De Bruxelles au Caire, en passant par le musée du quai Branly et le monde numérique, l’actualité culturelle africaine se décline en cinq événements majeurs : une rétrospective de peinture panafricaine à BOZAR, une immersion dans le Caire médiéval, l’essor de la mode africaine en ligne, des visites guidées au quai Branly et le Prix l’ivre du livre 2025, qui célèbre l’engagement des lecteurs francophones.
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Le 15 février, un voyage au cœur de la rue El Moez au Caire
Après la visite de la mosquée Ibn Touloun et de la maison Gayer-Anderson, ce deuxième volet, prévu le 15 février, explore la rue El Moez, au cœur du Caire islamique. Monuments historiques et souks animés offrent une immersion dans l’histoire et l’atmosphère de la ville.
Au cœur du Caire, la rue El Moez est un véritable musée à ciel ouvert, concentrant des siècles d’histoire et d’architecture islamique. La visite guidée du 15 février débute à Bab Zuweila, l’une des dernières portes médiévales encore debout dans la ville. Construite en 1092, elle marquait l’entrée sud du Caire fortifié. Ses minarets offrent une vue panoramique sur la vieille ville, et gravir ses escaliers permet d’observer les toits de la capitale et ses monuments historiques.
En remontant la rue, le complexe du sultan Al-Ghuri se distingue par son architecture soignée. Construit au début du XVIe siècle, il regroupe une mosquée, une madrasa et un mausolée aux façades finement sculptées. À proximité, les rues commerçantes regorgent d’activités, où étoffes, encens et objets d’artisanat côtoient les devantures des échoppes traditionnelles. L’animation et les parfums d’épices participent à l’ambiance vivante du quartier.
Poursuivant la découverte, la rue El Moez dévoile plusieurs édifices emblématiques. Parmi eux, le complexe du sultan Qalawun, datant du XIIIe siècle, qui réunit un mausolée, une madrasa et un ancien hôpital, témoignant du raffinement architectural de l’époque mamelouke. Les ruelles pavées, les façades en bois sculpté et les coupoles imposantes rappellent l’héritage du Caire islamique. Sous les arcades, des artisans perpétuent des savoir-faire anciens, façonnant lanternes en cuivre, étoffes brodées et poteries décorées.
La visite s’achève à Khan Al-Khalili, l’un des plus anciens souks du Moyen-Orient, où l’on trouve bijoux en argent, tapis tissés à la main, objets en cuir et épices parfumées. Ce marché, actif depuis le XIVe siècle, est un lieu animé où l’on peut observer l’art du commerce cairote. Un arrêt au café El Fishawy, fondé au XVIIIᵉ siècle, permet de se détendre autour d’un thé à la menthe tout en profitant de l’ambiance particulière du souk.
Cette visite du 15 février commence à 7h45 pour ceux empruntant le bus, avec un départ devant le lycée français de Maadi. Ceux en transport individuel pourront rejoindre le groupe à 8h45 sur le site. Les tarifs sont de 250 EGP pour les adhérents (150 EGP pour les enfants) et de 350 EGP pour les non-adhérents, avec un supplément de 300 EGP pour l’entrée du site. Une tenue adaptée est recommandée : vêtements longs et foulard ou écharpe pour les lieux religieux.
La mode africaine en ligne : un rayonnement sans frontières !
La mode africaine s’épanouit sur le web, offrant une vitrine mondiale aux créateurs du continent. Entre plateformes de vente, réseaux sociaux et expositions virtuelles, découvrez comment accéder à cette richesse culturelle et stylistique.
La mode africaine s’impose sur la scène mondiale grâce au numérique, offrant aux créateurs du continent une vitrine sans précédent. Entre plateformes de vente, réseaux sociaux et expositions virtuelles, l’accès à cette richesse stylistique et culturelle n’a jamais été aussi simple.
Avec ses couleurs vibrantes, ses motifs audacieux et ses récits ancrés dans l’histoire, la mode africaine connaît un essor fulgurant sur le web. Cette révolution digitale permet aux designers de partager leur travail bien au-delà des frontières, tout en offrant aux amateurs de mode une immersion dans des traditions vestimentaires authentiques et innovantes.
Afrikea, une place commerciale incontournable
Parmi les initiatives majeures, Afrikrea s’est imposée comme une marketplace incontournable dédiée à la mode et à l’artisanat africains. Fondée en 2016, elle a permis à de nombreux créateurs d’atteindre une clientèle internationale. En mars 2024, une nouvelle ère s’est ouverte avec l’évolution d’Afrikrea vers Anka Marketplace, une plateforme intégrée qui centralise ventes, expéditions et paiements. Pensée pour répondre aux besoins des créateurs contemporains, Anka leur offre un cadre optimisé pour élargir leur audience et simplifier leurs transactions à l’échelle mondiale.
Les réseaux sociaux jouent également un rôle déterminant dans cette expansion. Instagram, Facebook et Pinterest sont devenus des galeries virtuelles où les designers exposent leurs collections, dévoilent leurs inspirations et partagent leur processus créatif. Grâce aux hashtags comme #AfricanFashion ou #AnkaraStyle, le public peut explorer de nouvelles tendances et découvrir des talents émergents, créant ainsi une connexion directe entre les créateurs et leur communauté.
Parallèlement aux plateformes commerciales, des initiatives académiques et culturelles approfondissent la réflexion autour de la mode africaine. Depuis 2019, l’African Fashion Research Institute (AFRI) s’attache à documenter et à valoriser la création contemporaine à travers une approche décoloniale. Son site web propose une riche sélection de contenus : archives visuelles, cours en ligne et podcasts, offrant un regard éclairé sur les esthétiques, les enjeux politiques et la poétique de la mode africaine.
« Afrique mode à Montréal »
Les expositions virtuelles viennent compléter cette immersion. Le Musée McCord Stewart, à Montréal, présentera dès le 25 septembre 2025 une rétrospective d’envergure intitulée Afrique Mode. À travers des créations emblématiques, des photographies et des œuvres d’art visuel, cette exposition offrira un panorama fascinant de l’évolution de la mode africaine, mettant en lumière son foisonnement et sa créativité.
Des marketplaces aux réseaux sociaux, des centres de recherche aux musées, la mode africaine n’a jamais été aussi accessible. En ligne ou à travers des expositions, elle invite à un voyage au cœur d’une esthétique unique, tissée d’héritages et d’innovations, où chaque pièce raconte une histoire et porte une vision.
Plongez au cœur des traditions africaines au musée du quai Branly !
Le musée du quai Branly – Jacques Chirac propose, du 16 au 21 février 2025, des visites guidées immersives sur les cultures africaines, mêlant contes et découvertes des masques rituels.
Le dimanche 16 février, de 15h00 à 16h00, se tiendra la visite contée intitulée « Afrique ». Cette séance invite les participants à découvrir les traditions africaines à travers des contes et récits, mettant en lumière la richesse culturelle du continent. Les visiteurs auront l’occasion d’explorer divers objets africains, chacun accompagné d’une histoire captivante, permettant une compréhension plus profonde des contextes culturels et historiques. Cette approche narrative rend la visite accessible et engageante, idéale pour ceux qui souhaitent appréhender l’Afrique sous un angle à la fois éducatif et divertissant.
Le vendredi 21 février, de 11h30 à 12h30, le musée propose une autre visite guidée intitulée « Le Secret du masque ». Cette session est dédiée à l’exploration des masques africains et de leurs utilisations rituelles. Les masques occupent une place centrale dans de nombreuses cultures africaines, servant à des fins variées telles que les cérémonies de danse, les rituels de guérison ou d’exorcisme. Au cours de cette visite, les participants traverseront différentes régions d’Afrique, découvrant des masques conçus avec divers matériaux et pour des usages spécifiques. Cette exploration offre une perspective enrichissante sur les significations symboliques et les fonctions sociales des masques dans les sociétés africaines.
Les deux visites se dérouleront sur le Plateau des Collections, un espace emblématique du musée où sont exposées des œuvres majeures des collections permanentes. Le tarif pour chacune de ces visites est fixé à 16 € en plein tarif et 8 € en tarif réduit. Les billets peuvent être réservés à l’avance sur le site officiel du musée ou achetés directement sur place, sous réserve de disponibilité.
Ces initiatives s’inscrivent dans la mission du musée du quai Branly – Jacques Chirac de promouvoir la compréhension et l’appréciation des cultures non occidentales. En proposant des visites thématiques et interactives, le musée offre au public l’opportunité de se connecter de manière significative avec des traditions culturelles souvent méconnues. La visite contée « Afrique » et la visite guidée « Le Secret du masque » sont des occasions uniques pour les visiteurs de tous âges d’approfondir leur connaissance de l’Afrique et de ses riches patrimoines culturels.
Pour ceux qui souhaitent prolonger leur expérience, le musée propose également d’autres activités et expositions temporaires. Il est recommandé de consulter le programme complet sur le site officiel du musée pour planifier au mieux sa visite et découvrir l’ensemble des offres culturelles disponibles
Prix du Livre 2025, lire devient un défi d’excellence !
Du 20 janvier au 7 novembre 2025, le Prix L’ivre du Livre récompense les meilleurs lecteurs de l’Afrique francophone. Une compétition exigeante qui met en lumière la lecture active, l’analyse critique et le rayonnement du patrimoine littéraire africain.
Le Prix L’ivre du Livre du meilleur lecteur de l’Afrique francophone est une initiative ambitieuse qui entend récompenser l’engagement des lecteurs et valoriser le patrimoine documentaire dans l’espace francophone africain. Cette compétition, qui se déroule du 20 janvier au 7 novembre 2025, vise à promouvoir une lecture active, à stimuler la réflexion critique et à créer une véritable communauté de passionnés du livre.
Plutôt qu’un simple concours basé sur le nombre d’ouvrages lus, ce prix met l’accent sur la compréhension et l’analyse des textes. Les participants doivent lire un livre par semaine pendant un mois chaque trimestre, rédiger des comptes-rendus de lecture détaillés et rejoindre un club de lecture virtuel où ils échangeront avec d’autres lecteurs. En acceptant de suivre cette discipline exigeante, ils s’immergent dans une démarche intellectuelle qui dépasse la simple consommation de textes pour s’ancrer dans une véritable appropriation du savoir.
Le parcours s’effectue en plusieurs étapes, avec trois phases nationales avant une grande finale. Chaque phase représente un défi, tant en termes de rigueur que d’investissement personnel. Il ne suffit pas de parcourir les pages, il faut démontrer une capacité à en extraire le sens, à confronter ses idées avec d’autres lecteurs et à faire preuve d’une pensée critique. Ce format progressif permet de sélectionner les participants les plus engagés et de les accompagner dans leur montée en compétence.
Les récompenses accordées ne sont pas seulement honorifiques. Les lauréats nationaux reçoivent des chèques-livres de 100 € et des abonnements en bibliothèque, une incitation concrète à poursuivre leur passion pour la lecture. Le grand vainqueur, quant à lui, se voit remettre un trophée d’honneur, un chèque-livre de 300 € et une bourse de formation. Ces distinctions offrent une reconnaissance tangible du travail accompli et ouvrent des perspectives pour approfondir l’exploration du monde littéraire.
Le choix de la date de remise des prix, le 7 novembre 2025, inscrit cette compétition dans un cadre prestigieux : la Journée internationale de l’écrivain africain. Ce n’est pas anodin. Associer la célébration des auteurs africains à celle des meilleurs lecteurs de l’espace francophone crée un lien essentiel entre ceux qui écrivent et ceux qui donnent vie aux œuvres par leur lecture. Car si la littérature est le reflet des sociétés et un vecteur de transmission des idées, elle ne peut exister pleinement sans des lecteurs capables d’en saisir la profondeur.
En encourageant une lecture critique et argumentée, le Prix L’ivre du Livre met la lumière sur des lecteurs engagés, capables de questionner le monde à travers les textes.
« When We See Us » : un siècle de peinture panafricaine à BOZAR
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR) présente « When We See Us », une rétrospective majeure dédiée à un siècle de peinture figurative panafricaine. À travers 150 œuvres, l’exposition célèbre l’autoreprésentation des artistes africains et afro-descendants, affirmant une esthétique affranchie des canons occidentaux.
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR) célèbre l’art figuratif africain et afro-descendant avec « When We See Us », une rétrospective inédite qui retrace un siècle d’autoreprésentation à travers la peinture. Présentée sous le haut patronage de sa Majesté la Reine, cette exposition, conçue par Koyo Kouoh et son équipe du Zeitz MOCAA du Cap, réunit 150 œuvres de 120 artistes pour interroger la manière dont les Africains et leurs descendants ont construit et affirmé leur image au fil du temps. À découvrir du 7 février au 10 août 2025, cette plongée visuelle s’éloigne des regards extérieurs pour offrir une perspective intime et puissante sur l’identité noire.
Le titre « When We See Us » fait écho à la série d’Ava DuVernay « When They See Us », qui dénonçait les préjugés pesant sur la communauté afro-américaine. Ici, l’enjeu est différent : il ne s’agit pas d’une analyse de la perception extérieure, mais d’une célébration du regard que les artistes portent sur eux-mêmes et sur leur héritage. L’exposition s’organise autour de six grandes thématiques — le quotidien, la joie, le repos, la sensualité, la spiritualité et l’émancipation — autant de prismes à travers lesquels se dévoile la diversité des expériences africaines et diasporiques.
Depuis les années 1920, la peinture figurative africaine s’est développée en résonance avec les bouleversements sociaux, culturels et politiques du continent et de sa diaspora. Loin des stéréotypes longtemps véhiculés par l’iconographie occidentale, ces œuvres esquissent un portrait complexe et nuancé des réalités africaines. Elles révèlent la manière dont les artistes se sont emparés de la figuration pour déconstruire les narrations imposées et imposer une esthétique propre, affranchie des canons dominants de l’histoire de l’art occidental.
Des scènes du quotidien aux célébrations festives, des moments de quiétude aux explorations sensuelles, des représentations du sacré aux figures de lutte et de triomphe, chaque toile raconte une histoire, une mémoire, une revendication. La peinture devient alors un outil de transmission et de résistance, portant en elle l’affirmation d’une présence et d’une vision.
L’organisation de « When We See Us » à BOZAR marque une reconnaissance croissante de la place des artistes africains sur la scène muséale internationale. En offrant un espace à cette figuration longtemps marginalisée, l’exposition réhabilite des récits trop souvent occultés et participe à une réécriture nécessaire de l’histoire de l’art. Accessible aux personnes à mobilité réduite avec l’assistance du personnel, elle est ouverte tous les jours sauf le lundi, de 10h00 à 18h00.
Plus qu’une rétrospective, « When We See Us » est une invitation à repenser la représentation noire à travers le prisme de ceux qui l’ont façonnée. En offrant un regard pluriel et foisonnant sur l’Afrique et sa diaspora, cette exposition célèbre la créativité, la résilience et la force des artistes qui, depuis un siècle, ont su affirmer leur propre vision du monde.