Dix mois après son Accident Vasculaire Cérébral survenu à Ryad en Arabie Saoudite, Ali Bongo a raté son grand retour à l’occasion de la fête d’Indépendance du Gabon.
Le 24 Octobre 2018, Ali Bongo est frappé d’un Accident Vasculaire Cérébral alors qu’il participe au « Davos du désert » en Arabie Saoudite largement boycotté à cause de « l’affaire Khashogi ». Très vite l’information fuite, mais la Présidence gabonaise préfère garder le silence et lorsque la presse Saoudienne parle de l’hospitalisation d’Ali Bongo et de la visite du Prince Mohamed Ben Salmane à son chevet, la présidence parle de « fatigue sévère ».
« Fatigue sévère suivie de saignements »
Face aux révélations de la presse – dont Mondafrique – sur l’état de santé réel d’Ali Bongo. La Présidence Gabonaise parle de « fatigue sévère, suivie de saignements » (sic) et le clou est enfoncé involontairement par le Vice-Président du Gabon d’alors Pierre Claver Maganga Moussavou qui affirme qu’Ali Bongo a été victime d’un AVC. Ali Bongo a bel et bien été victime d’un AVC aux séquelles graves et irréversibles selon des sources très proches. Ali Bongo malade est soigné au King Fayçal Hospital avant de s’envoler pour le Maroc tandis qu’au Gabon, la junte militaire en costume cravate tient le pouvoir tout en évitant malgré les luttes intestines une implosion de la junte.
La junte resserre les rangs
Il faut quand même que tout ceci ait l’air légal. Unilatéralement, la Cour Constitutionnelle modifie la constitution et essaie de confier la gestion de certaines affaires courantes au Vice-Président Pierre Claver Maganga Moussavou. Ce dernier se sentant pousser des ailes est vite mis de coté surtout après un voyage controversé en Israël où il a été reçu en grande pompe par le premier Ministre Benjamin Netanyahou…Il est vrai que le Gabon n’entretien pas de relations diplomatiques avec l’état Hébreux depuis la guerre du Kippour et que l’autorité palestinienne dispose d’une « ambassade » dans la capitale du Gabon. Le Vice- Président est limogé quelques mois plus tard, accusé d’avoir participé à la vente illicite de 350 containers de Kevazingo un bois précieux interdit à la vente. Mais après investigations on découvre que le « scandale » du « Kevazingogate » n’en est pas un et que les containers « disparus » avaient simplement été déplacés dans l’enceinte du Port d’Owendo…
« Le pays est géré »
Pendant dix mois, la junte veille, gouverne le pays en faisant croire qu’Ali Bongo est aux commandes et ne se soucie pas souvent de rester cohérente. Des éléments de la Garde Républicaine dirigés par le Lieutenant Kelly Ondo Obiang lancent un appel le 07 Janvier 2019 pour mettre un terme « aux manœuvres de manipulation et de théâtralisation sous le regard complice de la haute hiérarchie militaire » ? Ali Bongo reste silencieux. Ali Bongo est annoncé à dans le haut Ogooué ? Il est plutôt à Londres pour des soins. Un décret est présenté comme signé par Ali Bongo à Libreville ? Au même moment, il se trouve au Maroc. Selon un ancien proche écarté aujourd’hui : « L’essentiel c’était de montrer que le pays est géré, certains en ont profité pour bien s’installer et nous écarter ». La guerre des clans est gagnée par l’épouse d’Ali Bongo qui procède à des purges notamment dans l’entourage direct du chef de l’exécutif gabonais.
« Le président est totalement rétabli »
Le 22 Mars 2019, la présidence annonce dans un communiqué « le rétablissement total » d’Ali Bongo et le félicite.
A l’occasion des 10 ans de la mort d’Omar Bongo, un discours d’Ali Bongo est diffusé. Comme dans celui du 31 Décembre 2018, on y voit un homme atteint de strabisme, au visage déformé à la voix chuintante et à l’élocution laborieuse. La vidéo discours à la nation est largement hachurée et les voix qui doutent des capacités d’Ali Bongo à diriger se font de plus en plus nombreuses et de plus en plus bruyantes.
Face à ces nombreux détracteurs qui doutent de la capacité réelle d’Ali Bongo à diriger le Gabon. La présidence Gabonaise met en place une opération de communication visant à montrer qu’Ali Bongo tient toujours la barre. De nombreux chefs d’Etats se rendent à Libreville en « visite d’amitié et de travail » et Ali Bongo « se montre » dans les rues de Libreville à bord d’une Rolls décapotable d’une valeur 240.000 d’euros conduite par son directeur de Cabinet !
Les images ne convainquent pas grand monde et le rendez-vous est pris pour la fête nationale du 17 Août où Ali Bongo est contraint de se montrer.
Ali « Bouteflika » Bongo
A la place d’un Ali Bongo « totalement rétabli » on voit le 16 Août 2019 lors du traditionnel dépôt de la gerbe de fleur au Mausolée du Premier président du Gabon, un homme physiquement très diminué à la démarche lente, pénible et déformée, traînant du pied, s’appuyant sur sa canne le regard hagard et le visage marqué. Les images ne sont pas retransmises en direct et sont filtrés. Malgré tout, on n’y voit pas un homme rétabli mais lourdement handicapé. La toile s’en empare rapidement et raille « le retour » tant annoncé.
Le 17 Août, Jour de l’indépendance du Gabon, le traditionnel défilé militaire a lieu sur le Boulevard de l’indépendance à Libreville. La cérémonie est retransmise en direct par la télévision d’état la seule habilitée. Selon les images officielles, on voit Ali Bongo arriver dans son « Command car » puis respectant les consignes reçues on ne le filme pas marcher, écouter l’hymne national, saluer le drapeau et gravir les marches spécialement aménagées pour rejoindre son « trône » aux cotés de son épouse. La caméra ne revient sur lui que pour le montrer confortablement assis. A la fin du défilé, il peine à saluer le commandant de la parade.
Mais ces images « contrôlés » sont rapidement contredites par des images « indépendantes » filmés par des officiels présents dans la tribune d’honneur ! Les images « indépendantes » montrent un Ali Bongo, grand corps malade et désarticulé, se traîner sur un tapis rouge. Un Ali Bongo qui s’accroche à un pouvoir qu’il a déjà perdu, irrémédiablement.