements de « libération » portés par des militaires se sont transformés en régimes autoritaires, souvent plus répressifs encore que ceux qu’ils prétendaient renverser.

Le vent de révolte et de lutte contre le néocolonialisme qui souffle aujourd’hui sur l’Afrique francophone n’a rien de nouveau. Ce nouvel élan patriotique a, hélas, quelque chose de vicié. Et quand on essaie de tirer la sonnette d’alarme, de dire « attention, il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark », on est aussitôt accusé de rouler pour l’ennemi, d’être un suppôt de la France ou de l’Occident. La vindicte populaire n’est jamais loin.

De Tananarive aux capitales de l’AES, en passant par l’Afrique centrale, il est presque impossible d’avoir un débat apaisé avec cette jeunesse qui, animée d’un espoir légitime de jouir enfin des richesses de son pays, veut en découdre, tout renverser et encourage les militaires à prendre les choses en main, souvent avec l’appui d’un nouvel allié présenté comme « partenaire de libération dépourvu de la volonté de s’immiscer dans nos affaires et qui ne nous impose pas ses idéaux pseudo-démocratiques ».

Le mirage des libérateurs

Des générations avant celle-ci ont cru, elles aussi, à la promesse d’un renouveau porté par des militaires. Rien qu’en Centrafrique, Bokassa dès la fin 1966, Kolingba en 1981, Bozizé et ses « libérateurs » en 2003, puis la Séléka… Combien de « comités pour le redressement national », de « gouvernements d’union nationale », de « libérations du peuple » avons-nous connus ? La promesse d’un renouveau militaire a plusieurs fois séduit les peuples africains, mais rares sont les expériences qui ont débouché sur une véritable refondation politique.

Les années ont passé. Nos pays sont restés dépendants de l’aide extérieure, les mêmes noms se succèdent au sommet de l’État depuis les indépendances, et le peuple demeure pauvre et affamé.

Les militaires arrivés au pouvoir par la force se croient souvent investis d’une mission quasi divine. Ils tolèrent mal la contradiction, étouffent les contre-pouvoirs et trouvent toujours, dans leur pays, quelques juristes ou intellectuels prêts à légitimer leur prise de pouvoir. L’opposition et une partie de la société civile les accompagnent, convaincus d’agir pour le bien commun. Puis, très vite, le pouvoir se referme sur lui-même, promeut le culte du Chef visionnaire, les voix discordantes sont réduites au silence, et l’histoire recommence : un autre coup d’État finit par chasser les précédents. Un éternel recommencement.

Un choix décisif pour l’Afrique centrale

À la croisée des chemins.

Doit-il céder à la tentation du chaos, en pensant qu’il ne peut être pire que le statu quo ? Ou saura-t-il inventer une voie propre, pacifique, enracinée dans sa riche diversité et son sens de l’unité nationale ?

Ce choix dépasse le seul Cameroun. C’est celui de toute l’Afrique centrale, encore fragile, encore dépendante, encore marquée par les désillusions successives de ses révolutions et de ses transitions.

Ce choix est historique, non seulement pour le Cameroun, mais pour toute l’Afrique centrale. Les transitions brutales, les ruptures imposées par la force, n’ont jamais apporté la liberté véritable. Celle-ci se construit dans la patience, la lucidité et la capacité à repenser le pouvoir, à rebâtir la confiance entre dirigeants et citoyens.

Une voie camerounaise du changement

Le Cameroun possède les atouts pour relever ce défi : une population instruite, une économie diversifiée, et une tradition politique plus institutionnalisée que dans bien des pays de la région. L’heure n’est pas à la résignation ni à la violence, mais à l’invention d’une alternance démocratique maîtrisée, portée par la société civile, les intellectuels, les forces politiques et la jeunesse.

Le destin du Cameroun ne concerne pas que les Camerounais. Il engage l’équilibre de toute l’Afrique centrale.

Puissent les acteurs politiques et la jeunesse camerounaise faire le choix de la raison, de la paix et de la construction patiente, et non celui de l’embrasement.

Cet article La déstabilisation du Cameroun menace l’avenir de l’Afrique Centrale est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/lavenir-du-cameroun-engage-lavenir-de-lafrique-centrale/feed/ 0
Le colonel Michael Randrianirina au pied du mur à Madagascar https://mondafrique.com/politique/le-colonel-randrianirina-au-pouvoir-desormais-a-madagascar-au-pied-du-mur/ https://mondafrique.com/politique/le-colonel-randrianirina-au-pouvoir-desormais-a-madagascar-au-pied-du-mur/#respond Tue, 28 Oct 2025 07:52:22 +0000 https://mondafrique.com/?p=141628 Ainsi, le K.F.I.M (Comité central de réforme de Madagascar) affirme que le profil du nouveau premier ministre ne répond pas aux exigences d’une réforme complète

Cet article Le colonel Michael Randrianirina au pied du mur à Madagascar est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le colonel Michael Randrianirina, à la tête du contingent militaire qui a renversé le président malgache Andry Rajoelina mardi 14 octobre, a été investi « président de la refondation » de Madagascar. Cette homme de 51 ans avait été condamné pour « atteinte à la sûreté de l’État » l’an dernier.

La prochaine désignation par les militaires audes membres du gouvernement après celle d’un Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo, lié au régime précédent et contesté par une partie du peuple malgache, et les premières mesures prises dans la foulée permettront d’apprécier dans quelle mesure le nouveau patron de Madagascar, le Colonel Mickael Randrianirina, est décidé à se conformer à l’aspiration populaire.

Daniel Sainte-Roche

Le régime de Andry Rajoelina a été balayé par les manifestations qui ont débuté le 25 septembre 2025 à Madagascar. Initiés par trois conseillers municipaux d’Antananarivo en signe de protestation contre les coupures fréquentes d’eau et d’électricité, les mouvements sociaux ont été relayés par une nébuleuse regroupée sous l’étiquette « Génération Z ».

Devenues nationales, et se muant en une contestation plus large fustigeant la corruption et la mauvaise gouvernance, les manifestations pacifiques ont été sévèrement réprimées par Rajoelina et sa clique militarisée, faisant une trentaine de morts et des centaines de blessés. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Christian Ntsay est dissous.

L’écroulement du régime

Le 11 octobre, les militaires du Capsat refuse l’ordre de tirer sur la population et rejoint les manifestants. La mythique place du 13 mai- là où toutes les révolutions malgaches depuis 1972 ont démarré- est investie. L’ensemble des forces de l’ordre (armée, gendarmerie et police nationale) finit par suivre le CAPSAT, et le président est alors exfiltré le 12 octobre par un avion-cargo de l’armée française pour le permettre de fuir à La Réunion puis à Dubaï. 

A une vitesse Tgv, en deux semaines, le régime Rajoelina s’est ainsi écroulé. Devant la vacance du pouvoir, La Haute Cour Constitutionnelle transfère le pouvoir au Colonel Mickael Randrianirina, qui désigne un nouveau Premier ministre proposé par l’Assemblée nationale, en la personne de Herintsalama Rajaonarivelo.  Mais cette nomination est loin d’apaiser la tension, car des voix s’élèvent d’ores déjà pour réclamer son limogeage. 

Ainsi, le K.F.I.M (Comité central de réforme de Madagascar) affirme que le profil du nouveau premier ministre ne répond pas aux exigences d’une réforme complète, notamment en raison de son implication alléguée avec Mamy Ravatomanga dans de nombreuses affaires controversées, dont des cas d’enrichissement illicite et de grande corruption révélés dans « l’affaire CNAPS » (Caisse nationale de prévoyance sociale). « La nomination du Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo et le gouvernement qu’il formera est inacceptable, car il ne répond pas aux exigences d’une réforme complète », affirme ce comité qui exige le démantèlement de toutes les institutions étatiques de la IVe République et l’instauration d’un système de transition doté d’une charte acceptée par tous.

Rejetant la culture de l’impunité, ce comité encore inconnu du grand public projette de descendre sur la place du 13 mai le vendredi 31 octobre 2025 prochain, espérant avoir la sympathie de ceux qui, nombreux, ont été sceptiques devant la nomination du nouveau premier ministre.

Le poids des pays voisins !   

De leur côté, les partisans du président déchu comptent organiser quotidiennement des meetings sur cette fameuse place du 13 mai. Il est vrai cependant que le parti TGV a été largement affaibli, notamment avec la défection des 80% de ses parlementaires élus, lesquels ont récemment  déclaré se soumettre désormais au nouveau pouvoir. Envisagées sous cet aspect, les gesticulations des caciques rescapés du parti de l’ex-président paraissent motivées par l’espoir de ne pas être écartés du jeu quand viendra l’heure de la médiation que semble concocter la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe).

En effet, l’organisation régionale- dont la présidence pour un mandat de deux ans a été confiée à Andry Rajoelina en aout 2025- se trouve dans une situation délicate.  A priori hostile à toute manœuvre pouvant constituer une menace pour la paix, la stabilité et l’ordre démocratique d’un pays membre, la SADC n’est cependant pas sans savoir que le maintien d’Andry Rajoelina au pouvoir s’est fait par des holdup électoraux répétés.

Pour la petite histoire, l’on se souvient qu’aux lendemains des élections présidentielles de 2018, la SADC a exigé une   réforme des lois électorales, y inclus la réforme totale de la composition des membres de la HCC et de la CENI. Devant la réticence du régime de l’époque, une mission lourde du SADC a été programmée pour « forcer la main » au gouvernement. Mais le régime Rajoelina fut sauvé par le gong :  tous les déplacements ont été suspendus avec l’épidémie du Covid.

Les dangers de la surenchère

Aujourd’hui, l’on s’attend à ce que la SADC s’en tienne à l’obligation pour les nouvelles autorités malgaches d’instaurer un dialogue politique inclusif.  Et c’est ici qu’on prendra la mesure de la clairvoyance de la présidence de la Refondation de la république de Madagascar dans le choix du premier ministre. Un pan de l’opinion publique considère comme un signe d’inclusivité la désignation de Herintsalama Rajaonarivelo, une figure-clé du secteur privé malgache. L’on a conscience que tout marchandage et surenchère de la part des groupuscules et partis divers qui se réclament de la « lutte populaire » ne peuvent qu’influer négativement sur la stabilité dont ont grandement besoin les nouvelles autorités. Cultiver en permanence l ’esprit de révolte sera contre-productif car l’issue d’une épreuve de force reste incertaine.

L’Art de la guerre, disait déjà Sun Tzu, c’est de soumettre l’ennemi sans combat. Quoiqu’il en soit, on n’apprendra pas aux militaires l’art de la guerre. En entérinant la nomination du premier ministre proposé par l’Assemblée nationale, ils se sont tablés plutôt sur la stratégie que sur la force brute. 

ENCADRÉ: Une enquête sur un trafic de bois de rose rouverte contre Mamy Ravatomanga

 
Cette affaire avait fait grand bruit en juin 2011. Cinq conteneurs de bois de rose partis de Madagascar ont été transbordés à Maurice et devaient être embarqués vers la Chine via Hong-Kong. Un ancien ministre du gouvernement mauricien d’alors avait été cité comme faisant partie de ce réseau.
 
La Financial Crimes Commission (FCC), la Commission des crimes financiers, compte déterrer le dossier lié à un trafic de bois de rose entre Madagascar et Maurice. Cette démarche fait suite à l’enquête d’envergure sur le blanchiment de plusieurs centaines de milliards de roupies, contre le milliardaire malgache Mamy Ravatomanga.
Le PDG du groupe malgache SODIAT, proche du président déchu Andry Rajoelina, est arrivé à Maurice dans des circonstances rocambolesques à bord de son jet privé dans la nuit du samedi au dimanche 12 octobre dernier. Dans un communiqué annonçant l’arrestation de Mamy Ravatomanga vendredi soir, la FCC explique qu’elle ne se contente pas de s’attarder sur les délits de blanchiment.
Elle rappelle avoir initié une enquête en 2011, laquelle a été bouclée deux ans plus tard en raison d’un manque de preuves, faute de collaboration des autorités malgaches. Le nom de Mamy Ravatomanga est mentionné dans cette affaire qui semble avoir été étouffée au vu de sa proximité avec Andry Rajoelina.
A l’époque, cette affaire avait fait grand bruit, car elle impliquerait un ancien ministre du clan Jugnauth qui avait fait partie du gouvernement de Navin Ramgoolam. Cinq conteneurs de bois de rose à destination de Hong-Kong avaient été interceptés en juin 2011 par les services de douane à Port-Louis à la demande du Premier ministre malgache Albert-Camille Vital, lequel est aujourd’hui l’ambassadeur de la Grande île à Maurice.
Le chef de l’opposition d’alors, Paul Bérenger – aujourd’hui Premier ministre adjoint -, avait exigé des réponses du Premier ministre Navin Ramgoolam à l’Assemblée nationale. Navin Ramgoolam avait confirmé que le nom de Mamy Ravatomanga avait été mentionné dans cette affaire. Une enquête multi-agences avait été ouverte et l’assistance de la Banque Mondiale requise pour identifier les bénéficiaires de ce trafic.
Réunissant la presse le samedi 26 mai 2012, Paul Bérenger s’était interrogé sur les raisons pourquoi Albert-Camille Vital a préféré contacter Xavier-Luc Duval, alors Premier ministre adjoint au lieu de discuter avec le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, responsable des services douaniers. Il critiquait aussi Navin Ramgoolam pour avoir dénoncé le manque de collaboration des autorités malgaches.
Le Mouvement socialiste militant (MSM), passé dans l’opposition, avait abordé cette affaire à l’issue de son Comité central le même jour. Pravind Jugnauth a qualifié Navin Ramgoolam de « menteur » quant à ses propos voulant que l’agence anticorruption malgache, le Bianco, détiendrait un enregistrement audio d’une conversation impliquant un de ses membres.
Le membre en question, Nando Bodha, qui a quitté le MSM, accueille favorablement la réouverture de l’enquête, expliquant qu’il a été victime d’une « cabale politique ». « La vérité triomphera », explique l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’ex-gouvernement de Pravin Jugnauth qui a perdu les élections générales de novembre 2024.
A l’époque du scandale, l’ong internationale Global Witness et l’Environmental Investigation Agency (EIA) américain faisaient ressortir que Maurice était un port de transit pour le bois de rose. Dans un rapport, elles expliquaient que faute de port en eau profonde à Madagascar, le bois de rose est embarqué pour Maurice avant d’être acheminé vers la Chine et l’Europe.
Vel MOONIEN

Fanirisoa Ernaivo, l’icône de l’opposition malgache en exil 

Madagascar, les liens de l’entourage du colonel Mickael Randrianirina avec la Russie

Cet article Le colonel Michael Randrianirina au pied du mur à Madagascar est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/le-colonel-randrianirina-au-pouvoir-desormais-a-madagascar-au-pied-du-mur/feed/ 0
Un fort taux d’abstention, le principal échec de la Présidentielle ivoirienne https://mondafrique.com/politique/presidentielle-ivoirienne/ https://mondafrique.com/politique/presidentielle-ivoirienne/#respond Mon, 27 Oct 2025 12:00:43 +0000 https://mondafrique.com/?p=141583 Dans les rues désertes d’Abidjan comme dans de nombreuses localités de l’intérieur du pays, sous forte présence sécuritaire, la présidentielle du 25 octobre s’est tenue dans un climat de méfiance et de lassitude. Le pouvoir en place réussira à s’imposer, mais sans débat ni projet, et  peinera à masquer sa fragilité politique dans un climat […]

Cet article Un fort taux d’abstention, le principal échec de la Présidentielle ivoirienne est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Dans les rues désertes d’Abidjan comme dans de nombreuses localités de l’intérieur du pays, sous forte présence sécuritaire, la présidentielle du 25 octobre s’est tenue dans un climat de méfiance et de lassitude. Le pouvoir en place réussira à s’imposer, mais sans débat ni projet, et  peinera à masquer sa fragilité politique dans un climat de crise sociale du Cameroun à Madagascar et du Maghreb au Sahel.                  
Correspondance Abidjan

Samedi dès l’aube, Abidjan offrait un spectacle étonnant avec une circulation très inhabituellement fluide, des rues vides, des commerces fermés et aucune affluence devant les écoles transformées en bureaux de vote. La veille, les marchés avaient été pris d’assaut, signes tangibles de l’inquiétude et de l’attente d’un scrutin jugé incertain. Si dans de nombreuses localités du pays le vote s’est déroulé dans un silence pesant marqué par la méfiance, dans d’autres, des violences ont émaillé cette journée.

Entre violences, calme et abstention

Les fausses informations étant très nombreuses, il est difficile d’établir la cartographie de tous les incidents qui ont éclaté au cours de la journée du samedi 25 octobre. Néanmoins, certains faits recoupés par des sources de terrain dessinent le paysage dans lequel cette élection s’est déroulée. Dans de nombreuses communes, à l’instar de Tiassalé, les Forces de défense et de sécurité quadrillaient la ville, et seuls les quartiers où vivent les partisans d’Alassane Ouattara se sont déplacés pour aller voter.

Dans le Grand Ouest, dans les fiefs de l’ex-président Laurent Gbagbo, autour des villes de Duékoué et de Bloléquin, des affrontements ont éclaté dès le matin : véhicules brûlés, la route nationale coupée. Selon un député de la région : « Tout le Grand Ouest n n’a pas voté. » D’est en ouest et au sud du pays, des échauffourées avec les forces de l’ordre ont éclaté, du matériel électoral a été détruit avant l’ouverture des urnes, et plusieurs bureaux de vote ont été saccagés.

À Yamoussoukro, la capitale politique, un couvre-feu avait été décrété 48 heures avant le scrutin, et la présence militaire avait été renforcée. Selon un résident, le taux de participation dans cette ville a été particulièrement faible : dans les quartiers favorables à Tidjane Thiam, président du parti d’opposition PDCI, invalidé par le Conseil constitutionnel, il n’y a pas eu plus de deux ou trois pour cent de votants.

À Abidjan, si cette journée s’est déroulée dans le calme, dans certains quartiers comme Bingerville ou Yopougon, l’abstention était exceptionnellement importante.

Une élection verrouillée

Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahim Kuibiert Coulibaly, a estimé que le taux de participation avoisinerait « les 50% ». Un taux qui paraît très important au vu du peu d’affluence constaté et qui ne manquera pas d’être contesté. Mais même s’il devait se confirmer, ce serait un niveau inédit pour une présidentielle en Côte d’Ivoire, inférieur aux 54,6% de 2015 et aux 53,9% de 2020. Cependant, cette faible mobilisation n’est une surprise pour personne.

Les deux principales figures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ayant vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel, laissaient au président sortant un champ entièrement libre. Les quatre rivaux qui ont eu la chance de participer — Henriette Lagou, Jean-Louis Billon, Simone Ehivet Gbagbo et Ahoua Don Mello — étaient structurellement incapables de s’imposer comme de véritables challengers.

L’avant-veille de l’élection, Jean-Louis Billon, Simone Ehivet Gbagbo et Ahoua Don Mello ont signé un accord de représentation unique pour mutualiser leurs observateurs dans les bureaux de vote. Mais même avec cet arrangement, ils n’ont pas réussi à aligner des représentants dans tous les bureaux d’Abidjan, encore moins dans les 25 000 bureaux de vote disséminés dans tout le pays. Cela illustre ô combien le pouvoir sortant s’est retrouvé face à des candidats choisis ou tolérés parce qu’ils ne représentaient aucune menace réelle pour sa réélection.

Le président de la CEI, Ibrahim Kuibiert Coulibaly, a également indiqué que « les événements observés ne permettent pas d’invalider le scrutin ». Les jeux sont donc faits : il ne fait aucun doute qu’Alassane Ouattara remportera son quatrième mandat, et les résultats devraient être proclamés dans la journée du 27 octobre.

La stabilité en trompe-l’œil

Une réélection sans suspense ni surprise de dernière minute. Pour la troisième fois, Alassane Ouattara s’imposera sur le plan légal et institutionnel, au prix d’une éviction de l’opposition et d’une participation citoyenne minimale. Mais au nom de la sacro-sainte stabilité, tout le monde — chancelleries comme organisations régionales et internationales — validera le processus et reconnaîtra la victoire.

Les Occidentaux seront, en outre, ravis de garder leur pilier stratégique dans le Golfe de Guinée. À court terme, la défaite de l’opposition et la victoire du camp présidentiel sont incontestables. Mais ce succès, fondé sur la peur et la lassitude, masque un potentiel de fracture sociale et politique. L’histoire de la région montre que les régimes qui négligent le consentement populaire finissent parfois par être confrontés à des surprises…

Laurent Gbagbo, un vieux lion, livre son dernier combat !

 

Cet article Un fort taux d’abstention, le principal échec de la Présidentielle ivoirienne est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/presidentielle-ivoirienne/feed/ 0
Présidentielle Cameroun, notre entretien avec Calixte Beyala, l’icone de l’opposition https://mondafrique.com/politique/cameroun-notre-entretien-avec-calixte-beyala-licone-de-lopposition/ https://mondafrique.com/politique/cameroun-notre-entretien-avec-calixte-beyala-licone-de-lopposition/#respond Mon, 27 Oct 2025 10:17:32 +0000 https://mondafrique.com/?p=141550 Issa Bakary Tchiroma , le candidat de l’opposition, se proclame élu avec environ 63% des votes.

Cet article Présidentielle Cameroun, notre entretien avec Calixte Beyala, l’icone de l’opposition est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
C’est ce lundi 27 octobre que devraient être proclamés les résultats de l’élection présidentielle au Cameroun. Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne, ainsi que du Canada, du Royaume-Uni et de la Suisse, n’assisteront pas à l’annonce des résultats par le Conseil constitutionnel. 
Issa Bakary Tchiroma, le candidat de l’opposition, se proclame élu avec environ 63% des votes, le Président Biya n’a pas osé revendiquer de son coté une majorité des suffrages mais seulement 46% des voix.
Michel Galy de Mondafrique a rencontré Calixthe Béyala, écrivain prolifique et combattante déterminée, un de ses plus fidèles soutiens en France pour mettre fin à la dictature de Paul Biya qui est au pouvoir depuis quasiment un demi siècle, tout en passant l’esssentiel de son temps en Suisse où, diminué et malade, il est l’ombre de lui même.

Un entretien avec Michel Galy

Le principal opposant de Paul Biya a remporté la Présidentielle

Mondafrique Calixthe Béyala, quelle est votre analyse générale de la situation post électorale ?

Calixthe Béyala. L’opposition revendique environ 63 ou 64% pour Tchiroma ; à l’inverse, le pouvoir prétend que Paul Biya a obtenu 54 % des voix.

Mais la réalité, c’est une situation très tendue, catastrophique : on n’a que des informations parcellaires mais au moins une dizaine des morts, des dizaines de blessés, plus de 700 ou 800 arrestations. Et ces chiffres ont été multipliés par la répression sanglante de la répression des marches ce dimanche !

De fait ils veulent éliminer toute l’intelligentsia pro Tchiroma, notamment nordiste(plus de 300 ont été arrêtés) et neutraliser ses militants partout , jusque dans la capitale.

Soyons clairs : dans les faits une véritable Gestapo du régime rafle, traque les opposants jusque dans leurs domiciles, les arrête, les bat, les torture.

Cele rappelle 1984 , où, sous accusation de « coup d’Etat », des centaines de nordistes ont été exécutés par le régime.

Mondafrique: Dans ce contexte quelle est la situation d’intellectuels engagés comme vous en France et en Europe ?

Calixte Béyala : Tout le monde est menacé, jusqu’à un groupe d’intellectuels modérés qui travaillent sur une transition pacifique. Nombreux ont été a été ainsi stigmatisés et emprisonnés, d’autres venant d’Europe remis dans l’avion, alors qu ‘ils venaient rencontrer Tchiroma. Des hommes politiques importants comme Anicet Ekane, président du Manidem, ont été enlevés et incarcérés sans motifs autres que politiques.

Achille Mbembe, le politologue vivant en Afrique du Sud et moi même sont les bêtes noires du régime, pouvant convaincre les milieux intellectuels et les médias de la réalité des faits, au delà de la propagande.

Mondafrique : Croyez vous plausible une solution politique, négociée ? Paul Biya aurait proposé à Tchiroma le poste de 1er ministre…

Calixte Béyala  :Tchiroma a bien sûr refusé, c’est le président élu. De plus ce régime n’a pas de parole : s’il acceptait, il serait très vite démis.

Ils ont tenté de tendre ce piège, ils ont échoué.S’il allait à une rencontre , ce serait pour être arrêté.

A l’inverse, une solution militaire ? Tout est possible au Cameroun , dans une situation très fluctuante!

Qui pour gouverner le pays au fond ? Biya a mis une grande partie des élites en prison.Le pays peut devenir ingouvernable !

Pire, à moyen terme, dans un scénario catastrophe, on pourrait assister à une balkanisation rampante du pays . Vous auriez plusieurs régions : le Grand Nord, qui échapperait aux ordres du gouvernement central, d’un autre côté toute la zone littorale, avec le pays bamiléké dans l’Ouest et le NOSO , au nord ouest et au sud Ouest, déjà en proie à la guerre.

Mondafrique : Calixte Beyala vous n’avez pas toujours été en faveur de Tchiroma, longtemps partisan de Paul Biya. Comment expliquez vous cet engouement collectif et soudain , comme l’affirme le politologue Achille Mbembe ?

Calixthe BéyalaD ‘abord, je connais Tchiroma depuis des années, on dialoguait depuis qu’il était porte parole de ce gouvernement. Il faut savoir de lui qu’il a été emprisonné en 1984 pendant sept ans, et qu’on

l’a même affreusement torturé : ils l’ont tellement tabassé qu’ils lui ont cassé toutes ses dents !

Toutes ces méthodes coercitives pour obtenir de la servitude volontaire !

Mais ce n’est que bien plus tard que je l ‘ai rencontré ; il y a cinq ans, il m’ affirmé : « petite sœur, je ne soutiendrai pas Paul Biya à la prochaine présidentielle ».

L’élimination de Maurice Kamto, qui aurait dû être le candidat de l’opposition, a été pour lui le moment opportun de se mettre en avant, occasion au fond créée par le régime lui même.

Le peuple s’est dit alors : dans ce cas on va soutenir Tchiroma, plutôt un « bon diable » selon l’expression de la journaliste Roger Marie Biloa. Et selon certaines sources, Tchiroma aurait plutôt autour de 70%, de qui explique les revirements de certains anciens partisans du régime, …

Mondafrique : Selon vous , que va t il se passer à partir de lundi, date de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel ?
Calixte Béyala
C’est un organe du régime, il ne peut faire autrement que de dire que Biya a gagné. Pour autant, Paul Biya n’est plus le président des camerounais, ni dans nos tètes, ni dans nos cœurs!Mais le représentant provisoire de sa famille et de son clan, grands pilleurs des caisses de l’État.

Et le porte parole du « clan des durs, » autour de Ngoh Ngoh, qui organise la répression .Alors que certains ministres reconnaissent déjà la victoire de Issa Bakary Tchiroma et se rapprochent de lui.
Le Cameroun n’est pas une monarchie , et le projet de Biya de donner le pouvoir à son fils ne se réalisera jamais !

Pour conclure, cette crise, une fois résolue, sera peut être une chance pour le Cameroun : pour la première fois il n’a pas été question de tribalisme ou d’ethnie. C’est de la construction d’une Nation dont il s’agit.

 

 

 

 

Cet article Présidentielle Cameroun, notre entretien avec Calixte Beyala, l’icone de l’opposition est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/cameroun-notre-entretien-avec-calixte-beyala-licone-de-lopposition/feed/ 0
Madagascar, les liens de l’entourage du colonel Mickael Randrianirina avec la Russie https://mondafrique.com/politique/madagascar-les-liens-du-colonel-mickael-randrianirina-avec-la-russie/ https://mondafrique.com/politique/madagascar-les-liens-du-colonel-mickael-randrianirina-avec-la-russie/#respond Sat, 25 Oct 2025 06:49:59 +0000 https://mondafrique.com/?p=141424 le nouveau Président est le frère ainé de Briand Joseph Andrianirina, une personnalité qui a occupé diverses fonctions sous l’ère de Hery Rajaonarimampianina

Cet article Madagascar, les liens de l’entourage du colonel Mickael Randrianirina avec la Russie est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Inconnu du grand public, le Colonel Mickael RANDRIANIRINA, récemment investi par la Haute Cour Constitutionnelle dans les fonctions de chef de l’État, intrigue. Ainsi, la visite de l’ambassadeur de Russie effectuée auprès du Président a alimenté les supputations en ce qu’elle a devancé toutes les représentations diplomatiques établies à Madagascar.

Daniel Sainte-Roche

Les conjectures sont d’autant plus prégnantes en l’absence d’informations sur le parcours de vie de cet officier supérieur, propulsé subitement devant la scène lors des mouvements de la Gen Z. Mais Madagascar est dit-on un gros village à l’intérieur duquel le confidentiel n’est jamais de rigueur. Et ce d’autant plus que le monde des élites dans la grande ile se caractérise par une forte hérédité familiale, et ou les membres sont très densement interconnectés.

Ainsi apprend-on que le nouveau Président est le frère ainé de Briand Joseph Andrianirina, une personnalité qui a occupé diverses fonctions sous l’ère de Hery Rajaonarimampianina : secrétaire général du Ministère des Postes, des Télécommunications et du Développement Numérique (MPTDN), et ancien directeur général de l’Agence Nationale de Réalisation de l’E-gouvernance (ANRE).

Briand Joseph Andrianirina est marié à une Sudiste, Onitiana Realy Voahariniaina, ancienne journaliste et ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme dans le gouvernement du Premier ministre Ravelonarivo de 2015 à 2018.

Fondateur de la station de télévision Real TV, Briand Andrianirina siège au comité d’organisation du Concours Intervision de la chanson. L’équivalent du Concours Eurovision de la chanson pour le bloc de l’Est, cet évènement a été relancé par Poutine pour renforcer le soft power de la Russie à l’international, et dans le but de   briser  son isolement à la suite de  la guerre en Ukraine.

La famille RANDRIANIRINA a des liens étroits avec Maitre Ashik Houssen Mamodaly, dit Aski. Ce dernier est une figure emblématique du judo à Madagascar. Issu d’une famille pauvre, Maitre Aski s’est fait un point d’honneur de mettre en place des structures (école de Judo et établissement scolaire) destinées aux jeunes déshéritées de Tuléar.

C’est le même Ashik Houssein qui fut le protecteur de Siteny Andrianasoloniaiko dès son jeune âge.  Très proche des frères Randrianirina, l’actuel président de l’Assemblée nationale affiche sans complexe sa proximité avec les autorités russes, notamment avec le président Vladmir Poutine, qui partage avec lui sa passion du judo. Certains médias malgaches proches de l’ancien régime ont rapporté que Siteny aurait bénéficié d’un soutien technique et financier russe lors de la campagne présidentielle de 2023. La boucle est ainsi bouclée…

Avec cette connexion de son entourage à la Russie, le Président malgache risque-t-il d’être séduit par le modèle AES ? Rien n’est moins sûr, estiment des coreligionnaires de l’Eglise luthérienne malgache au sein de laquelle le Colonel Michael Randrianirina est un fervent adepte. Ces derniers croient durs comme fer que le statut de « Mpiandry » (aumônier) conféré au Président est le gage de sa bonne foi, quand il a déclaré que sous sa direction, Madagascar ne basculera jamais vers un bloc ou un autre….

Cet article Madagascar, les liens de l’entourage du colonel Mickael Randrianirina avec la Russie est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/madagascar-les-liens-du-colonel-mickael-randrianirina-avec-la-russie/feed/ 0
La mise en accusation judiciaire de l’ancien président sénégalais Macky Sall https://mondafrique.com/politique/senegal-la-mise-en-accusation-de-lancien-president-macky-sall/ https://mondafrique.com/politique/senegal-la-mise-en-accusation-de-lancien-president-macky-sall/#respond Fri, 24 Oct 2025 04:17:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=141285 Au Sénégal, le pouvoir ne cesse de pointer` du doigt un lourd héritage économique et financier

Cet article La mise en accusation judiciaire de l’ancien président sénégalais Macky Sall est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Au Sénégal, nous allons droit vers une affaire judiciaire impliquant directement l’ancien président de la République, Macky Sall. L’actuel pouvoir vise les manquements financiers qui ont sanctionné sa fin de mandat et abimé son image qui était bonne sur la scène internationale au point de postuler pour une possible candidature au secrétariat de l’Organisation des Nations unies avec l’appui discret d’Emmanuel Macron.

Ibrahima Dieng (correspondance Dakar)

Le responsable du groupe parlementaire du Pastef

Même éloigné de Dakar, Macky Sall continue son “Mortal kombat” avec son ennemi politique, Ousmane Sonko. Pastef, le parti au pouvoir a déposé son projet de résolution de mise en accusation contre Macky Sall devant la Haute cour de justice. L’information a été donnée par Ayib Daffé, président du groupe parlementaire de Pastef. L’actuel régime est prêt à en découdre juridiquement avec l’ancien chef de l’État.

La mèche, bien avant le dépôt du texte juridique, a été vendue par l’un des influents responsables de Pastef, Fadilou Keita, par ailleurs directeur général de la Caisse des Dépôts et des Consignations. «C’est un dossier qu’on a vu de nos propres yeux, dit-on dans son entourage,il y a son engagement, sa signature. Donc, on le poursuivra pour haute trahison et on l’arrêtera »

L’enclenchement du processus de mise en accusation de Macky Sall intervient dans un contexte où son petit frère, Aliou Sall et sa femme ont été élargis de prison et mis sous contrôle judiciaire, après avoir cautionné 381 000 euros. De même l’ancien puissant ministre Mansour Faye par ailleurs grand frère de l’ancienne première dame, Mareme Faye Sall, a quitté la prison après six mois de détention.

Des « écarts financiers visés »

Ousmane Sonko, premier ministre promet « l’enfer aux pilleurs »

Au Sénégal, le pouvoir ne cesse de pointer`du doigt un lourd héritage économique et financier. Concrètement le régime en place reproche à Macky Sall d’avoir dilapidé les ressources publiques à travers la manipulation des chiffres et une dette cachée. « Le régime du Président Macky Sall a menti au peuple et aux partenaires en falsifiant les chiffres pour donner une image économique qui n’a rien à voir avec la réalité », a dit récemment le premier ministre Ousmane Sonko, promettant l’enfer aux « pilleurs ».

La réponse de Macky Sall n’a pas tardé. Lors une interview à New York, il dit regretter les propos du premier ministre Ousmane Sonko qui,  selon lui, sont dénoués de tout fondement. Pour lui, la « dette cachée » évoquée par l’actuel régime, est un faux débat. « Je regrette les propos du Premier ministre qui sont totalement faux et qui ont conduit à une dégradation de la note du Sénégal. Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat. J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert », at-il répliqué sans doute de façon un peu tranchée face à une réalité budgétaire qui est nettement moins à son avantage.

Sénégal, Macky Sall laisse les finances publiques dans le rouge

Selon lui, les devises étrangères mobilisées sont ensuite « déposées auprès de la Bceao qui assure le change ». « Cette dette en devise quand elle vient, elle passe par la Bceao. Elle la convertit et émet ensuite de la monnaie locale qu’elle donne au Gouvernement du Sénégal. Il est impossible de cacher la dette avec tout ce processus », a ajouté Macky Sall, assurant que toutes les opérations ont été effectuées en toute transparence et dans les règles de l’art.

Une ombre qui dérange

Macky Sall même s’il a quitté le pouvoir depuis près de 18 mois, ne lâche pas prise. À plusieurs reprises, il a croisé le chemin du président de la République Bassirou Diomaye Faye. La dernière rencontre en date a eu lieu lors de l’Assemblée des Nations unies, à Washington. En marge de l’événement, l’ex chef d’état a présenté son ouvrage, « L’Afrique au cœur », et s’offrant un bain de foule à travers des séances de dédicaces et des participations à des panels sur des problématiques continentales.

L’ancien Président a même récemment abordé une possible candidature au secrétariat de l’Organisation des Nations unies. « C’est un sujet qui est sur la table depuis quelques temps. Beaucoup de personnes, beaucoup d’organisations même ou de pays qui pensent que je devrais pouvoir candidater pour le poste de secrétaire général de l’ONU après le secrétaire général Guterres. Je ne pourrais envisager de candidature que dans l’hypothèse où évidemment cela serait une volonté des pays qui le souhaitent, des pays membres mais surtout des pays membres du conseil de sécurité, en particulier les membres permanents », a dit Macky Sall sur la question.

A l’en croire, son parcours va lui permettre d’aider à bâtir une organisation nouvelle refondée à la lumière des difficultés que l’ONU a aujourd’hui.

Le Maroc, base arrière

La posture d’opposant irréductible de Macky Sall gêne au plus haut niveau. Le parti au pouvoir parle d’ingérence intentionnelle et d’un manque d’élégance pour saper l’action internationale de l’actuel président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Une certidude, Macky Sall cherche à tirer les ficelles politiques à Dakar à partir du royaume chérifien. Les actions de ses lieutenants s’intensifient dans le but de reconquérir le pouvoir en 2029.

Encore faudrait-il que Macky Sall pour représenter un danger puisse ne pas devenir indésirable chez ses amis marocains, un scénario évoqué par Cridem.org, un site mauritanien d’autant plus crédible que Macky Sall y a ses entrées. Ce media est le premier à avoir publié l’information sur un départ possible du président sénégalais du Maroc qui ne peut pas se permettre une brouille avec le Sénégal. Dans la foulée, la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre dans toute la presse sénégalaise, avant que le pouvoir marocain démente mollement

Depuis, le Maroc a essayé de calmer la tempête naissante. Un proche du cabinet du roi a ainsi déclaré à Confidentiel Afrique « C’est vous qui me l’apprenez, je ne sais pas vraiment d’où vient cette information. A l’heure où je vous parle, aucune procédure administrative ou pénale allant dans le sens d’extrader Macky SALL vers Dakar n’est à l’ordre du jour, ou en instance de traitement. Les autorités sénégalaises ne nous ont pas saisies ». Fermer le ban ? Pas vraiment, car Confidentiel Afrique ajoute : « Cette sortie médiatique toutefois surprenante, est perçue auprès du premier cercle du Roi Mohamed VI comme une sorte de ballon de sonde, pour jauger la capacité de résilience de survie encore sur le territoire marocain de l’ex-président Sall. » Ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle il n’y a pas de fumée sans feu !

L’ancien président sénégalais s’est installé avec son épouse Marième Faye Sall dans leur somptueuse villa de Marrakech en avril 2024, juste après avoir quitté ses fonctions présidentielles. Une demeure que l’ancien chef de l’Etat apprécie particulièrement et dans laquelle il s’est souvent rendu en famille ces dernières années. En raison de sa très bonne relation avec Mohamed VI, il pensait y vivre à l’abri, loin des affres de la vie politique sénégalaise et y avait même installé sa holding pour se lancer dans le business. 

 La bataille est lancée entre Macky Sall et ses successeurs, elle sera rude !.

La rentrée difficile du pouvoir sénégalais

Cet article La mise en accusation judiciaire de l’ancien président sénégalais Macky Sall est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/senegal-la-mise-en-accusation-de-lancien-president-macky-sall/feed/ 0
La manifestation historique contre la pollution à Gabès (Tunisie) https://mondafrique.com/politique/la-manifestation-historique-contre-la-pollution-a-gabes-tunisie/ https://mondafrique.com/politique/la-manifestation-historique-contre-la-pollution-a-gabes-tunisie/#respond Wed, 22 Oct 2025 15:58:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=141190 Le terme « historique » n’a rien de galvaudé pour qualifier la manifestation qui s’est déroulée mardi à Gabès, dans le Sud tunisien. Plusieurs dizaines de milliers de personnes, probablement au moins 40 000, pour une ville de 120 000 habitants, ont répondu à l’appel du collectif « Stop Pollution », avec pour mot d’ordre […]

Cet article La manifestation historique contre la pollution à Gabès (Tunisie) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le terme « historique » n’a rien de galvaudé pour qualifier la manifestation qui s’est déroulée mardi à Gabès, dans le Sud tunisien.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, probablement au moins 40 000, pour une ville de 120 000 habitants, ont répondu à l’appel du collectif « Stop Pollution », avec pour mot d’ordre « Le peuple veut le démantèlement des unités » [du Groupe chimique tunisien]. Ce qui en fait la plus grande manifestation de l’histoire du pays. Même, en janvier 2011, pendant la révolution, les manifestations les plus importantes à Sfax, le 12 janvier, et à Tunis le 14, n’ont pas rassemblé la moitié de cette foule. Le même jour, l’appel à la grève générale lancé par le syndicat UGTT a été massivement suivi et transformé Gabès en « ville morte ».  Les forces de l’ordre étant restées quasiment invisibles, la journée s’est déroulée sans heurt.

À l’origine de cette mobilisation exceptionnelle, la frustration accumulée depuis plusieurs années en raison de la pollution de l’air et des fonds marins par les rejets du complexe industriel du Groupe chimique, installé à Gabès depuis 1972, pour transformer le phosphate extrait à Gafsa. Une série de fuites toxiques depuis le 9 septembre a exacerbé la colère. Face à une mobilisation de cette ampleur, le pouvoir politique ainsi interpellé ne pouvait que réagir.

Kaïs Saïed contre « les traitres »

Au milieu de la nuit, la présidence a publié la vidéo d’une allocution du Président Kaïs Saïed devant une cheffe du gouvernement, Sarra Zâafrani Zenzri, plus qu’éteinte, mutique. Résumée à l’essentiel, l’intervention jugée confuse du Chef de l’État a consisté, après avoir reconnu la légitimité de la revendication, à imputer les retards dans les réparations depuis 2013 à des « traîtres » de l’intérieur alors que les nouveaux équipements auraient déjà été livrés, les dysfonctionnements à la corruption de certains cadres qui cherchent à affaiblir le Groupe chimique en vue de sa privatisation et l’agitation populaire à l’influence de Georges Soros…

Le tout au milieu de références à un obscur poète arabe du VIIe siècle ou à un journal français inconnu…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réponse est accueillie avec scepticisme et qu’elle est loin de répondre aux attentes de la population. L’État s’était engagé en 2017 à démanteler et à relocaliser les installations polluantes à l’écart de zones habitées. Une solution qui n’est plus à l’ordre du jour.

La réponse présidentielle déplace à présent un problème écologique et industriel local vers une dimension plus politique et nationale. En mobilisant une fois de plus le registre du complot d’agents étrangers, Kaïs Saïed alimente la défiance et renforce un climat répressif. Des informations judiciaires ont été ouvertes ces derniers jours contre les associations qui ont reçu des financements d’Open Society, la fondation de George Soros, durant la transition démocratique, laissant craindre un nouveau tour de vis contre le monde associatif et ses dirigeants.

Si, pour le moment, la manifestation de Gabès n’a pas trouvé des prolongements dans le reste de la Tunisie, elle témoigne de la protestation grandissante de la population contre un pouvoir démuni face à la crise économique et lancé dans une fuite en avant autoritaire. 

La ville de Gabès dans le Sud tunisien suffoque et se soulève

Cet article La manifestation historique contre la pollution à Gabès (Tunisie) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/la-manifestation-historique-contre-la-pollution-a-gabes-tunisie/feed/ 0
L’insurrection islamiste au Mali tente de s’emparer progressivemant de Bamako https://mondafrique.com/a-la-une/linsurrection-islamiste-au-mali-devoile-son-plan/ https://mondafrique.com/a-la-une/linsurrection-islamiste-au-mali-devoile-son-plan/#respond Wed, 22 Oct 2025 13:07:36 +0000 https://mondafrique.com/?p=140974 À la faveur d’un récent message audio en langue Pulaar dont la date n’a pu être précisée, Amadou Kouffa, dirigeant de la Katiba Macina, première composante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) évoque la situation du moment à Bamako et son avenir proche.    Un article de « Veille sahélienne » https://t.me/veillesah/405Ama   […]

Cet article L’insurrection islamiste au Mali tente de s’emparer progressivemant de Bamako est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
À la faveur d’un récent message audio en langue Pulaar dont la date n’a pu être précisée, Amadou Kouffa, dirigeant de la Katiba Macina, première composante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) évoque la situation du moment à Bamako et son avenir proche. 
 
Un article de « Veille sahélienne »
 
 
Amadou Koufa, nom de guerre d’Amadou Diallo, né vers 1961 à Saraféré, est un djihadiste malien. Issu du peuple peul, il est pendant la guerre du Mali le chef de la katiba Macina, un groupe affilié à Ansar Dine, puis au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ce leader islamiste de premier plan  se félicite de l’impact conjugué de la crise du carburant et de l’embargo sur les importations. En commentaire, il constate : «les bonnes personnes ont quitté Bamako … seules demeurent les ordures aux côtés de la junte».

Le chef du jihad confirme l’abandon du nihilisme des origines et revendique la résolution de maintenir l’enserrement progressif de Bamako, jusqu’au terme de l’effondrement interne. A l’occasion, il évoque l’analogie historique du blocus de Hamdallaye – à l’époque centre du royaume Peul du Macina – prélude de sa conquête fratricide sous la poussée de Elhaj Oumar Tall, en 1862. Kouffa rappelle que l’encerclement avait exposé, les habitants, à une famine extrême, les poussant à « manger des ânes et piler des calebasses pour se nourrir ».

Et de conclure par la promesse de reproduire, le scénario, dans la capitale :« Nous ferons la même chose, inchallah, jusqu’à ce que la junte se dévore entre elle. Wagué mangera Goïta et Goïta mangera Wagué. Dieu est avec nous. »

Notre évaluation de la situation


En guise de brève exégèse, la déclaration appelle trois observations :

a. Le Gsim vise, explicitement, la chute de Bamako, avant d’y remplacer le pouvoir central
b. Les islamistes table sur un écroulement du régime suite aux privations infligées à la population par le blocus de plus en plus resserré de la capitale malienne
c. Sa stratégie d’enlisement privilégie les dissensions au sein du dispositif militaire de « transition »

Un accord entrele Gsim et les routiers

Le 17 octobre, Al Fat’h, chaîne d’information du Gsim et principal canal d’expression de son chef à l’ouest du pays, Abou Houzeifa al Bambari, diffuse une allocution de ce dernier où il lève l’interdiction de circuler émise, en septembre, aux dépens de la société Diarra Transports, alors accusée de collusion avec les forces armées maliennes (Fama). Le revirement comporterait une entente en numéraire, au profit des jihadistes, sans exclure davantage de neutralité de la part de la compagnie, d’ailleurs privée d’essence et de diesel. La même soirée, l’entreprise opérant en priorité entre Kayes et Bamako se réjouit de la reprise de ses activités, dès le 23 octobre courant. Il s’agit, là, d’un acte retentissant de perte de confiance en l’Etat. A un autre niveau du discours, al Bambari rend, les chauffeurs et convoyeurs de passagers, responsables du port du voile féminin. La nouveauté de l’injonction révèle les prémices d’une volonté de gouvernance pénale selon les prescriptions de la Charia, en vertu du rigorisme salafi.

Al Fat’h publie les images d’une série d’embuscades du même jour, contre des cortèges de camions-citernes d’hydrocarbures, en provenance de la Côte d’Ivoire, par Kolondiéba, région de Sikasso. L’une des séquences du montage vidéo démontre l’échec du mode escorte, au-dessus du convoi. La plupart des sources évaluent le nombre des véhicules détruits à 50, un bilan assez lourd en une seule journée. Le tronçon de la Route nationale (Rn30) concentre la majorité des attaques, au sud, depuis le début du blocus.

L’attentisme des Imams légitimistes

 
La principale organisation islamique officielle d’un pays à 90% musulman, le Haut-conseil islamique du Mali (Hcim), pressentant la catastrophe à venir, invite, la population, à « la patience, à l’unité et à se tourner vers Dieu ». L’instance exprime, le 17 octobre, son inquiétude face à l’aggravation de la crise.

Le Hcim engage, les religieux de l’office, à harmoniser leurs prêches du vendredi autour des thèmes de la stabilité, de la sécurité et de la cohésion nationale. Il demande la récitation des invocations du Qounout, à voix haute, pendant les prières obligatoires, en particulier à l’aube, afin d’obtenir, de Dieu, la paix et la sauvegarde du pays.
Signe des temps d’incertitude, aucune des deux entités signataires ne se risque plus à se ranger derrière les slogans du pouvoir. 
 
Le texte se prévaut d’une caution supplémentaire de la Ligue des imams et des érudits du Mali (Limama), sous le cachet de son Vice-président, Cheikh Ibrahim Kinta. En revanche, le document trahit l’abstention remarquée du meneur du Hcim, Chérif Ousmane Madani Haïdara, dont le mandat prenait fin, à la fin du mois d’octobre 2024. Le non-renouvellement du bureau résulte de divergences doctrinales et d’ambitions de personnes. Madani Haïdara, leader soufi, coordonnateur du réseau d’entraide Ançar Dine, bénéficie d’une grande popularité à Bamako et parmi la diaspora. Hostile aux lectures littéralistes de l’Islam, il reste en tête des cibles potentielles du Gsim, au même titre le Chérif de Nioro, Mohamed oud Hamahoullah, dit Bouyé.


Références


Oraison Abou Houzeifa al Bambari : https://t.me/veillesah/409

Vidéos Kolondiéba :
 
Communiqué Hcim-Limama : https://t.me/veillesah/416

Cet article L’insurrection islamiste au Mali tente de s’emparer progressivemant de Bamako est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/a-la-une/linsurrection-islamiste-au-mali-devoile-son-plan/feed/ 0