Dans « le commerce des allongés », un roman aussi inventif qu’irrévérencieux, Alain Mabanckou nous transporte dans un cimetière du Congo, théâtre insolite où les morts n’ont rien perdu de leur verve.
Liwa Ekimakingaï, narrateur récemment décédé, découvre l’étrange vie sociale de l’au-delà, faite de rivalités, de potins et de souvenirs entremêlés à l’histoire du pays. À travers ces conversations entre « allongés », Mabanckou dresse une fresque féroce et drôle des travers de la société congolaise : corruption, inégalités, nostalgie de la grandeur passée et petites trahisons quotidiennes.
Le rapport à la mort
Les morts observent les vivants avec ironie, sans jamais perdre leur humanité, et se remémorent leurs existences pleines de passions, de rêves inaboutis ou de drames oubliés. Satire politique, réflexion sur la mémoire, poésie de la débrouille et du collectif : ce roman est un joyau d’humour et d’intelligence, qui interroge le rapport à la mort aussi bien qu’à la vie.
Éditions du Seuil, 2022, 304 pages.