« Je ne serai pas le général Toufik-bis contre lequel tu pourras comploter ». C’est, en substance, le message très sévère qui a été adressé par le général-major Athmane Tartag, par personne interposée, au général-major Ahmed Gaïd Salah, le chef d’Etat-Major de l’armée algérienne.
Ce dernier s’est officiellement plaint à Abdelaziz Bouteflika, lors d’une audience organisée récemment à la résidence présidentielle de Zéralda, des « pouvoirs exagérés » de Tartag.
Guerre de clans
Gaïd Salah ne s’attendait en effet nullement à ce que Tartag prenne autant de pouvoir dans le contexte de la nouvelle restructuration qui a eu lieu ces derniers jours. En plus, pour démontrer sa totale émancipation vis-à-vis de l’Etat-Major de l’armée, Tartag a limogé une dizaine d’officiers et de hauts gradés du DRS qui composaient avec le clan d’Ahmed Gaïd Salah dans l’optique de récupérer les pleins pouvoirs sur les nouvelles entités du renseignement algérien.
Mais Tartag a balayé d’un revers de main ces manoeuvres « complotistes » et n’a gardé, auprès de lui, que 4 jeunes généraux. Tout le staff des trois directions du renseignement algérien, la documentation et les opérations techniques, la sécurité intérieure et sécurité extérieure, a été remanié et rajeuni. Tartag, selon nos sources, a voulu ainsi imposer sa marque. Les officiers qui avaient noué une alliance avec Ahmed Gaïd Salah pour pousser vers la sortie le général Toufik et empêcher la libération du général Hassan qui croupit en prison, ont été « dégagés » par Tartag. Ahmed Gaïd Salah est entré dans une colère noire et n’a guère digéré ce revers.
Et même ses « alliés » Abdelaziz Bouteflika et Saïd Bouteflika ont refusé de réhabiliter ses proches au sein du DRS. Un véritable camouflet qui semé le doute dans la tête du vieux général. Celui qui s’est cru le nouveau « Sissi » algérien commence à comprendre que le pouvoir en Algérie est une jouissance qui ne dure jamais longtemps.