En menant une attaque sanglante contre l’hôtel Radisson Blu dans la capitale malienne le 20 novembre dernier, les groupes terroristes ont démontré qu’ils étaient encore en capacité de frapper le pays en plein coeur.
Revendiquée à la fois par le groupe du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar « Al Mourabitoune » et le « Front de Libération du Macina » principalement composé de membres de l’ethnie peule, l’attentat confirme le déplacement de la menace djihadiste jusqu’alors localisée principalement dans le nord vers le sud du pays. C’est en tout cas l’analyse de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la défense malienne et fin connaisseur des groupes terroristes au Sahel.
Dans un entretien à Mondafrique, il décrypte les évolutions des organisations djihadistes depuis l’opération Serval lancée par la France en janvier 2013. Il revient par ailleurs sur le poids qu’exerce encore le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, sur l’accord de réconciliation fragile signé à Bamako en juin dernier et censé ramener la paix dans le pays. Grande figure de la puissante tribune touaregue des Ifoghas devenu chef djihadiste, Iyad Ag ghali exerce toujours un puissant leadership sur les populations et les groupes armés du nord du pays.