Le 4 mai prochain, les électeurs Algériens sont invités à renouveler l’Assemblée Populaire Nationale. L’échéance ne semble pas intéresser les Algériens qui sont beaucoup plus préoccupés par la cherté des produits alimentaires touchés, ces derniers temps, par une flambée des prix jamais égalée à ce jour. A titre d’exemple, le kilo d’ail se vend (1800 DA) au 10ème du salaire moyen (18000 DA).
Au-delà des préoccupations quotidiennes que constituent le chômage, la crise de logement et la cherté de la vie, les électeurs algériens sont blasés par la fraude massive des élections et l’intrusion grandissante de l’argent sale dans toutes les joutes électorales. Autant de « règles du jeu » parfaitement admises.
Achats de conscience
L’invasion de l’argent sale dans la vie politique algérienne vient d’être officialisée par le parti du pouvoir, le FLN, à travers son Secrétaire Général (SG), Djamel Ould-Abbès. Trois des enfants de ce dernier ont été accusés par les services de sécurité d’avoir en leur possession d’importantes sommes d’argents en Dinars et en Euros. Selon les informations receuillies, ils n’auraient nullement nié qu’ils marchandaient les listes électorales. Des listes que leur père, le SG du FLN, a validé sans la moindre hésitation.
Cet évènement rapporté par un certain nombre de titres de la presse algérienne pourtant dociles, a été le coup de grâce porté à ce qui reste d’un électorat qui voulait encore croire à la régularité du déroulement du scrutin. C’est ce qui augure d’un taux de participation beaucoup moins élevé que celui de 2012 qui avait atteint à peine les 43,14% (chiffre officiel du Conseil Constitutionnel). Un chiffre que contestent nombre d’observateurs et de partis politiques de l’opposition malgré sa faiblesse.
En 2012, sur 21.645.841 électeurs, le FLN a raflé la mise avec juste 1.704.047 voix pour devenir la première force politique du pays, suivi par le RND qui a récolté 524.057 voix. Le FFS de feu Aït-Ahmed 4ème force politique s’est contenté de 188.275 voix. Des chiffres qui reflètent parfaitement le divorce du peule algérien d’avec une classe politique éclaboussée régulièrement par des scandales de corruption, de népotisme et de détournements de deniers publics.
Au dessus des lois
Dernier scandale en date est à l’actif du vice-président sortant de l’Assemblée Nationale, Djamel Bouras. Ancien marchand ambulant dans les marchés du Nord de la France converti en exportateur de voitures d’occasion vers l’Algérie, ce député qui se présente comme beau-frère du président Bouteflika s’est permis de fouler au pied la loi électorale. Il n’a pas tenu compte de la décision prise par la commission des candidatures qui a refusé une candidate qui ne répond pas aux critères d’éligibilité et dont la carte de séjour d’une durée d’une année devait expirer le 12 avril, soit à quelques jours du scrutin.
Les législatives du 4 mai ne feront qu’approfondir le fossé séparant le peuple algérien de ses gouvernants. Des gouvernants qui préfèrent la fuite en avant sans prêter la moindre attention aux appels pour une moralisation de la vie politique. C’est ce qui accentue le sentiment de « hogra « (mépris) dont souffrent les Algériens depuis de longues années. D’aucuns s’attendent à un taux de participation plus faible que celui de 2012 qui était déjà bien en dessous de la moyenne.