Les journalistes qui couvrent Daesh ont-ils à restituer les propos des djihadistes ? Entretien avec deux spécialistes, Olivier Toscer (« l’Obs ») et David Thompson (RFI).
Des vidéos rudimentaires et monotones d’Al-Qaïda aux clips rythmés de l’État islamique (EI), la sophistication de la communication des groupes terroristes met les journalistes face à de nouveaux défis. Comment trier l’information ? Comment aborder sur Internet la propagande de l’EI et donner la parole aux djihadistes sans en devenir des porte-voix ? Les méthodes comme les opinions diffèrent. Dans un interview croisé à Mondafrique, deux journalistes donnent leur avis. David Thompson, journaliste à RFI et auteur du livre « Les français jihadistes » publié aux éditions « Les Arènes », et Olivier Toscer, journaliste au Nouvel Observateur et auteur de nombreux ouvrages d’investigation. Il prépare actuellement un documentaire consacré à la stratégie de communication de l’État islamique.
Mondafrique : En tant que journalistes quelles méthodes adoptez-vous pour travailler sur le phénomène djihadiste ? Comment vous positionnez-vous par rapport à la communication de l’EI, à la parole des membres de ces organisations ? Mettez-vous des limites à ce que vous retranscrivez ?
David Thompson : Mon parti pris de départ que j’ai tenu à respecter lors de la rédaction de mon livre était d’éviter d’avoir recours aux éternelles sources policières et judiciaires afin d’avoir une compréhension la plus réaliste possible de ce sujet. Une grande partie de ce que l’on sait de ce phénomène dans les médias provient de comptes-rendus d’audience de justice, d’avocats, nécessairement biaisés. Quand j’étais correspondant pour RFI en Tunisie j’ai eu l’opportunité de rencontrer des islamistes radicaux et d’aller directement au cœur de la matière. Je me suis toujours présenté à eux sous ma vraie identité, comme journaliste et ne livre pas d’informations susceptibles de mettre ces personnes en cause. Par exemple, je ne donne pas leur vraie identité pour ne pas être soupçonné de donner des informations à la police. Parfois, je ne demande même pas leur identité. Cela fait partie d’un travail d’entretien de la confiance avec mes sources. Je fais en sorte qu’ils ne puissent risquer d’être arrêtés à cause de mon travail. L’enquête policière, ce n’est pas ce qui m’intéresse. J’essaye seulement de comprendre ce qui se passe dans la tête des gens. Le contrat passé avec les djihadistes que j’ai interrogés était d’ailleurs le suivant : puisque selon vous les médias véhiculent de fausses informations vous concernant, je voudrais faire comprendre aux gens ce que vous avez dans la tête.
Olivier Toscer : À titre personnel, je refuse de me placer dans une position de neutralité vis-à-vis des terroristes qui pour moi ne sont pas des interlocuteurs lambda. Concrètement dans mon travail, cela signifie que je ne leur laisse pas le champ libre pour développer leur propagande. Ça ne signifie pas que je ne leur donne pas la parole du tout. J’ai discuté avec certains d’entre eux par Internet comme par exemple Omar Diaby dit Omar Omsen. Je l’ai interrogé sur des faits précis et vérifié ensuite ses réponses en faisant un travail d’enquête et en posant les questions qui fâchent. Je l’ai notamment interrogé sur son parcours judiciaire, notamment les actes de délinquance qu’il avait commis à Nice, à Monaco. En consultant son casier judiciaire, j’ai pu vérifier qu’il m’avait répondu à peu près correctement même s’il n’était pas rentré dans les détails. Ces précisions, je les ai obtenues à travers des sources policières et judiciaires. Et en discutant ensuite avec lui de l’article qui ne lui a pas vraiment fait plaisir, j’ai pu constater que je m’étais trompé sur un seul point : l’âge de sa première condamnation, non pas à 20 mais à 19 ans. Je ne me suis jamais présenté autrement que comme journaliste. Cela demande de se montrer convainquant car souvent, quand on tente de prendre contact avec des djihadistes, ils vous soupçonnent d’abord d’être un policier.
Mondafrique : Comment se positionnent les autorités françaises face à ce phénomène ? Comment la doctrine a-t-elle évolué ?
D.T. : Il y a une schizophrénie des autorités françaises sur la question des contenus djihadistes sur Internet. Depuis l’affaire Merah et à chaque nouvel attentat, la question de la censure revient sur la table. Parce que les autorités savent que c’est à la fois là que tout se joue en termes de radicalisation et de renseignements. C’est une mine d’information pour tout le monde. Par ailleurs la puissance publique est obligée de communiquer après chaque attentat en promettant plus de fermeté. Mais en réalité, on sait très bien qu’il est presque impossible de lutter contre la propagande djihadiste sur Internet depuis que les réseaux sociaux existent. À la rigueur à l’époque de Merah on pouvait encore parler de « sites ». C’était le début de la fin de l’influence du forum « Ansar Al-Haqq » qui était l’un des seuls sites français de propagande djihadiste en français lors de sa création en 2010. On pouvait le déférencer sur Google, en interdire l’accès. Mais aujourd’hui le phénomène s’est déplacé sur les réseaux sociaux et c’est une autre paire de manches pour les autorités ! Par exemple, la loi antiterroriste de novembre durcit les sanctions pour apologie du terrorisme (sept à dix ans de prison courus) et prévoit le blocage administratif de sites djihadistes. Mais cette dernière mesure est inopérante sur les réseaux sociaux puisqu’évidemment, on ne va pas bloquer l’accès à twitter et à facebook. L’État cherche donc à inciter les opérateurs et les grandes plateformes, à censurer d’eux-mêmes. Ce qu’ils essayent de faire depuis l’été dernier. Sans grand succès puisque sur twitter, on constate que chaque djihadiste à entre un et vingt comptes de secours déjà créés et ouverts dès que l’un d’entre eux est supprimé. Il existe même des tutoriels disponibles en ligne montrant comment récupérer le contenu du compte supprimé et le transférer sur le nouveau. Le même tutoriel enseigne également comment multiplier les liens vers une vidéo afin d’élargir au maximum sa diffusion. Résultat, la politique de désactivation enclenchée par twitter a eu un effet quasi nul sur la propagande djihadiste sur Internet. Dès lors qu’une vidéo est sur les réseaux sociaux, elle devient virale. Que les médias en parlent ou non ça ne change rien.
En revanche il y a eu un effet de cette politique sur YouTube et Dailymotion. La durée de vie d’une vidéo est désormais extrêmement réduite sur ces plateformes. Par exemple, la vidéo de l’exécution du pilote jordanien a été virale dès sa diffusion sur le net, mais le lendemain il était quasiment impossible de la retrouver.
O. T. : Depuis l’été 2014, les choses ont un peu changé. En ce qui me concerne, deux de mes comptes facebook ont été supprimés. Cela a donné lieu à toute une série d’échanges de mails avec facebook à qui j’ai dû expliquer que j’étais journaliste. Mais je n’ai pas réussi à obtenir leur réouverture. J’ai donc créé d’autres comptes qui ont aussi été supprimés y compris l’un d’entre eux que j’utilisais uniquement pour faire de l’observation, sans doute parce que je n’avais que des « amis » djihadistes. Or, pendant longtemps les services de renseignement ont laissé l’activité des djihadistes sur Internet se dérouler. Cela leur permettait d’obtenir des informations, parfois même de localiser certaines personnes. C’était dans la ligne de ce qu’a dit récemment le juge antiterroriste Marc Trévidic : l’essentiel des affaires terroristes sont réglées grâce à des preuves trouvées sur Internet. À l’été 2014, quand l’État islamique surpasse Al-Qaïda sur le terrain syrien, les services continuent d’observer les activités djihadistes sur internet. Jusqu’au moment où le flot d’européens dont des français partant rejoindre les rangs de l’EI est devenu trop important. Le phénomène avait déjà émergé un an auparavant mais ses conséquences ont commencé à se faire sentir en 2014 notamment lors de l’affaire Nemmouche qui avait séjourné en Syrie. Le potentiel d’Internet comme puissant vecteur de recrutement est devenu si évident que tout s’est resserré. Aujourd’hui les vidéos violentes de l’EI sont supprimées extrêmement vite des grandes plateformes vidéo comme YouTube. On peut cependant toujours les retrouver sur d’autres plateformes, notamment non françaises. Ça ne s’arrête jamais. Quand on veut vraiment trouver on trouve. Sur les réseaux sociaux, la doctrine des autorités françaises a commencé à se durcir à partir de la décapitation du journaliste américain James Foley. Dès lors, on a de plus en plus censuré les comptes facebook. Mais les djihadistes se sont adaptés en créant d’autres comptes.
Mondafrique : En interrogeant Omar Omsen vous avez pourtant donné la parole à un djihadiste. Où est la limite ? N’est-il pas dans l’intérêt du journaliste de faire parler les djihadistes pour mieux comprendre le phénomène lui-même ?
O.T. : Personnellement ça ne m’intéresse pas plus que ça de les connaître car je ne suis ni chercheur, ni spécialiste. En revanche pour comprendre le phénomène djihadiste d’un point de vue journalistique, je trouvais intéressant d’enquêter sur le cas d’Omar Diaby dit Omar Omsen parce qu’il était un personnage clé de la sphère du « cyberdjihad » en France, l’un des principaux pourvoyeurs de djihadistes français en Syrie selon les services de renseignement. Il comptait énormément, c’était un personnage emblématique et c’est pour cela que j’ai trouvé judicieux de traiter son cas.
Mondafrique : Relayez-vous les vidéos de l’EI sur les réseaux sociaux ? Comment faites-vous le tri dans le flot des messages de l’EI ?
O.T. : Informer le public twitter ou facebook des nouvelles vidéos de l’EI, sachant qu’il y en a au moins une par jour, je ne vois pas vraiment l’intérêt. Je comprends tout à fait qu’un journaliste regarde ces vidéos à titre personnel, en étudie la chronologie ou le contenu pour apporter un supplément d’information. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait les diffuser. Car après tout, ça n’est qu’une propagande. Je ne mets donc jamais de liens vers les vidéos, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans mes articles sur Internet. Si je suis en possession d’une information intéressante, je préfère la développer dans un papier plutôt que de relayer la matière brute diffusée par l’EI.
D. T. : Chaque vidéo est une mine de propagande mais aussi une mine d’information. Celles que je choisis de diffuser sur mon compte twitter participent, selon moi, à la compréhension, soit d’un état d’esprit djihadiste, soit du phénomène djihadiste lui-même. Et mon compte me sert en plus d’archive personnelle pour retrouver certains communiqués par exemple. Par contre je ne diffuse pas de vidéos montrant des exécutions. Il y a également je pense une grande différence entre diffuser une vidéo de l’EI sur un compte twitter personnel et la diffuser sur une chaîne nationale. C’était l’objet de toute la polémique sur la diffusion de l’éxécution du pilote jordanien par FoxNews.
Mondafrique : Mais en relayant les matériaux bruts de la propagande de l’EI sur les réseaux sociaux et en retranscrivant telle quelle la parole des djihadistes, est-ce qu’on ne risque pas de s’en faire le porte-parole ?
D. T. : C’est une critique qu’on me fait depuis 2012. Quand j’étais en Tunisie on me reprochait même d’interviewer Ennahda. On me disait qu’il ne fallait pas parler d’eux et encore moins leur donner la parole sinon, c’était leur faire de la publicité. Aujourd’hui il y a 1 400 français qui sont partis faire le djihad. Depuis fin 2011, de nombreux experts s’inquiètent de la montée de ce phénomène, l’État islamique dans sa composition actuelle redéfinit toute une géopolitique régionale qui met en branle la sécurité intérieure de la moitié des pays de la planète et on devrait ne pas en parler ? Ne pas leur donner la parole ? Je pense que c’est une erreur. Il faut comprendre qui ils sont, pourquoi ils agissent comme ils le font. Et pour cela il n’y a pas d’autre solution que de leur parler. Par ailleurs, la diffusion de ces vidéos et messages de propagande par les médias n’a pas d’effet incitatif. La meilleure preuve en est que la majorité des djihadistes français sont partis en Syrie en 2012 et 2013. Or à cette époque, le phénomène échappait complètement aux médias quels qu’ils soient. Donc que les médias en parlent ou pas, ça n’a pas d’impact réel sur le recrutement. Par contre ce sur quoi les médias ont une influence énorme c’est sur la peur que peut susciter toute cette production médiatique djihadiste sur le grand public. Il y a une hystérie médiatique aujourd’hui sur ce sujet à la hauteur de la prise en compte insuffisante et tardive de ce phénomène jusqu’au printemps 2014.
Mondafrique : Comment avez-vous réagit face au reportage de Vice sur l’État islamique qui avait fait beaucoup de bruit lors de sa sortie ?
D. T. : Dans le cas de ce reportage, ce qui m’a posé problème, c’est qu’une bonne partie des images provient de la propagande officielle de l’EI et qu’à aucun moment ce n’est signalé. Sur le plan journalistique par contre je ne peux qu’admirer le courage du reporter. Et d’une manière ou d’une autre, quand on part couvrir une guerre, on est toujours embarqué avec un camp. Et le camp en question cherche toujours à se faire remarquer et à plaider sa cause. C’est le cas aujourd’hui des miliciens islamistes de Fajr al-Lybia qui invitent les journalistes à parler d’eux. Malgré tout, quand on fait un voyage de presse par exemple, il y a de l’information à prendre sur place. Et personne n’est dupe ! Tout le monde sait qu’en grande partie, on ne nous montrera que ce qu’on veut bien nous laisser voir. L’ennui avec le documentaire de Vice, c’est qu’on nous montre exactement la même chose que ce que l’EI diffuse à travers ses branches médiatiques, sans même nous en avertir. D’une certaine manière ça valide le contenu vidéo de l’EI par le tampon d’un média indépendant.
O.T. : Avec ce documentaire, les journalistes de Vice ont avant tout joué le rôle de relais de la propagande de l’EI. C’est une décision de l’EI d’organiser ce « voyage de presse » pour Vice dont ils savent pertinemment qu’il s’agit d’une chaîne qui s’adresse à un public de jeunes occidentaux. Ceux justement qu’ils souhaitent faire venir en Irak et en Syrie. Devant ces images, une grande partie du public n’est pas dupe bien sûr. Quand on voit un enfant faire l’apologie de l’EI face caméra on se doute qu’il a certainement été manipulé par des adultes. Mais pour des personnes déjà bien endoctrinées qui ne font pas preuve de second degré, ça peut être séduisant.
Mondafrique : Qu’est-ce qui différencie la stratégie de communication de l’État islamique de celle d’Al-Qaïda ?
O. T. : La propagande d’Al-Qaïda sous Ben Laden a toujours été « pseudo religieuse ». Les vidéos montraient surtout des prêches extrêmement longs dans lesquels on voyait apparaître des personnes en plan fixe devant un fond noir. La population que vise l’État islamique ne peut pas être séduite par ce genre de vidéos qu’elle risque de ne pas comprendre ou de trouver ennuyeuse. Al-Qaïda est en quelque sorte une organisation terroriste « vieille école », qui vise des fanatiques religieux. De son côté, l’État islamique emploie surtout les termes religieux comme des gimmicks. Il n’y a jamais de prêche. Ce sont plutôt des diatribes, prononcées en français, en anglais, en arabe, la plupart du temps pour attirer de nouvelles recrues venues de l’extérieur. Parfois, ils lancent des appels directs au meurtre sans forcément de prétexte comme les injonctions à lancer des représailles contre les bombardements de la coalition par exemple. En fin de compte il y a peu de références réellement religieuses à part quelques évocations à travers les décors, la musique et quelques formules.
En revanche, la stratégie de communication de l’EI en elle-même est extrêmement sophistiquée. Elle fait appel à des techniciens, des truquistes, des monteurs. Les sons sont amplifiés, les vidéos sont rebruitées pour mieux faire entendre les armes ou les explosions comme au cinéma. Il y a un vrai savoir-faire dont le bras armé est Al Hayat, la branche médiatique de l’EI faite par des occidentaux. Al-Qaïda employait des méthodes plus artisanales avec des plans fixes, orientés vers des personnes plantées devant un drapeau noir. L’EI réalise des clips, des films parfois séquencés en épisodes comme des séries, truffés de références occidentales. Les égorgements de James Foley et Steven Sotloff ont été mis en scène comme des séries avec à chaque fois le même début qui fait référence au générique de la série américaine « Homeland ».
Une grande partie de la différence provient du fait que contrairement à Al-Qaïda, l’EI a un territoire défini. Al-Qaïda n’a jamais eu besoin de recruter pour se battre sur un véritable front de guerre. Ils cherchent à recruter des combattants dans les pays occidentaux, prêts à mener des attentats sur le sol national comme les frères Kouachi par exemple. À travers ses vidéos, Al-Qaïda vise plutôt de fervents religieux prêts à écouter de longs discours en arabe non sous-titrés. L’EI a une guerre à mener et sur son territoire. La politique de communication est donc axée sur l’incitation à venir. D’ailleurs depuis quelques semaines, toutes les vidéos en français sont construites sur ce modèle : 1/ Venez rejoindre l’EI en Irak et en Syrie ». 2/ Si vous ne pouvez pas venir, attaquez là où vous êtes. C’est pourquoi même si l’État islamique constitue une menace évidente, les probabilités d’attaques en terre occidentale qui sont le plus souvent un « plan B », sont moins fortes que du côté d’Al-Qaïda.
D. T. : La puissance médiatique de l’État islamique est sans commune mesure avec celle d’Al-Qaïda qui faisait paraître au mieux une vidéo tous les six mois que l’on s’échangeait sous le manteau. Le plus souvent, il s’agissait de longs discours monotones tournés en plan fixe dans une grotte. On y voyait parfois Ben Laden marcher dans la colline mais c’est tout. Le contenu n’était pas très excitant. Aujourd’hui, l’État islamique diffuse une dizaine de vidéos par jour accessibles à tous. La plupart sont très bien montées, elles ont une narration, un scénario, présentent des personnes parlant dans les langues européennes. La sophistication est énorme. En tout il existe trois branches médiatiques qui diffusent les contenus de l’EI : Al-Furqan, Al-Hayat et Al-Itissam. Chacune dépend du « ministère médiatique de l’État islamique ». Al-Furqan est la branche historique de l’EI en charge de la communication. Elle est spécialisée dans les revendications, les décapitations, tout le contenu « institutionnel » de l’EI. Elle diffuse, avec Al-Itissam qui joue à peu près le même rôle, tous les messages audio et vidéo du porte-parole Al-Adnani ou de l’émir Al-Baghdadi. Al-Hayat, en revanche, est une branche médiatique faite par des occidentaux et spécialisée dans les contenus visant à inciter le public à rejoindre l’État islamique. Il existe également une dizaine de branches médiatiques dans les régions de l’EI qui produisent des contenus également. Ce qui fait qu’en tout aujourd’hui, on a parfois une dizaine de vidéos de l’EI sur Internet par jour. C’est énorme.