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Algérie, Ahmed Gaïd Salah chercherait à constituer un conseil présidentiel

L’armée algérienne cherche un remplaçant à Abdelkader Bensalah, un proche de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à qui il revient, à la tète du Conseil de la Nation, de présider aux destinées de l’Algérie durant la période actuelle de transition.

A la veille de la mobilisation décisive du 5 avril où le peuple algérien fera savoir s’il accepte la main tendue du chef d’état major, l’entourage du général Ahmed Gaïd Salah cherche des concessions symboliques à proposer aux manifestants tentés par un « dégagisme » général. Ne serait-ce que pour gagner du temps et éviter que les hauts gradés, dont les proches de Gaïd, soient eux aussi désignés comme des complices de l’ancien régime honni.

Ahmed Gaïd Salah et les siens songent à écarter de ses fonctions Abdelkader Bensalah, l’actuel président du Conseil de la Nation et l’intime de l’ancien président Bouteflika à qui il revient constitutionnellement de gérer la transition actuelle. Les militaires préféreraient confier cette tache à un conseil présidentiel qui ferait appel à des personnalités moins marquées que Bensalah et à même de calmer la colère populaire.

Des pourparlers discrets

Une personnalité comme maitre Bouchechi, qui avait démissionné, voici un an, des ses fonctions de député du FFS , un parti démocratique à dominante kabyle, pourrait jouer un rôle majeur dans les jours qui viennent. Membre de la Ligue des droits de l’homme, cet homme connu pour son indépendance et qui a de bons contacts auprès des grandes ONG, défendait toutes les parties prenantes, y compris les islamistes, durant la décennie noire.

Des contacts ont été pris par l’Etat Major avec Ali Benflis, l’ancien Premier ministre de Bouteflika qui fut, durant l’élection présidentielle de 2014, le principal opposant du régime.

Il semble enfin que des passerelles existent désormais entre l’entourage de Gaïd Salah et les islamistes du MSP, fondé par feu Mahfoud Nahnah, l’héritier des Frères Musulmans en Algérie. aux premiers temps du règne d’Abdelaziz Bouteflika, Abderrazak Mokri, le chef de ce parti dont l’opportunisme est connu, vécut une véritable lune de miel avec le président algérien. Pourquoi aujourd’hui ne pas cautionner une transition gérée par les militaires?

Le niet de Ramtane Lamamra

D’autres noms encore de personnalités sollicitées par l’armée sont avancés. Ramtane Lamamra, l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Bouteflika, aurait refusé de négocier une feuille de route avec le haut commandement militaire de l’ANP, croient savoir nos confrères d’Algérie Part.

Nommé vice-premier ministre du nouveau Premier ministre, Nourredine Bedoui avant d’être démissionné quelques jours plus tard, sans doute pour rester en réserve de la République, ce diplomate brillant et courtois passe pour avoir le soutien des Français et la protection des Américains. D’où l’intérêt qu’il y aurait eu pour le patron de l’armée, qui se veut le pivot de la transition en cours, d’associer un Lamamra à la nouvelle architecture institutionnelle.

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