Menart Fair 2025 à Paris, la force tranquille de la douceur

Portée par son succès, Menart Fair revient du 25 au 27 octobre à la Galerie Joseph, dans le Marais. Intitulée Ode to Softness, cette sixième édition explore la douceur comme résistance, révélant la puissance silencieuse des artistes du monde arabe, d’Afrique du Nord et au-delà.

L’édition 2025 de Menart Fair s’annonce la plus subtile depuis sa création. Son thème, Ode to Softness, défend la douceur non comme retrait, mais comme force. Dans un monde fragmenté, ce parti pris devient un geste politique. Croire à la délicatesse, c’est encore choisir la résistance.

 

Fondée en 2021 par Laure d’Hauteville, Menart Fair poursuit sa mission : offrir une scène européenne aux artistes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Unique en Europe à défendre cette cartographie, la foire s’impose désormais comme un repère du calendrier artistique. En rejoignant la Paris Art Week, elle élargit sa portée et affirme un dialogue entre monde arabe et scène internationale.

Cette sixième édition réunit plus d’une trentaine de galeries venues d’une quinzaine de pays. Le panorama témoigne de la vitalité du MENA, entre enracinement et circulation. Les galeries d’Iran, de Syrie, du Liban, d’Égypte, d’Algérie, du Maroc, de Bahreïn, de Tunisie, d’Arabie saoudite, de Jordanie ou de Turquie dialoguent avec celles d’Europe.

On y retrouve Alriwaq Art Space (Manama), Ambidexter (Istanbul), Art District (Beyrouth), Art Vision Gallery (Damas), Azad et Bavan Gallery (Téhéran), The Lobster Edition (Londres), Patrice Trigano Gallery, Esther Woerdehoff, Camille Pouyfaucon Gallery et Nadine Fattouh Gallery (Paris), Quartum Galleri (Norvège), Tanit Gallery (Munich & Beyrouth), ou encore Zawyeh Gallery (Ramallah & Dubaï). Ce réseau d’exposants relie capitales du monde arabe et métropoles européennes. Ensemble, ils bâtissent un espace d’échanges où le sens prévaut sur la démonstration.

La douceur comme résistance

Sous le thème Ode to Softness, Menart Fair interroge la douceur dans toutes ses nuances : tendresse, lumière, lenteur, tension. Les artistes invités transforment le sensible en langage. Certains travaillent le papier, d’autres la fibre, le cuir ou le métal. D’autres encore explorent le souffle, la broderie, la transparence.

Ici, la vulnérabilité devient puissance. La douceur n’est pas ornement, mais résistance intime. Elle rejette la brutalité des récits imposés. Beaucoup d’artistes du MENA portent dans leurs œuvres la mémoire, le corps, le politique. Ils préfèrent le murmure au cri, l’épure à l’emphase. Le silence agit comme matière. La retenue devient dignité.

Le public retrouvera des voix reconnues et émergentes : Serge Najjar, photographe libanais de l’architecture silencieuse ; Louma Rabah, qui explore le souvenir et le corps féminin ; Khaled Takreti, peintre d’exil ; Parastou Forouhar, plasticienne iranienne qui détourne la calligraphie en manifeste ; Fadi Yazigi, sculpteur syrien d’une humanité suspendue ; Nabil Anani, figure palestinienne des paysages de mémoire.

La section Revealing, lancée en 2024, revient pour révéler des artistes encore confidentiels. On y découvrira Johanne Allard, dont les toiles mêlent abstraction et souffle vital. Cette section agit comme un sismographe : elle capte les énergies neuves, les voix longtemps tues.

À la Galerie Joseph, chaque stand devient un lieu de respiration. Pas de monumentalité, mais un rapport direct aux œuvres. L’ouverture au public aura lieu du 25 au 27 octobre, de midi à 20 h le week-end et jusqu’à 18 h le lundi 27, précédée d’une preview VIP le 24 octobre. Cet esprit de mesure n’est pas contrainte : c’est une esthétique. Elle favorise la rencontre. Collectionneurs, curateurs, amateurs circulent sans hiérarchie. La foire défend la lenteur comme forme d’attention.

Une expérience sensible

Menart Fair dépasse la logique du marché. Depuis quatre ans, Laure d’Hauteville en fait un lieu de conversation. L’événement s’adresse autant aux institutions qu’aux collectionneurs, autant aux curieux qu’aux initiés. Avec Menart Friends, son association partenaire, la foire propose conférences, performances et visites guidées, afin d’élargir l’audience et d’encourager le dialogue.

Ce projet met en contact générations, médiums et cultures. La douceur devient alors une méthode : patience, nuance, écoute. Les visiteurs y rencontrent des œuvres qui parlent bas mais juste, des matières qui respirent, des installations qui se livrent lentement. Des médiateurs accompagnent la découverte, des discussions prolongent la visite, des performances animent le lieu.

La softness n’est pas mollesse, mais persistance. Elle s’oppose à la vitesse, invite à la présence. Dans le vacarme du monde, cette foire offre un espace de regard attentif.

En quatre ans, Menart Fair s’est imposée comme un pont entre le monde arabe, l’Afrique du Nord et l’Europe. Son édition 2025 confirme cette vocation : une scène exigeante, ouverte, consciente de son époque. Loin de toute emphase, elle fait de la douceur un langage actif.

 

Informations pratiques :

Dates : Du samedi 25 au lundi 27 octobre 2025
Preview VIP le vendredi 24 octobre (journée réservée aux collectionneurs, médias et professionnels)
Horaires : Samedi 25 et dimanche 26 octobre : de 12 h à 20 h
Lundi 27 octobre : de 12 h à 18 h
Lieu : Galerie Joseph – 116 rue de Turenne, 75003 Paris (Marais)
Accès : Métro : Filles du Calvaire (ligne 8) ou Arts et Métiers (lignes 3 et 11)
Entrée libre sur inscription préalable ou invitation VIP
Exposants : Plus de 40 galeries, 18 pays représentés, plus de 100 artistes
Site officiel : menart-fair.com