L’algérien Noureddine Boukrouh, berbériste de la 13eme heure

Les déclarations pro berbéristes de Noureddine Boukrouh, l’ancien chef du Parti du Renouveau Algérien, semblent être une offre de services  au Premier ministre Ahmed Ouyahia qui cherche à rallier cet électorat

Les anciens camarades de Noureddine Boukrouh qui le suivirent quand il créa en 1991 le Parti du Renouveau Algérien (PRA) sous l’ombrelle à l’époque du général Belkheir, le parrain du régime sous l’ancien président Chadli, étaient habitués à ses foucades qui finirent par justifier son exclusion de son propre mouvement. Voici deux semaines, les mêmes furent surpris d’entendre son étrange profession de foi berbériste, rendue publique à Paris sur le site Oumma.com.

« Mondafrique » avait évoqué récemment les récents contacts d’Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, avec ces mêmes milieux berbéristes. La profession de foi de Boukrouh sonne comme une offre de service destinée à le ramener aux « affaires » aux côtés de Ouyahia dont il avait été le ministre des PME (poste-clé où les privatisations rapportent aux intermédiaires de juteuses commissions), puis du Commerce (où de non moins juteuses commissions sont prélevées sur toute transaction d’importation).

Manipulations en tous genres.

Fidèle à sa manie de s’abriter derrière les citations d’auteurs célèbres, de Nietsche à, Spengler oo Bennabi, l’ami Boukrouh s’est lancé, cette fois, dans la manipulation des textes de Aly El Hammami, cet ancien ami de Ho Chi Minh, qui fut l’auteur d’un roman historique, « Idriss », inspiré de « l’Histoire des Berbères » d’Ibn Khaldoun. L’étonnement est d’autant plus grand que Boukrouh avait fait de la dénonciation du berbérisme du RCD, le parti du kabyle Saïd Saadi, un des thèmes de sa candidature aux législatives en 1992. Ce qui lui valut une belle déculottée avec une centaine de voix seulement.

Malgré ces revers, Boukrouh fera parler de lui quand il mettra sa plume au service des éradicateurs hostiles au général Mohamed Betchine, principal conseiller du président Zéroual, qui tentait une médiation avec les politiques du Front islamique de salut (FIS). Selon des anciens du PRA, les violents articles de Boukrouh lui valurent quelques gâteries qui expliqueraient des investissements immobiliers au Liban.

En quête de protecteurs

L’adhésion soudaine de Boukrouh au berbérisme n’est pas sans rapport avec les contacts d’Ouyahia avec des berbéristes radicaux à l’origine des troubles en Kabylie. Ne niant plus sa participation au « printemps berbère » de 1980, sous les ordres de Saïd Saadi et de Areski Aït Larbi, notre Premier ministre par défaut, Ahmed Ouyahia, nommé après les refus du poste par quatre autres pressentis, veut faire croire qu’il serait le seul en mesure de ramener le calme dans cette région sensible.

L’ancien patron du DRS (services algériens), le général  Toufik, avait eu recours dansle passé aux « Ourouchs » dans sa vaine tentative de déstabiliser le président Boutéflika. Boukrouh avait bénéficié longtemps de la protection du puissant militaire, dont il avait fait l’apologie peu de temps avant son éviction en 2015.

Comme tous les anciens protégés de Toufik, Boukrouh ne sait plus à quell saint se vouer et est en quête de nouveaux protecteurs.

Les « décideurs », hélas pour lui, semblent peu sensibles à ses prouesses littéraires…