En Algérie, les anciens officiers du DRS mis à la retraite ne sont pas au bout de leurs peines. Après la condamnation du général Hassan, l’ex-patron de la direction chargée de la lutte anti-terroriste au sein du DRS, à cinq années de prison, la justice militaire, qui a été réorganisée par le général Gaïd Salah, chef d’Etat Major, lance plusieurs enquètes contre des hauts gradés qui n’occupent, désormais, plus aucune fonction au sein des services de renseignement algériens.
Des trésors immobiliers
Dans le collimateur de la présidence algérienne se trouve notamment le colonel Ahmed Lahlouh, alias Sofiane, a-t-on appris de plusieurs sources. Anciennement responsable de la caserne d’Antar, l’une des bases stratégiques du DRS à Alger, et responsable de la sécurité des ports et aéroports au cours des années 2000, le colonel Ahmed Lahlouh fait aujourd’hui l’objet d’une enquête concernant plusieurs affaires d’emprisonnement arbitraire de cadres de l’Etat.
Mis à la retraite en 2011,le bon colonel serait à la tête d’une véritable fortune: trois villas à Alger, une autre à Biskra, une enfin à Batna, à l’est du pays, sans oublier des appartements à Paris en France ainsi que des biens immobiliers à Londres en Angleterre. Ahmed Lahlouh a acquis récemment une belle demeure en Espagne à Marbella en Espagne pour une modique somme qui dépasse les 2 millions d’euros.
Chakib Khelil blanchi?
Abdelaziz Bouteflika veut faire payer le prix fort aux anciens officiers du DRS soupçonnés de manoeuvres politiques. Au delà, le chef de l’Etat veut à tout prix prouver à l’opinion publique algérienne que son grand ami Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Energie aujourd’hui en fuite, et d’autres hauts cadres accusés de corruption par des enquêtes du DRS, ont été, en réalité, victime d’une cabale politique. Il fallait, prétendent ces proches du chef de l’Etat, affaiblir la Présidence dans son bras de fer avec l’institution du DRS. La réhabilitation de Chakib Khelil serait pourtant un tour de force quand on connait les charges retenues contre lui et ses amis par les justices algérienne et italienne.
Lutte finale
Le général Tartag, le nouveau patron des services algériens, qui viennent de se restructurer pour donner naissance à une nouvelle agence centrale dénommée la DSS, aurait fini par donner son feu vert à la justice militaire pour qu’elle lui transmette toutes les informations nécessaires. Pour l’heure, à Alger, très peu d’information filtrent sur ces dossiers de justice qui sont encore cachés dans les tiroirs. Les proches d’Abdelaziz Bouteflika préfère faire passer la nouvelle constitution avant de traîner devant les très secrets tribunaux militaires les « ripoux » du DRS pour nettoyer, prétendent-ils, les écuries d’Augias.