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Côte d’Ivoire, crise scolaire et Etat policier

A dix-huit mois des prochaines élections présidentielles, la stabilité du pays des Éléphants paraît très fragile. Pour Mondafrique et le blog Questions africaines, Loup Viallet a interrogé Valentin KOUASSI, président des Jeunes du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (JPDCI), premier parti d’opposition

L’échec est palpable : nous avons constaté publiquement l’incapacité de Madame Camara  à ramener le calme dans le département ministériel qu’elle gère depuis 2011. Pour ma part, je puis affirmer que cette dame s’est disqualifiée en démontrant qu’elle ne savait pas diriger un ministère aussi important. Pour preuve, il faut l’intervention d’autres ministres dans son ministère à chaque fois que son portefeuille traverse une crise. Ce fut notamment le cas en 2017 lorsque la FESCI avait déclenché une marche pour dénoncer l’augmentation des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur : il avait fallu l’intervention de la ministre Mariétou KONE pour apaiser la situation. C’est pourquoi au PDCI-RDA nous réclamons un nouveau cadre de négociations, au plus haut niveau de l’Etat. Il nous est revenu que le Ministre de l’enseignement supérieur Albert MABRI serait le nouvel interlocuteur des grévistes ; peut-être que cela apportera du sang nouveau aux pourparlers.

La FESCI est un acteur de la vie scolaire en Côte d’Ivoire qui défend les droits des élèves et étudiants ivoiriens. Ce qui implique notamment que le premier responsable de cette structure doit faire preuve de beaucoup de stratégie pour ne pas être taxé de proximité avec tel ou tel parti politique. Leur indépendance est la garantie de leur crédibilité.

  Je connais personnellement AFA (Assi Fulgence), et je ne pense pas qu’il joue un double-jeu. D’ailleurs ce ne serait pas dans l’intérêt des droits de ceux qu’il défend. Pour ma part, je considère la FESCI est un syndicat d’étudiants et d’élèves et rien d’autre. Elle doit demeurer comme telle.

Malheureusement, les vidéos et autres images qui circulent depuis quelques jours ne sont pas truquées. La violence de nos forces de l’ordre est réelle. Cette répression policière d’une autre époque dévoile au grand jour le visage hideux du régime Ouattara. Nous la condamnons fermement. Les Ivoiriens ont été dupés par cet « économiste » qui, à l’épreuve du pouvoir et malgré les promesses, a non seulement échoué à améliorer nos conditions de vie, mais aussi à protéger nos libertés et notre intégrité physique.

 Le régime Ouattara ressemble de plus en plus à un État policier car il refuse tous les contre-pouvoirs. La moindre manifestation est brutalement réprimée, quand bien même le droit de manifester est constitutionnellement reconnu chez nous. Mais nous ne laisserons pas se développer une dictature rampante en République de Côte d’Ivoire. Notre pays ne peut pas se construire dans ce climat de terreur et d’angoisse.

 Si le gouvernement continue à ne pas entendre raison nous devons nous attendre à un durcissement de la situation. Les fonctionnaires viennent de déposer un nouveau préavis de grève sur la table du Ministre de la Fonction Publique. Si les pouvoirs publics ivoiriens pensent retrouver l’ordre par la violence, il est fort possible  que le pays s’enfonce plus profondément dans la crise. Le régime Ouattara prend le risque de susciter de nouvelles mutineries, à l’instar de celles que nous avons connues en 2017. C’est tragique, parce que cette escalade de violences pourrait être évitée si le gouvernement revenait à la raison !

   Le gouvernement doit enlever ses mesures de répression. Deux décisions peuvent être prises immédiatement pour retrouver de la sérénité :  1) La libération de tous les élèves et  responsables syndicaux arrêtés dans le cadre de cette crise. 2) Le dégel et la levée de la surveillance des comptes des grévistes. C’est la seule manière pour faire tomber les tensions et installer le cadre de confiance nécessaire pour des négociations apaisées et constructives, sans faux fuyants. Le dialogue reste l’arme des forts comme l’a enseigné le président Félix Houphouët BOIGNY.

   D’abord, je voudrais faire observer qu’à ce jour il n’existe pas de responsable jeune du RHDP, ni de structure officielle dédiée aux jeunes du RHDP. En effet, le RHDP n’est ni un parti politique ni un groupement de partis politiques. C’est un panier à crabes qui sert de vivier au président Ouattara, pas un parti de gouvernement. Contrairement à ce fan-club pour président sortant, le PDCI-RDA est fier d’être le premier parti des jeunes en Côte d’Ivoire : parce que les jeunes sont l’avenir de la Nation, notre parti leur fait confiance, les forme, les investit, les responsabilise.


[1] « En Côte d’Ivoire, l’angoisse des élèves de ‘‘vivre une année scolaire blanche’’ », France 24, article publié le 28.03.2019. Consulté le 03/04/2019. https://www.france24.com/fr/20190325-cote-ivoire-greve-enseignants-angoisse-annee-scolaire-blanche

Valentin KOUASSI, âgé de 34 ans diplômé des Sciences économiques et développement à l’université de Bouaké (CI). Je suis agent du Trésor Public de Côte d’Ivoire et président National de la Jeunesse urbaine du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis le 15 juin 2015. Il est également président de la Coalition de la Jeunesse Ivoirienne pour la Démocratie (COJID), une plate-forme qui rassemble les structures des jeunes de l’opposition depuis le jeudi 27 février 2019.

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