Le chanteur Tiken Jah Fakoly fait vibrer Abidjan le 12 avril !

Le 12 avril 2025, Tiken Jah Fakoly réunira des milliers de spectateurs au Palais de la Culture de Treichville. À 56 ans, le légendaire chanteur ivoirien continue de livrer des messages puissants au rythme de son reggae engagé.

Il y a des artistes qui ne quittent jamais la scène, non par attachement à la lumière, mais parce qu’ils incarnent quelque chose de plus grand qu’eux. Tiken Jah Fakoly est de ceux-là. Le 12 avril 2025, c’est au Palais de la Culture de Treichville, à Abidjan, que l’artiste donnera rendez-vous à son public.

Originaire d’Odienné, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire, Doumbia Moussa Fakoly — alias Tiken Jah Fakoly — a très tôt pris le micro pour dénoncer l’injustice, les régimes corrompus, et plaider pour une Afrique souveraine. Inspiré par les figures du reggae jamaïcain comme Peter Tosh et Burning Spear, il a forgé un reggae africain, enraciné dans les rythmes mandingues, aux textes incisifs.

Un artiste engagé

Ses prises de position contre les dirigeants africains, l’impérialisme économique ou encore la Françafrique lui ont valu autant d’admirateurs que d’exils. Mais jamais il n’a transigé avec sa vision d’une Afrique debout, éveillée, fière. Aujourd’hui, à 56 ans, il continue de remplir les stades, et ce concert s’annonce comme un nouveau témoignage de sa ferveur militante.

Le public pourra y entendre les classiques qui ont marqué sa carrière — Plus rien ne m’étonne, Françafrique, Le pays va mal, Ouvrez les frontières — mais aussi des titres récents, extraits de son dernier album Braquage de pouvoir, sorti en 2022. Les messages y sont toujours aussi puissants, ancrés dans le contexte politique et social du continent.

L’artiste, fidèle à son habitude, ne manquera pas d’interpeller la foule entre les morceaux, rappelant l’importance de l’éducation, de la souveraineté alimentaire et du respect des libertés fondamentales. Un moment fort est déjà attendu : l’interprétation du morceau L’Afrique doit du fric, en duo avec la chanteuse ivoirienne Nash, annoncée comme invitée spéciale de la soirée. Ce titre, qui évoque la dette morale des puissances coloniales, devrait soulever une véritable ovation.

La scénographie, à l’image de l’artiste, sera sobre mais éloquente. Des visuels rappelleront les grandes causes qu’il défend : lutte contre les APE, retour à l’agriculture paysanne, accès à une éducation gratuite et de qualité. Le Palais de la Culture, haut lieu des grandes manifestations culturelles abidjanaises, prêtera à l’événement toute sa résonance symbolique.

On attend une foule bigarrée, composée de fidèles de la première heure et de jeunes spectateurs découvrant la force de son engagement. Certaines familles viendront ensemble, des enfants sur les épaules, des mères en pagne, des adolescents en t-shirts à l’effigie du chanteur. À Abidjan, le 12 avril, le reggae sera une affaire collective.

Depuis ses débuts, Tiken Jah Fakoly répète que la musique est une arme pacifique. Ce concert devrait en être une nouvelle preuve éclatante. Il ne cherche ni les honneurs ni les couronnes vides. Il veut éveiller les consciences. Et si ses discours sont parfois radicaux, ils s’inscrivent toujours dans une démarche de paix, de réconciliation et de responsabilité collective.

Son panafricanisme refuse le fatalisme. Il croit à la capacité des Africains à se relever, à se réinventer, à se gouverner eux-mêmes. C’est cette conviction qu’il transmettra une fois de plus depuis la scène du Palais de la Culture.