Lewis Hamilton, champion du monde de F1, qui tente de se reconnecter avec l’histoire tragique de la traite des esclaves s’est rendu au Sénégal où il a eu une expérience « lourde » et « surréaliste », selon ses propres mots, à la maison des esclaves située à l’Île de Gorée.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
On peut être un septuple champion du monde de F1, savoir rester impassible devant la vitesse grand V et être profondément bouleversé par le spectacle vécu dans une maison des esclaves au Sénégal. En tout cas, c’est l’incroyable expérience dont revient Lewis Hamilton après s’être rendu à l’Île de Gorée, dernier bout de terre africain pour les esclaves forcés d’embarquer sur des navires de la mort vers l’inconnu.
Hamilton est connu autant pour ses exploits sur la piste que son intérêt pour l’histoire et les cultures du monde entier. Son voyage au Sénégal a donc été une expérience particulièrement marquante qu’il a tenu à partager avec ses millions de followers sur Instagram.
L’île de Gorée est un site historique emblématique de l’époque de la traite des esclaves. Elle est située au large des côtes du Sénégal, à environ 3 kilomètres de Dakar, la capitale. Depuis 1978, l’Île de Gorée a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et joue un rôle central dans l’histoire de la traite transatlantique des esclaves entre le XVe et le XIXe siècle. Durant cette période, Gorée a été l’un des plus grands centres de commerce d’esclaves de l’Afrique de l’Ouest. Les Européens, principalement les Portugais, les Hollandais, les Anglais et les Français, utilisaient cette île comme un point de départ pour les esclaves en partance vers les Amériques.
La « Porte du Non-Retour »
La Maison des Esclaves a été construite en 1776. C’est l’un des bâtiments les plus connus de l’Île de Gorée où les visiteurs peuvent voir les cellules étroites où les esclaves étaient entassés, engraissés comme des porcs avant d’être embarqués sur des navires pour un voyage de souffrance à travers l’Atlantique. La « Porte du Non-Retour » est l’endroit le plus symbolique de la Maison des Esclaves, par laquelle des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été arrachés à leurs familles et à leurs terres pour être vendus comme esclaves.
Lewis Hamilton a évoqué l’impact que l’île de Gorée a eu sur lui en expliquant que « c’était une partie très surréaliste du voyage ». Il a décrit sa grande émotion en frôlant tant de souffrances. « Vous ne pouvez même pas imaginer les horreurs auxquelles les gens ont été confrontés, arrachés à leurs terres et vendus pendant des centaines d’années. » Hamilton a également évoqué le souvenir des millions d’esclaves qui ont péri en mer pendant le voyage forcé à travers l’Atlantique et qui se terrent dans le ventre agité de l’océan Atlantique.