Favori des militants du PDCI, l’ancien patron de l’ex-Crédit Suisse, Tidjane Thiam, a obtenu, dimanche, le ralliement de Noël Akossi Bendjo qui briguait également la succession de Bédié. C’est une première bascule qui accroit l’avantage moral de l’arrière petit neveu d’Houphouët-Boigny qui pourrait bénéficier de l’appui de la France pour la future Présidentielle.
Le comité de conciliation du PDCI a prorogé, samedi, les négociations visant à trouver un candidat consensuel pour la succession de l’ancien président du PDCI, alors qu’un jour plus tard, Noël Akossi Bendjo, publiait un message de ralliement à Tidjane Thiam, l’arrière petit neveu d’Houphouët-Boigny, et grandissime favori de ces élections. « Vous allez vous réveiller ce lundi avec ce communiqué qui résume notre position que je vais développer plus tard », a tweeté l’ancien maire du Plateau, résumant l’état des rapports des forces internes en expliquant avoir « fait un attelage dans l’intérêt de notre parti ».
Des cinq candidats, Bendjo avait pourtant été celui qui avait le plus combattu l’idée que le président du parti puisse également être son candidat à la présidentielle, comme le présage une présidence de l’ancien directeur général de l’ex-Crédit Suisse. Malgré cette réserve, les deux hommes « ont décidé d’unir leurs efforts et leurs compétences pour soutenir la candidature du ministre Tidjane Thiam à l’élection du président du parti, lors du 8è congrès extraordinaire prévu pour se tenir le 16 décembre 2023 », assure un communiqué conjoint publié ce lundi.
Après ce ralliement, Maurice Kakou Guikahué risque de sentir la pression du comité de conciliation et des militants sur ses épaules. Principal compagnon de Bédié durant sa longue présidence, il est en effet, avec son titre de vice-président et secrétaire exécutif en chef du parti, le plus gradé des quatre autres candidats encore en lice, et le plus résolu à s’asseoir dans le fauteuil laissé vide par son ancien patron. Les deux hommes ont traversé tellement de périls que les proches de M. Guikahué verraient ce type de pression comme une grave injustice, regimbe l’un d’entre eux.
Au mieux avec Emmanuel Macron
Mais ces pressions ne viennent pas seulement de la présidence intérimaire. Tout porte en effet à croire que la désignation de Thiam vient de bien trop loin. Avec sa double nationalité ivoirienne et française, Thiam a en effet déjà été pressenti pour prendre les commandes de Bercy. Son élection à la présidence ivoirienne permettrait à la fois de préserver tous les intérêts vitaux hexagonaux en Côte d’Ivoire et de débarrasser Emmanuel Macron de la mauvaise image d’Alassane Ouattara cultivée dans la plupart les diasporas africaines. Celles-ci cesseraient d’être une réserve de voix pour l’extrême droite française si le président français ne soutient pas un nouveau mandat irrégulier du président ivoirien. Mais si la désignation de Tidjane Thiam semble programmée et probablement actée en haut lieu, l’unité PDCI, elle, risque de sortir écornée de cette élection, au vu de la tournure que prend la succession.
Z. Bati Abouè