« Urgence, du Gabon à la Russie », un concert à Bordeaux le 21 mars

Le 21 mars 2025, la salle L’Impromptu à Bordeaux accueillera « Urgence, du Gabon à la Russie », un concert singulier où se mêlent les sonorités africaines et slaves. Une performance audacieuse qui explore les résonances inattendues entre deux traditions musicales.

Il est des rencontres musicales qui semblent improbables et qui pourtant résonnent avec une évidence troublante. « Urgence, du Gabon à la Russie », concert prévu le 21 mars 2025 à L’Impromptu de Bordeaux, s’inscrit dans cette quête d’hybridation sonore où se croisent des influences africaines et slaves. À travers un dialogue entre rythmes gabonais et mélodies russes, cette performance musicale interroge ce qui relie les cultures au-delà des distances géographiques et des héritages historiques.

Loin d’un simple exercice d’expérimentation, cette rencontre musicale repose sur des filiations plus profondes qu’il n’y paraît. La tradition orale, omniprésente dans les musiques gabonaises, trouve un écho dans le répertoire folklorique russe, où la voix occupe une place centrale. Dans les deux cas, le chant exprime les joies et les douleurs d’un peuple, porteur d’une mémoire collective et d’une charge émotionnelle intense. Ce concert met en lumière ces correspondances, en alternant morceaux traditionnels réarrangés et compositions inédites, pensées comme des passerelles entre les deux univers.

Les percussions gabonaises, ancrées dans la richesse des polyrythmies africaines, dialoguent avec les harmonies profondes des chants russes, souvent empreints de mélancolie et de lyrisme. L’accordéon de la Russie rurale, se marie aux sonorités des cordes africaines, créant une palette sonore inédite où la transe rencontre la solennité.

Au-delà de son aspect musical, « Urgence, du Gabon à la Russie » est aussi une réflexion sur les parcours migratoires et les échanges culturels qui se tissent à travers l’histoire. Depuis plusieurs décennies, des artistes africains ont trouvé en Russie un espace d’expression et d’apprentissage, notamment dans les conservatoires où de nombreux musiciens du continent se sont formés à la composition et à l’interprétation classique. Inversement, certains artistes russes ont été fascinés par les rythmes et les rituels musicaux africains, cherchant à en capter l’essence pour enrichir leur propre approche. Ce concert est donc aussi un hommage à ces circulations culturelles souvent méconnues, où l’exil et la découverte se conjuguent en une source d’inspiration mutuelle.