Après le rejet des différents recours, le président du Conseil constitutionnel camerounais, Clément Atangana, a proclamé, le 22 octobre 2018, les résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier. Paul Biya est réélu pour un septième mandat jusqu’en 2025.
Les résultats définitifs, Régions par Régions, ont été égrainés, pendant de longues heures, pour un résultat global attendu de longue date. Le Président équatoguinéen n’avait d’ailleurs pas attendu ce lundi 22 octobre pour féliciter son dauphin dans la longévité présidentielle (39 ans contre presque 36 pour Biya), la veille de la proclamation officielle des résultats.
Le président Paul Biya est donc réélu avec 71,28% des suffrages exprimés soit un peu moins qu’en 2011, lorsqu’il avait obtenu 77,99 % des suffrages exprimés. Comme prévu également, Maurice Kamto arrive en seconde position avec 14, 23% des suffrages, mais en arrivant en tête dans la frondeuse Région du Littoral ( Douala). Les sept autres candidats sont loin derrière Maurice Kamto, qui devient le leader de l’opposition.
On notera un pourcentage élevé de participation pour le Sud et l’Extreme-Nord avec plus de 72 % de votants, alors que le contexte n’était pas favorable. Néanmoins, les taux de participation dans les deux régions anglophones doivent donner à réfléchir. Seulement 5% et 15% des inscrits, respectivement dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ont participé au vote.
Les ennuis commencent
Évidemment, en dépit des appréciations habituelles des observateurs qui utilisent la formule consacrée » les fraudes et dysfonctionnements constatés ne sont pas de nature à entacher le résultat définitif « , les candidats battus s’estimeront floués. Pouvait-Il en être autrement ?
Ce septième mandat pour Paul Biya ne s’annonce pas de tout repos. Outre la gestion post-électorale, les dossiers des deux régions anglophones, de l’insécurité dans l’Extrême nord avec la secte Boko Haram, de la crise économique seront de nouveau sur le bureau présidentiel et celui du gouvernement. Plus immédiat, les problèmes de la future Coupe Africaine des Nations de football, que doit organiser le Cameroun en juin 2019, attendent une réponse urgente, avant la fin novembre, afin d’éviter un déshonorant dessaisissement pour le Cameroun mais aussi pour son chef de l’État.