Vladimir Poutine, à la demande de Trump, a accepté de jouer le rôle de médiateur entre Washington et Téhéran le 4 mars 2025. Le président américain a en effet une double stratégie face aux Mollahs: une proposition de négociation, réitérée dans une lettre au Guide Duprème; des menaces rendant Téhéran responsable des attaques des Houtistes
Si le compromis auquel essaie de travailler Poutine se concrétise, les relations irano-russes, scellées par un traité de partenariat global signé le 17 janvier 2025, pourraient évoluer vers une coopération essentiellement commerciale et diplomatique, au détriment des liens militaires.
Confronté à une possible impasse nucléaire, l’Iran est contraint d’adopter une posture plus prudente pour préserver sa place sur la scène internationale et assurer la survie de son régime. En effet, bien qu’une frappe directe contre le pouvoir central reste improbable – malgré l’élimination d’Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas, à Téhéran en juillet 2024 prouvant la faisabilité d’une telle opération – la santé fragile d’Ali Khamenei, au pouvoir depuis 36 ans, alimente les incertitudes quant à la stabilité politique du pays. Sa disparition pourrait déclencher une révolte populaire, potentiellement encouragée par des acteurs extérieurs, menaçant directement le régime des mollahs.
Avec un Hezbollah affaibli, Assad renversé, les milices irakiennes fragilisées par la résurgence de l’État islamique et la pression américaine, et les Houthis sous surveillance des États-Unis, l’Iran pourrait chercher à bâtir un nouvel Axe de la Résistance fondé non plus sur des milices et des groupes paramilitaires, mais sur des alliances économiques et militaires de portée mondiale, avec des puissances comme la Russie et la Chine. Même si Moscou venait à conclure un accord avec Washington sur l’Ukraine et à refuser d’aider l’Iran dans son programme nucléaire, sa présence en Afrique à travers Africa Corps et Wagner offrirait à Téhéran de nouvelles opportunités pour étendre son influence, notamment via la vente de pétrole et d’armes. De son côté, la Chine, déjà pilier du maintien économique iranien grâce à l’achat massif de son pétrole, apparaît aujourd’hui comme le seul véritable rempart de l’Iran face aux pressions américaines.
L’Iran se trouve à un tournant stratégique. Longtemps moteur de l’Axe de la Résistance, il est aujourd’hui contraint de redéfinir son rôle sur la scène internationale, sous peine de voir son influence et son régime s’effondrer.