Dans un article paru dans la revue scientifique « Nature », une équipe internationale de chercheurs révèle les mystères de la caverne de Takarkori, située dans les montagnes du Sahara au sud-ouest de la Libye.
Ce site, déjà reconnu pour ses vestiges archéologiques, livre aujourd’hui les plus anciens génomes humains du Sahara central, vieux de plus de 7 000 ans. Vertigineux…
Une lignée isolée
Les fouilles de Takarkori ont mis au jour quinze sépultures, principalement de femmes et d’enfants, témoignant de sociétés pastorales ayant vécu là durant la période du « Sahara vert ». À cette époque, le désert était une vaste savane, riche en lacs, en faune et en flore. Parmi ces sépultures, deux momies exceptionnellement bien conservées ont pu être analysées génétiquement.

Une première dans cette région où l’ADN se conserve très mal, ce qui avait jusqu’ici limité la connaissance du passé démographique du Sahara.
L’analyse de ces deux femmes a révélé une lignée génétique inconnue jusque-là : d’origine nord-africaine, distincte des populations subsahariennes, et présentant des traces d’ascendance néandertalienne, signe d’une très ancienne migration extra-africaine suivie d’un long isolement.
Repenser l’histoire de la région
Contrairement à ce qui était couramment admis, il n’y a pas eu de brassage massif entre le nord et le sud du « Sahara vert » : les populations de Takarkori sont restées génétiquement isolées des populations subsahariennes pendant des dizaines de milliers d’années. Le « Sahara vert » n’a donc pas constitué un pont migratoire majeur remettant ainsi en cause les hypothèses précédentes.
En conclusion : la découverte de Takarkori bouleverse la compréhension des migrations, des échanges et de la diversité humaine en Afrique. Elle permet aussi de dépasser les préjugés hérités de la période coloniale, qui ont longtemps minimisé la richesse et la complexité de l’histoire africaine. Tous les modèles doivent être
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