Trois jours après le retour de François Bozize à Bangui, les principaux leaders politiques centrafricains ont tenu à manifester leur soutien à celui qui avait dû quitter précipitamment Bangui, le 24 mars 2013.
La photo de famille, ci-jointe, prise au domicile de l ‘ancien chef de l’Etat, est explicite. Le président Touadera est désormais bien seul, avec ses alliés des groupes armés signataires de l’Accord de Khartoum, qui commencent à sentir le vent tourner.
Sa réélection ne sera pas une simple formalité de bourrage d’urnes et de manipulation des fichiers. Faustin-Archange Touadera sait que Francois Bozize est un expert en la matière, mais aussi en coup d’État. Les nuits de l’ancien Premier ministre ( 2008-2013) du « »revenant » seront moins paisibles.
Échec et mat pour la Russie
Le retour de François Bozize fait l’objet d’exégèses. Cette opération secrète a été menée de mains de maître, à la barbe des services de renseignement russes qui ont pris leurs quartiers au Palais de la Renaissance du président Touadera.
On devine l’incrédulité puis la colère sourde du chef de l’État centrafricain dont l’amateurisme et l’affairisme sont reconnus par les Occidentaux et difficilement ignorés par l »Union africaine et l’ONU. Il va de soi que les amicales pressions diplomatiques vont empêcher un transfert de Bozize à la CPI, à la CPS ou toute cour criminelle.
Le 9 ème Sommet de la CEEAC, qui vient de se tenir à Libreville, a également rejeté avec force ce projet des partisans de Touadera. Le chaos serait assuré s’il passait outre. De nombreux officiers et sous-officiers sont restés fidèles à François Bozize et à son fils Jean-Francis qui a conservé des amitiés dans les Troupes de marines françaises ( RPIMA de Frejus). Le Groupe Wagner pourrait maintenant connaître quelques difficultés et payer cash le retour de François Bozize.
Les groupes armés dans le collimateur
Francois Bozize avait été renversé par les ex Seleka. C’est le régime de Michel Djotodia qui avait lancé les mandats d’arrêt contre Bozize. On devine son ressentiment envers ces rebelles devenus les co signataires de l’Accord de Khartoum avec le président Touadera.
La position de ce dernier va devenir très délicate. Les termes de « traitre » et de « collabo » accusé d' »avoir vendu son pays à la Russie » pourraient être plus en plus utilisés à son égard. L’année 2019 se termine bien mal pour le régime actuel.