L’Art Week célèbre la scène artistique saoudienne

Lancée le 6 avril et prenant fin le 13 avril, la première édition de l’Art Week Riyadh bat son plein dans la capitale saoudienne. Portée par la Commission des arts visuels, elle fédère artistes, galeries et institutions autour d’un programme foisonnant, sous le thème « At The Edge ».

Depuis le 6 avril, Riyad est le théâtre d’une effervescence culturelle sans précédent. La capitale saoudienne a accueilli la toute première édition de l’Art Week Riyadh, un événement majeur orchestré par la Commission des arts visuels, placée sous l’égide du ministère de la Culture. Les lieux d’exposition ne désemplissent pas, les conférences suscitent l’engouement et les performances attirent un public varié, curieux de découvrir la richesse d’une scène artistique en pleine expansion.

Cette manifestation, placée sous le thème « At The Edge » propose d’explorer les frontières — géographiques, conceptuelles, culturelles — et d’interroger les notions de seuil, de transition, de marge. Elle reflète l’ambition d’un Royaume en pleine transformation, qui affirme avec conviction son engagement envers la culture moderne, et entend faire de l’art un pilier essentiel de son avenir.

Portée par une volonté de dialogue et d’inclusion, l’Art Week Riyadh se veut un espace vivant de création, de réflexion et d’échange, où se croisent artistes, institutions, mécènes, chercheurs, collectionneurs, et amateurs. À travers plus de 30 galeries représentées, des expositions inédites, des œuvres issues de collections privées, ainsi qu’un programme public très riche, la ville entière devient une plateforme artistique à ciel ouvert.

Le cœur de l’événement se situe dans le quartier JAX, à Diriyah, site patrimonial majeur et symbole de l’histoire saoudienne.

L’un des éléments clés de cette première édition est la nomination d’une équipe curatoriale de haut vol. À sa tête, la commissaire d’exposition italienne Vittoria Matarrese, ancienne directrice de la Bally Foundation en Suisse et ex-responsable du département des arts de la scène au Palais de Tokyo à Paris. À ses côtés, trois figures complémentaires : la Saoudienne Basma Harasani, conseillère artistique et curatrice associée ; Victoria Gandit Lelandais, spécialiste reconnue de l’art contemporain du monde arabe ; et Shumon Basar, écrivain, penseur culturel et curateur du programme public.

Ces quatre profils incarnent la diversité des approches et des sensibilités réunies pour faire de l’Art Week Riyadh un événement à la fois ancré dans son territoire et ouvert à la scène mondiale. « L’Art Week Riyadh représente une occasion extraordinaire de s’engager avec une ville et une région en pleine renaissance culturelle », déclare Matarrese. « At The Edge est une plateforme pour explorer ces changements et révéler comment tradition et accélération coexistent et évoluent. »

Pour Basma Harasani, l’Art Week est aussi un témoignage de l’extraordinaire évolution que connaît le Royaume : « Cette première édition reflète les progrès remarquables accomplis pour intégrer le pays dans le récit culturel mondial, tout en préservant son authenticité. » Elle rappelle que cet événement est un pont entre les générations, entre les pratiques artistiques historiques et les innovations contemporaines.

Victoria Gandit Lelandais insiste sur la nécessité de structurer un écosystème artistique durable. « Le simple fait que l’Art Week Riyadh existe témoigne d’une vision claire : créer un environnement propice à la croissance de tous les acteurs du secteur – artistes, galeries, institutions, collectionneurs, chercheurs… Cette initiative est précieuse, car elle offre une plateforme de discussions critiques et de réflexions partagées. »

Quant à Shumon Basar, il voit dans cette semaine une opportunité unique de saisir l’évolution des scènes artistiques du Royaume et de la région au cours des dernières décennies. « L’Art Week Riyadh est une fenêtre sur le passé, le présent et l’avenir des arts dans une région en mutation, tout en établissant un dialogue avec le reste du monde, dans un contexte global de plus en plus multipolaire. »

Au fil des jours, les visiteurs découvrent une programmation immersive et inclusive : installations monumentales, visites commentées, performances en plein air, tables rondes, projections… L’événement embrasse la ville tout entière, transformant Riyad en un véritable laboratoire de création et d’interactions. Le programme public se distingue par sa richesse thématique, abordant des sujets aussi variés que l’architecture, la mémoire, le rôle de l’artiste dans la société contemporaine, ou encore les enjeux liés à la conservation et à la transmission.

Au-delà de la fête visuelle, l’Art Week Riyadh porte en elle une ambition structurante. Elle s’inscrit dans la stratégie de long terme de la Vision 2030, qui fait de la culture un levier fondamental de développement durable. En investissant dans la création contemporaine, le Royaume affirme son désir d’être à la fois dépositaire de son patrimoine et moteur d’innovation culturelle.

Depuis sa création en 2020, la Commission des arts visuels joue un rôle central dans cette dynamique.

Alors que cet événement bat son plein, une certitude s’impose : la culture est désormais au cœur du projet national saoudien. Et Riyad, à travers cette initiative, affirme sa place sur la carte des grandes capitales culturelles du XXIe siècle.