Qui mieux que Mona Zaki , universitaire et figure de proue de la littérature égyptienne pour rendre hommage à la femme incontournable ? L’écrivaine a redonné à l’Egypte la modernité sociale qui en faisait autrefois la grandeur. Son dernier ouvrage, qu’elle a signé au Caire en 2024, porte un titre prometteur : « Trois reines d’Egypte » et sortira en français à la prochaine rentrée littéraire.
Un billet de Joelle Hazard
Ce livre est l’histoire de trois femmes quadragénaires inséparables, incarnant, chacune avec ses qualités et ses défauts, trois des plus illustres souveraines de l’Egypte ancienne. Leurs noms restent magiques sont dans la mémoire des collégiens du monde entier: Hatchepsout – Néfertiti – Cléopâtre !.

Mona Zaki, la guérisseuse
Une nouvelle fois, avec beaucoup de doigté, de nuance, et de foi, Mona Zaki remet en cause les tabous d’une société masculine qui donne aux hommes tous les droits, mais interdit aux femmes d’avoir les mêmes comportements que le « sexe fort ».
En dépit de la persistance de certains réflexes culturels salafistes, la société égyptienne évolue lentement mais profondément. L’universitaire et romancière Mona Zaki se présente comme l’une des meilleures thérapeutes des douleurs de l’Histoire, l’une des meilleures « guérisseuses » contre le poids des convenances tenaces mais surannées.

« Toutes les femmes sont des reines ! »
Et Mona Zaki d’expliquer en ce 8 mars et à l’occasion d’une réunion autour de l’ambassadeur d’Égypte ses références à l’antiquité:
« Mais qu’est ce qui définit vraiment une reine ?
Est-ce la richesse, un trône ou un titre ? Non. La royauté n’est pas une question de couronne, c’est une question de caractère. Il s’agit de la force de s’élever, de la sagesse de diriger, du courage de défier et de la résilience d’endurer »
« Une reine est courageuse, non pas parce qu’elle cherche la bataille, mais parce qu’elle défend la justice. Elle reste debout, même lorsque le monde lui dit de s’éloigner. »
« Elle n’est pas différente des femmes qui défendent la vie, luttent contre l’oppression et disent la vérité dans un monde qui exige le silence, ces militantes qui risquent leur vie pour la justice, ces mères qui s’opposent à la violence… Aujourd’hui encore la résilience est exigée des femmes partout dans le monde… »
« A travers mes romans, j’illustre le fait que la royauté n’est pas une relique du passé, elle perdure dans les luttes, les triomphes et la foi inébranlable des femmes d’aujourd’hui. »
Merci chère Mona !