Donald Trump se passe de la Suisse pour représenter les États Unis

En avril 1980, suite à la crise des otages américains à Téhéran, les États-Unis n’ont plus de relations consulaires et diplomatiques avec la République islamique d’Iran. La Suisse sert d’intermédiaire depuis 45 ans, mais Donald Trump a apparemment décidé de se passer des services de Berne.  

Ian Hamel, à Genève

Le Département fédéral (ministère des Affaires étrangères) de Suisse vient d’annoncer qu’elle réduisait l’activité de son ambassade à Téhéran et qu’elle avait rapatrié cinq employés et six de leurs accompagnateurs. Une annonce pour le moins étonnante dans la mesure où la Confédération joue depuis le 7 avril 1980 une mission de « bons offices » entre les États-Unis et l’Iran. L’expertise suisse serait particulièrement essentielle en ces temps de guerre.  

Le  problème, c’est que l’actuel locataire de la Maison blanche, qui tient à ne rien faire comme ses prédécesseurs, a choisi d’autres sources pour entrer en contact avec les dirigeants iraniens. Encore faudrait-il que les intermédiaires choisis brutalement par Donald Trump connaissent aussi bien les dossiers, les religieux et les politiques iraniens que les diplomates suisses. L’ambassadrice suisse Nadine Olivieri Lozano, en poste depuis 2022, ne s’occupe pas que des relations bilatérales entre Berne et Téhéran. Elle joue aussi le rôle de puissance protectrice pour les États-Unis.

Le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) à Berne affirme toutefois que le canal suisse reste actif pour les communications entre les responsables des deux pays (Iran et États-Unis) « même dans les périodes de tensions exacerbées ». Ce canal permet habituellement l’échange de messages officiels et confidentiels, jouant un rôle crucial dans la gestion des crises. Hélas, ce n’est plus la cas