Burkina,  le pouvoir vacillant d’Ibrahim Traoré, dit IB,  

Utiliser le mot « junte » au Burkina Faso est quelque peu inapproprié puisque Ibrahim Traoré, dit IB, règne seul et sans partage, aucun quarteron d’officiers à ses côtés, aucune autre figure que la sienne.

Dans quelques jours, le capitaine qui a ravi le trône au colonel Damiba, le 30 septembre 2022, fêtera son premier anniversaire au pouvoir. Ayant rétablit la constitution que son prédécesseur avait fait abrogée, il est officiellement chef de l’Etat, ce qui fait de lui, le plus jeune Président au monde. Il joue, sur-joue, use et abuse de son image de trentenaire, toujours vêtu de son impeccable treillis quelles que soient les circonstances.

Ambitieux, autoritaire, un rien mégalomane, IB a un sens inné de la communication. Pour plaire à l’audience, lors du Sommet Russie/ Afrique en juillet à Sotchi, il a convoqué Sankara, Che Guevara, l’anti impérialisme, le colonialisme et toute la panoplie. Succès garanti.

Derrière la posture, on devine le côté sombre de la médaille. IB est un homme seul, sans allié. Même avec son Premier ministre, Apollinaire de Tambèla, les relations sont devenues exécrables. Il a pris le pouvoir en « raison de la dégradation continue de la situation sécuritaire » et malgré le recrutement de 50 000 Volontaires de la Patrie, il n’a pas redressé la barre. Au contraire, depuis un an, la part de territoire contrôlé par l’Etat s’est encore réduite, le nombre de réfugiés, de déplacés, d’école fermées à encore augmenté. Le Burkina Faso détient le triste titre de 1er au classement du nombre de morts de la région, surpassant même le Nigéria.

La peur…du coup d’état

Ces échecs ajoutés à toutes les mesures liberticides, fermeture de journaux, arrestations de journalistes, d’activistes, créent un climat délétère. IB craint que l’épidémie de coups d’Etat ne gagne son pays. Selon une source sécuritaire, il se protège en ne dormant jamais une nuit au même endroit.

Officiellement le capitaine a reçu le 31 août,  une délégation russe pour développer la coopération militaire entre les deux Etats. Officieusement il s’agitait d’obtenir de Vladimir Poutine l’envoi d’« instructeurs », on parle d’une centaine,  pour protéger son pouvoir vacillant. 

Si l’arrivée des hommes de Wagner est évoquée , ils n’ont pas encore été vus dans la capitale.

Arriveront ils à temps ?

Burkina, un climat de fin de rêgne après une nouvelle tentative de putsch

 

 

 

 

3 Commentaires

  1. Loin du fanatisme bidon des uns et des autres sur la personne de IB, (et c’est ce fanatisme malheureusement qui donne des ailes aux assoiffés du pouvoir, à croire qu’ils sont adulés par le peuple alors que c’est juste un club des fanatiques), je l’ai déjà dit dans un autre article parlant d’un climat de fin de règne, que oui IB a échoué sur sa principale promesse de lutter contre le terrorisme, son motif principal qui l’avait poussé à faire un coup d’État, rien de tout cela s’est réalisé jusqu’à présent.

    Et j’avais aussi préconisé que le terrorisme au Sahel ne terminera pas maintenant si les gouvernements ne cherchent pas de solutions endogènes, loin des armes: diminuer la précarité des populations, terreau du recrutement des terroristes et négocier avec les terroristes (l’approche malienne qui n’a pas été approfondie malheureusement) pour prendre en compte leurs revendications. S’il faut mettre en place la charria dans certaines choses, alors faites le, après tout l’islam fait partie de deux principales religions de beaucoup des pays ouest africains. Ou négocier avec les terrorismes avec l’approche Compaoré. “Mieux vaut un démon que tu connais, qu’un ange que tu connais pas”, vous aviez chassé Compaoré pour l’alternance, et voilà maintenant vous avez l’alternance et le terrorisme.
    Mieux vaut un tyran qui est au pouvoir pendant plusieurs décennies et qui est garant de la quiétude comme c’était le cas avec Compaoré, c’était mieux que les burkinabés lui laissèrent à faire ces 5è ou 6è mandats (je comprends aussi bien entendu la soif du changement mais il fallait attendre cela au bon moment et non brutaliser comme s’est passé avec les conséquences du terrorisme qu’il y’a au Burkina), et avec l’expérience politique et la maîtrise du pays qu’il avait en négociant avec des terroristes pied à pied pour la paix du pays, que d’avoir aujourd’hui l’alternance avec des apprentis présidents et le terrorisme et dont ils arrivent même pas à lutter. Lamentable!!
    Bien entendu je ne suis pas pro Compaoré mais je ne fais que dire les faits.

  2. Beaucoup de contre-vérités dans cet article, à commencer par l’idée fausse selon laquelle le terrorisme gagne du terrain au Burkina alors qu’il faut tout juste se rendre sur les sites burkinabè pour se rendre compte, images vidéos à l’appui, que les terroristes au Burkina sont en train de se faire décimer comme d’ailleurs au Niger et au Mali depuis que l’armée française a perdu l’initiative bien que tous les médias français tentent, contre toute évidence, de faire croire le contraire pour accréditer l’idée raciste selon laquelle sans la présence française les Africains ne seraient pas capables de se débrouiller tout seuls. Ils ont de plus en plus de mal à trouver de nouvelles recrues et n’ont plus de base-arrière depuis que le Niger a basculé. Mais bon, on trouve du tout sur Mondafrique qui semble n’avoir aucune ligne éditoriale précise, ni aucune ligne politique ou idéologique. Déroutant. A dessein?

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