Selon le journal Mada Masr, une libération anticipée a été promise à des dizaines de détenus égyptiens si ces derniers participent à une conférence avec le président Sissi en octobre
En Égypte, une amnistie aurait été offerte à des dizaines de prisonniers en échange de leur participation à une conférence avec le président Abdel Fattah al-Sissi orchestrée dans la prison de Tora et prévue le mois prochain, a rapporté une publication locale indépendante dimanche.
Selon Mada Masr, trois avocats représentant des détenus de Tora, Minya et Wadi al-Natroun ont été informés par leurs clients que des responsables de l’Agence de sécurité nationale égyptienne avaient contacté des centaines de prisonniers, leur offrant une libération anticipée s’ils acceptaient de parler en bien des conditions d’incarcération lors de la conférence.
Des dizaines de prisonniers auraient été transférés de Minya et Wadi al-Natroun préalablement à la conférence.
Parmi ceux qui devraient être amnistiés figureraient des islamistes et d’autres prisonniers politiques – dans un contexte d’accusations de longue date de répression visant l’opposition politique sous Sissi.
Une source gouvernementale a également indiqué à Mada Masr qu’il fallait s’attendre à un certain nombre d’amnisties autour du 18 octobre, à l’occasion de l’anniversaire du prophète Mohammed. Plusieurs prisonniers avaient été libérés cet été avant la fête musulmane de l’Aïd al-Adha.
Middle East Eye n’a pas pu procéder à une vérification indépendante de cette information.
Mercredi, le président a nié que le pays recelait le moindre prisonnier politique, ajoutant : « Il n’y a aucune forme de violation des droits de l’homme en Égypte. »
Sissi a annoncé la semaine dernière qu’il était sur le point de lancer une prison « à l’américaine » qui serait suivie par « sept ou huit » projets similaires à travers le pays.
Ce nouveau projet portera le nombre de prisons en Égypte à 79. Plus d’un tiers d’entre elles – 27 au total – ont été construites sous Sissi, un maréchal qui a accédé à la présidence en 2014, un an après un coup d’État militaire qui a renversé son prédécesseur démocratiquement élu Mohamed Morsi.
Les associations de défense des droits de l’homme accusent son gouvernement d’enfermer environ 60 000 activistes et opposants politiques sous prétexte de lutte contre le terrorisme.
En mars, un communiqué du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé la répression de la dissidence en Égypte, pays considéré comme le troisième geôlier au monde pour les journalistes derrière la Chine et la Turquie.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
*Source : Middle East Eye (en français
Egypte : les défenseurs des droits humains persécutés