Bousculé par le calendrier qui voit les élections présidentielles de 2019 approcher rapidement, le pouvoir algérien est tenté d’introniser comme successeur du président Bouteflika Chakib Khelil, l’ancien ministre du pétrole.
Les déclarations récentes du patron de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, dénonçant le mauvais procès fait à Chakib Khelil, possible candidat à la succession du président Bouteflika et ancien ministre du pétrole, marquent-elles le début des grandes manoeuvres pour la présidentielle de 2019? Certains le pensent à Alger. D’autant que l’intéressé, qui s’est tenu jusqu’à présent à un certain devoir de réserve, vient de jeter, sous forme de tweet, un sacré pavé dans la mare: » Ce n’est pas la France qui décidera de l’avenir de l’Algérie ».
Une certitude, l’état de santé de l’actuel Président de la République est alarmant au point de rendre dérisoire toutes les hypothèses avancées d’un « cinquième mandat ». Ce scénario inédit qui envisage la réélection d’un chef d’Etat silencieux et épuisé par la maladie est juste une façon pour certains de geler le jeu politique et de retarder les échéances. Beaucoup en Algérie pensent que l’absence de décision est la meilleure solution pour régler les problèmes.
Sauf que désormas le temps presse et que les alliés traditionnels de l’Algérie, notamment les américains et les français, poussent le pays à s’engager plus avant dans le processus de succession.
Said Bouteflika en retrait
Autre nouveauté, l’éventualité d’écarter de la course aux présidentielles le frère du Président, Said Bouteflika, est désormais envisagée, même si un bon nombre d’oligarques qui se sont enrichis grâce à lui restent partisans d’une telle candidature.
Encore faut-il remarquer que ces lobbies financiers se font de pus en plus discrets. Said Bouteflika a pris ses distances avec le patron des patrons, Ali Haddad, dont le fidèle allié, l’ancien ministre des sports Ould Ali Ellhadi, a été discrètement évincé. Le nom de l’ancien premier ministre Abdelajid Tebboune, qui passait pour un ennemi des oligarques, revient de façon insistante dans les cercles présidentiels comme un possible organisateur de la campagne présidentielle en faveur d’un cinquième mandat.
Reste que les obstacles se multiplient face aux ambitions de Saïd Bouteflika. Si la France de François Hollande a cru pouvoir l’encourager déja en 2014 à se présenter aux élections présidentielles, alors que son frère finalement a rempilé pour un quatrième mandat, il n’a plus guère aujourd’hui les appuis internationaux indispensables pour prétendre à la première place. Au sein de la fratrie du président, la soeur préférée, Zhor Bouteflika, qui veille quotidiennement sur le chef de l’Etat et dont l’influence est décisive, dissuade depuis longtemps son frère Saïd de se porter candidat. Diminué physiquement et mal à l’aise face à la foule en raison d’une agoraphobie ancienne, Saïd Bouteflika n’est en tout cas pas le plus évident des candidats à la succession de son frère.
Vers un plan B!
Autant de bonnes raisons pour trouver une candidature de remplacement. Deux noms sont avancés aujourd’hui dans les coulisses du pouvoir: le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, soutenu par les anciens du DRS (services algériens) et par une partie des kabyles; Chakib Khelil, 78 ans, l’intime de Bouteflika qui a toujours voulu en faire son dauphin.
Aucun des deux candidats (non déclarés) ne fait l’unanimité. Ahmed Ouyahia est plombé par la politique d’austérité qu’il mène comme Premier ministre et par l’hostilité d’une large partie de l’institution militaire. Chakib Khelil qui a des soutiens aux Etats Unis, et peut compter sur une partie des soutiens traditionnels du chef de l’Etat, doit encore soigner son image abimée par le scandale de la Sonatrach et notamment dans l’affaire dite du BRC, une boite de matériel de renseignement, qui a éclaté en 2007. Autant de scandales financiers qui lui avaient valu plusieurs condamnations durant l’été 2013 et un avis de recherche international. Cela avant d’être blanchi soudainement par la justice algérienne.
L’ami du Président anime des conférences à travers le monde, fait la tournée des confréries religieuses, notamment dans l’Ouest du pays, prodigue publiquement des conseils sur la bonne gouvernance, tacle le gouvernement de son possible rival Ahmed Ouyahia. Chakib Khelil, est ainsi devenu le recours discret d’un pays à la dérive, tandis que le régime algérien s’attelle à le blanchir pour le rendre définitivement comestible.
Ainsi le week-end dernier, l’actuel patron de la Sonatrach, lui aussi proche des Américains, vient d’intervenir pour l’innocenter. Première affirmation, l’ami Chakib n’est pour rien dans les dérives de la Sonatrach. Deuxième axiome, les procédures lancées contre lui l’étaient à la suite de manoeuvres malveillantes de l’ex DRS qui ne voulait pas, après la réélection de Bouteflika en 2009, qu’il devienne son dauphin.
Bon courage à tous les candidats pour la présidence en Algérie.Le peuple décidera ??????????????????????
Les Algériens veulent un président comment Zeroual ou Boumedienne, ni Chakib Khelil ni Ouayhia.
Vous écrivez « …le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, soutenu par les anciens du DRS (services algériens) et par une partie des kabyles; Chakib Khelil, 78 ans, l’intime de Bouteflika qui a toujours voulu en faire son dauphin. »
De quels kabyles parlez-vous?? des ministres, des hommes d’affaires, du peuple kabyle, des paysans, des ouvriers…je trouve votre formulation maladroite et ce n’est pas la première fois. Oseriez vous écrire la même chose envers d’autres composantes du peuple algérien, par exemple « …et soutenu par une partie des arabes.. » !!! J’en doute!!
Ahmed Ouyahia est beaucoup plus haï en Kabylie qu’ailleurs, plus vomi en Kabylie qu’ailleurs, mais par votre formulation laisse sous-entendre que les kabyles sont derrière lui!!!