La copie de Trump pour Gaza a été revue par Netanyahu

Donald Trump et Benyamin Netanyahu. Montage : Mondafrique.

Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réécrit des éléments clés de la proposition de l’administration Trump pour Gaza, il n’a pas simplement ajusté la formulation tactique. Il a ressuscité une stratégie diplomatique familière : utiliser des formulations vagues, des calendriers ouverts et des conditions sécuritaires pour maximiser l’effet de levier à court terme d’Israël tout en repoussant — peut-être indéfiniment — les questions politiques au cœur du conflit.

Le résultat rappelle les ambiguïtés structurelles des accords d’Oslo, qui ont permis à Israël, pendant des décennies, de récolter des bénéfices immédiats tout en repoussant — et finalement en gelant — les négociations sur le statut final. Les modifications de Netanyahu peuvent lui assurer un contrôle tactique, mais elles préparent aussi le terrain à une dérive stratégique, faisant écho à la trajectoire d’Oslo : d’une percée pleine d’espoir à un blocage géré.

Le cadre volontairement flou d’Oslo

Le cadre d’Oslo dans les années 1990 était intentionnellement vague sur les questions les plus contentieuses : les frontières, Jérusalem, les réfugiés et les colonies. Ces questions de « statut final » furent renvoyées à de futures négociations, créant un horizon politique sans engagements contraignants. Cette ambiguïté a offert à Israël l’espace pour étendre les colonies, renforcer son contrôle et éviter des concessions irréversibles, tout en restant officiellement dans un « processus de paix ».

Les révisions de Netanyahu au plan Trump pour Gaza suivent la même logique.

À la Clause 3, il a remplacé la référence à une « ligne Witkoff » spécifique par une « ligne convenue » vague, supprimant tout repère géographique fixe pour le retrait. À la Clause 20, il a inséré un langage sur le « dialogue » entre Israéliens et Palestiniens mais a omis toute mention d’échéances, d’État ou de négociations. Cela reflète le report des questions politiques centrales dans Oslo : un langage qui rassure Washington et les audiences internationales sans engager Israël concrètement.

Sous Oslo, les redéploiements israéliens et l’autonomie palestinienne étaient conditionnés à la performance sécuritaire palestinienne, évaluée unilatéralement par Israël. La sécurité était mise en avant, la politique repoussée. Cette séquence a enraciné une asymétrie : Israël a obtenu reconnaissance et coopération sécuritaire immédiates, tandis que les Palestiniens attendaient des dividendes politiques qui ne sont jamais venus.

Les révisions de Netanyahu reproduisent presque mot pour mot cette séquence. À la Clause 16, il a rendu le retrait israélien de Gaza conditionné au respect de « normes, étapes et calendriers » de démilitarisation, à définir avec les FDI et les États-Unis. Cela confère à Israël un droit de veto illimité sur son propre retrait, tout comme Oslo a permis de reporter ou geler indéfiniment les redéploiements au nom de la sécurité.

Pas de cadres internationaux contraignants

Le processus d’Oslo a délibérément évité de s’inscrire dans des cadres juridiques internationaux contraignants. Il s’agissait d’un accord politique, non juridique. Les États-Unis agissaient comme principal médiateur, maintenant l’ONU à distance. Cela permettait à Israël de traiter les obligations comme des engagements politiques flexibles plutôt que comme des devoirs exécutoires.
Netanyahu suit la même voie.

Il a supprimé les références aux mécanismes de consultation arabes et au leadership économique du Golfe (Clauses 9 et 10) et les a remplacées par un « Conseil de la paix » présidé par les États-Unis, dirigé par Trump et quelques figures internationales triées sur le volet. En écartant les États arabes comme co-architectes f…