La semaine culturelle africaine 14-21 mars: Koné Kan à Montréal ce vendredi !

De Montréal à Berlin, en passant par Abidjan et Laon, la culture africaine résonne aux quatre coins du monde cette semaine. Entre le groove mandingue de Koné Kan au Club Balattou, les influences afro-jazz du festival Jazz’titudes et la célébration des musiques du monde à Babel Music XP à Marseille, la créativité du continent s’impose sur la scène artistique internationale.

Le 14 mars à 21h, Montréal vibrera aux sons du Burkina Faso

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Le Club Balattou accueille Koné Kan pour une soirée où rythmes mandingues et modernité fusionnent. Ce 14 mars, le groupe burkinabé promet une performance envoûtante au Cabaret Acoustique Nuits d’Afrique.

Place à Koné Kan, un groupe familial qui réinvente la musique mandingue. Portée par Aboulaye Koné et ses fils, cette formation fusionne héritage ancestral et influences contemporaines dans un spectacle où kora, balafon et percussions dialoguent avec des instruments modernes. Depuis des générations, la culture mandingue se transmet à travers les griots, véritables gardiens de la mémoire collective. Koné Kan perpétue cette tradition vivante en y apportant une énergie nouvelle.

Aboulaye Koné, musicien virtuose

Aboulaye Koné maîtrise les sonorités traditionnelles tout en explorant de nouvelles textures musicales. Ses fils Taïrou, Lou-Gaël et Aboubacar insufflent une dynamique moderne, enrichissant ce patrimoine sonore par des arrangements innovants. Les textes, interprétés en bambara et en français, racontent l’exil, la transmission et l’espoir. Chaque morceau devient un voyage dans l’âme d’un peuple et son héritage musical. La voix chaude et profonde d’Aboulaye Koné porte ces histoires avec intensité, tandis que les rythmes entraînants invitent le public à la danse.

Depuis plus de 35 ans, le Club Balattou est une scène emblématique des musiques du monde à Montréal. Ce lieu, pilier du Festival International Nuits d’Afrique, a accueilli les plus grandes figures de la scène afro et caribéenne. Dans cette atmosphère intime et chaleureuse, chaque concert devient une rencontre privilégiée entre les artistes et leur audience. Le Cabaret Acoustique Nuits d’Afrique, qui programme cette soirée, perpétue cette tradition en offrant une vitrine aux musiques du monde dans toute leur diversité.

Entre rythmes ancestraux et envolées modernes, Koné Kan renouvelle l’héritage mandingue tout en restant fidèle à son essence. Chaque instrument, du balafon aux percussions en passant par la kora, dialogue avec des sonorités plus actuelles pour offrir un spectacle authentique.

Les billets, à 15$, sont disponibles en ligne et sur place. L’expérience promet d’être inoubliable : une véritable invitation à la découverte, à la fête et à l’émotion.

Festival Jazz’titudes à Laon : l’Afrique et le jazz fusionnent

Du 15 mars au 31 mai, Laon accueille Jazz’titudes, un festival où le jazz dialogue avec les influences africaines. Entre concerts, rencontres et masterclasses, cette édition met en lumière la diversité du genre et son ouverture aux sonorités du monde.

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Chaque printemps, Laon devient un carrefour musical où le jazz se décline sous toutes ses formes. Pour son édition 2025, le Festival Jazz’titudes mise sur la fusion des styles et des cultures, offrant une programmation riche qui fait tomber les frontières entre les genres. Du 15 mars au 31 mai, musiciens confirmés et talents émergents se partagent l’affiche, explorant un répertoire allant du jazz classique aux expérimentations les plus audacieuses. L’afro-jazz occupe cette année une place centrale, témoignant de l’influence grandissante des rythmes africains dans l’évolution du jazz contemporain.

Parmi les temps forts du festival, la présence de Sandra Nkaké promet un moment de grâce. Chanteuse franco-camerounaise au timbre puissant et magnétique, elle insuffle à ses performances une intensité rare, oscillant entre jazz, soul et influences africaines. Lauréate d’une Victoire du Jazz, elle s’impose comme une figure incontournable de la scène actuelle, naviguant avec aisance entre douceur et puissance vocale. Son concert s’annonce comme l’un des événements marquants de cette édition.

Depuis sa création, Jazz’titudes s’attache à explorer toutes les facettes du jazz. Plus qu’un enchaînement de concerts, il propose une véritable immersion dans l’histoire et les évolutions du genre. Des rencontres et masterclasses permettent au public de dialoguer avec les artistes, d’approfondir leurs connaissances et de découvrir les multiples influences qui façonnent cette musique en perpétuelle mutation.

La ville de Laon se transforme en scène à ciel ouvert, avec des performances investissant aussi bien les clubs intimistes que les grandes salles. Chaque lieu apporte sa propre atmosphère, favorisant des moments uniques de communion entre les musiciens et leur public. Cette diversité d’espaces contribue à l’expérience immersive du festival, permettant d’apprécier le jazz sous des formes variées, du swing traditionnel aux compositions contemporaines les plus innovantes.

L’édition 2025 de Jazz’titudes confirme le rôle du festival comme rendez-vous majeur de la scène jazz en France. En mettant en avant des artistes aux influences multiples et en favorisant la rencontre entre traditions et modernité, il célèbre un jazz vivant, en constante évolution. Pendant près de trois mois, Laon résonnera au rythme d’un festival qui ne cesse de réinventer cette musique intemporelle.

Babel Music XP : trois jours de musiques du monde à Marseille

Du 20 au 22 mars 2025, Babel Music XP réunit à Marseille artistes, professionnels et passionnés autour des musiques du monde. Concerts, showcases et débats rythmeront cet événement qui met en avant la richesse des échanges culturels.

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Pendant trois jours, Marseille vibrera au son des musiques du monde avec la nouvelle édition de Babel Music XP. Cet événement, devenu incontournable pour les professionnels et amateurs de musiques métissées, accueillera plus de 30 groupes issus de 21 pays. Entre concerts, rencontres et opportunités de collaboration, le festival constitue un espace privilégié pour découvrir des artistes émergents et explorer les nouvelles tendances musicales.

Avec une forte présence africaine, Babel Music XP 2025 mettra en lumière des artistes qui réinventent les traditions de leur continent à travers des sonorités contemporaines. Afro-fusion, highlife revisité, musique gnawa et nouvelles vagues électroniques africaines s’inviteront sur les scènes marseillaises, reflétant l’effervescence créative actuelle. Les showcases permettront aux artistes de se faire repérer par des programmateurs internationaux, facilitant ainsi leur diffusion à l’échelle mondiale.

Le festival ne se limite pas aux performances. Il se veut aussi un incubateur pour l’industrie musicale, favorisant les rencontres entre producteurs, agents, journalistes et institutions culturelles. Les conférences aborderont des sujets clés tels que les droits d’auteur en Afrique, l’impact du numérique sur la diffusion musicale ou encore les modèles économiques adaptés aux artistes indépendants. Dans un paysage musical en pleine mutation, ces échanges constituent un levier essentiel pour l’avenir des musiques du monde.

L’impact de Babel Music XP dépasse le cadre du festival. En rassemblant artistes et acteurs du secteur, il contribue à structurer et dynamiser le marché des musiques du monde, tout en favorisant leur reconnaissance à l’international.

Marseille, ville de brassages culturels, offre un cadre idéal pour cette célébration. Entre la Cité de la Musique et le Dock des Suds, les festivaliers pourront explorer une programmation éclectique dans des lieux emblématiques. Trois jours durant, la ville se transformera en un carrefour musical où les frontières s’effacent, laissant place à une expérience immersive et fédératrice.

Avec « Planète Afrique », Berlin explore l’histoire du continent

Jusqu’au 27 avril 2025, la James-Simon-Galerie de Berlin propose un voyage à travers plus de deux millions d’années d’histoire africaine. De la préhistoire aux grandes civilisations, l’exposition met en lumière l’apport essentiel du continent à l’histoire mondiale.

L’Afrique est le berceau de l’humanité, un territoire où se sont développées les premières sociétés humaines avant l’émergence de civilisations majeures. Planète Afrique. Un voyage archéologique dans le temps offre une immersion dans ce passé fascinant, mettant en avant les découvertes archéologiques qui ont transformé notre compréhension de l’histoire africaine. Fossiles d’Australopithèques, outils de pierre des premiers Homo habilis et vestiges des premiers habitats témoignent de l’ancienneté et de la richesse des cultures du continent.

L’exposition poursuit son parcours avec les civilisations africaines qui ont marqué l’histoire par leurs avancées culturelles, politiques et économiques. Des trésors du royaume du Ghana aux pyramides de Méroé, en passant par les vestiges des cités swahilies et de Great Zimbabwe, elle révèle des sociétés structurées et dynamiques, longtemps occultées par les récits historiques dominants. L’Égypte antique y occupe une place majeure, mais l’accent est aussi mis sur d’autres royaumes moins connus qui ont contribué à façonner les échanges économiques et culturels à l’échelle du monde.

Un des objectifs de l’exposition est de déconstruire les idées reçues sur l’histoire africaine, en mettant en lumière les réseaux commerciaux, artistiques et scientifiques qui ont existé bien avant l’époque coloniale. Des céramiques du Mali aux textiles du Soudan, les découvertes récentes révèlent un continent connecté et influent, en interaction permanente avec le reste du monde.

Grâce aux nouvelles technologies, les visiteurs peuvent explorer des reconstitutions en 3D de sites archéologiques disparus et manipuler des reproductions d’objets historiques. Des conférences et ateliers viennent enrichir cette immersion, abordant des sujets tels que l’impact du climat sur les civilisations anciennes ou les nouvelles méthodes de datation archéologique.

Avec Planète Afrique, la James-Simon-Galerie propose une redécouverte du passé africain à travers une approche rigoureuse et accessible. Cette exposition met en lumière un patrimoine essentiel, offrant une vision renouvelée de l’histoire du continent et de son rôle fondamental dans le développement des civilisations humaines.

 

Paris aux couleurs du Sénégal avec Africapitales 2025

Du 17 au 30 mars 2025, Africapitales célèbre la créativité dakaroise à travers une programmation foisonnante mêlant théâtre, danse, musique, cinéma et mode. Cet événement met en lumière la vitalité culturelle du Sénégal et ses liens profonds avec la diaspora africaine en France.

Pendant deux semaines, plusieurs lieux emblématiques de Paris accueilleront Africapitales : le Lavoir Moderne Parisien, l’Institut des Cultures d’Islam et la Bibliothèque Goutte d’Or. Ce festival met en avant le dynamisme artistique de Dakar, devenu au fil des décennies un carrefour incontournable de la création en Afrique de l’Ouest.

Un hommage particulier sera rendu à Germaine Acogny, pionnière de la danse africaine moderne. Née en 1944 au Bénin et installée au Sénégal, elle a révolutionné la chorégraphie en fusionnant les danses traditionnelles avec des influences plus récentes. Fondatrice de l’École des Sables à Toubab Dialaw, elle a formé de nombreuses générations de danseurs et danseuses. Son travail, salué par de nombreuses distinctions internationales, dont le Lion d’Or de la Biennale de Venise en 2021, a ouvert la voie à une reconnaissance mondiale des esthétiques chorégraphiques africaines. Cet hommage soulignera l’impact de son engagement dans la transmission et la valorisation des arts du mouvement.

La programmation reflète l’effervescence de la scène culturelle dakaroise, entre tradition et renouveau. Des spectacles de danse et de théâtre mettront en avant des performances où le sabar sénégalais côtoie le hip-hop et où l’oralité se conjugue à des narrations revisitées. Des concerts rythmeront ces journées, avec des artistes explorant l’afro-jazz, le mbalax et les sons électroniques inspirés des musiques traditionnelles. Cette diversité illustre l’influence de Dakar comme incubateur artistique où fusionnent les styles et les inspirations.

Le cinéma et la mode seront également à l’honneur. Africapitales offrira une sélection de films récents et de rétrospectives rendant hommage aux grands noms du septième art sénégalais, notamment Ousmane Sembène, père du cinéma africain, mais aussi aux réalisateurs et réalisatrices qui portent aujourd’hui un regard neuf sur les réalités sociales et politiques du pays.

Du côté de la mode, les créateurs et créatrices présenteront des collections qui revisitent les tissus traditionnels comme le bazin, le wax ou le tissage thioub, tout en les intégrant aux tendances actuelles. Le développement de l’industrie textile sénégalaise, porté par un savoir-faire local et une volonté d’innovation, trouve ici une vitrine idéale pour dialoguer avec le marché international.

Outre les performances artistiques, Africapitales proposera une série de rencontres et débats sur les dynamiques de la création africaine et ses circulations entre Dakar et Paris. Des intellectuels, artistes et chercheurs échangeront sur les thèmes de l’identité diasporique, de la mémoire collective et des nouvelles formes d’expression qui émergent du croisement des cultures. Ces discussions permettront d’approfondir la réflexion sur les enjeux contemporains de la création africaine, entre préservation du patrimoine et nouvelles hybridations artistiques.

Africapitales se veut un espace de dialogue et de mise en réseau entre artistes, institutions culturelles et publics. À travers cette initiative, Dakar confirme son rôle de capitale culturelle africaine et son influence croissante sur la scène artistique mondiale. Ce festival illustre également la manière dont Paris, à travers ses quartiers cosmopolites, continue d’être un lieu d’échange privilégié entre l’Afrique et l’Europe.

Côté accessibilité, les tarifs varient selon les événements. Les spectacles au Lavoir Moderne Parisien seront accessibles à partir de 22 euros, tandis que plusieurs expositions et projections seront proposées en accès libre ou à tarif réduit. Un programme détaillé est disponible sur le site officiel d’Africapitales et les plateformes des lieux partenaires, permettant au public de planifier leur parcours au sein de cet événement foisonnant.

L’Afrique en Grèce : une exposition au Musée Benaki

Jusqu’au 25 mai 2025, « L’Afrique parmi nous » investit le Musée Benaki d’Athènes. Cette exposition participative met en lumière la diaspora afro-descendante en Grèce, mêlant récits personnels, objets culturels et performances artistiques pour une exploration inédite de l’identité et du multiculturalisme.

Le Musée Benaki d’Athènes ouvre ses portes à une exposition inédite qui donne la parole à la diaspora africaine en Grèce. « L’Afrique parmi nous », qui se poursuit au 25 mai 2025, est une initiative participative intégrée au projet Les Collections du Musée Benaki et la Création Contemporaine. Elle se distingue par une approche immersive et inclusive, où objets culturels et récits personnels s’entrelacent pour explorer les réalités de l’identité, de la citoyenneté et du multiculturalisme dans la société grecque.

L’exposition prend racine dans un don récent d’objets provenant du Nigéria, du Cameroun et du Kenya. Plutôt que de simplement les exposer dans une vitrine, le musée a choisi d’impliquer la communauté afro-descendante vivant en Grèce pour leur donner un sens vivant et actuel. Ces objets deviennent ainsi des médiateurs culturels, porteurs d’histoires personnelles et de mémoires collectives.

Les visiteurs peuvent découvrir l’exposition sous deux angles complémentaires : soit en suivant les récits des membres de la diaspora, qui partagent leurs expériences et leur rapport à ces objets, soit en explorant directement les pièces exposées. Cette double lecture permet une interaction plus intime avec le patrimoine africain, tout en mettant en lumière des enjeux cruciaux comme le racisme, la justice sociale et la citoyenneté dans la Grèce actuelle.

Au-delà de l’exposition elle-même, plus de 30 événements parallèles viennent enrichir l’expérience. Parmi eux, des performances artistiques et des concerts de gospel, qui font écho aux traditions culturelles africaines et à leur adaptation au contexte diasporique. Des projections de films, dont George Bizos: Icon, permettent de questionner l’héritage africain dans le monde, tandis que des discussions sur l’entrepreneuriat afro-descendant offrent un regard sur les défis et opportunités économiques auxquels fait face cette communauté en Grèce.

Les visites guidées, assurées par des conservateurs et des membres de la communauté afro-descendante, renforcent l’implication des visiteurs en leur proposant un échange direct avec ceux qui ont contribué à l’exposition. Ce dialogue entre institution muséale et société civile incarne la volonté du projet de démocratiser l’accès à la culture et de redéfinir le rôle des musées en tant qu’espaces inclusifs et interactifs.

Conçue dans une démarche de co-création, l’exposition est co-organisée par Sophia Chandaka et Michalis Afolayan, fondateur du centre culturel ANASA, qui œuvre pour la reconnaissance et la valorisation des cultures africaines en Grèce. Plus de 50 artistes afro-descendants ont collaboré à ce projet, apportant leur regard et leur sensibilité pour enrichir la narration et donner une voix authentique à la diaspora africaine du pays.

Ce modèle participatif marque une évolution majeure dans la conception muséale, en mettant les communautés au cœur du processus plutôt que de les cantonner à un simple rôle d’observateurs. L’ambition de L’Afrique parmi nous est claire : non seulement mettre en lumière la présence africaine en Grèce, mais aussi favoriser une réflexion plus large sur l’inclusion culturelle et la représentation des diasporas dans les institutions européennes.

À travers cette exposition, le Musée Benaki propose ainsi une nouvelle façon de raconter une histoire où les objets ne sont pas de simples artefacts, mais des témoins vivants d’expériences, de luttes et de résiliences.