La Mauritanie racontée à travers l’odyssée de quatre enfants aveugles

Le récit, trame de l’ouvrage Les yeux bleus du désert, est à priori horrible (*). Le père, Sidi Mahmoud, qui a perdu sa femme, choisit d’abandonner ses quatre enfants aveugles dans le désert, alors que le plus jeune n’a que quatre ans, en leur disant : « Marchez, marchez et vous verrez ». Pourtant, à aucun moment, on ne perd espoir. Grâce à ce conte, Christine Bergougnous, humanitaire indépendante, réussit à nous raconter une histoire presque réjouissante. 

Ian Hamel, envoyé spécial en Mauritanie     

Le train de plus long du monde (deux kilomètres), qui va des mines de fer de Zouerate, dans le désert, au port de Nouadhibou.

 

Le train minéralier, le plus long et le plus lent train du monde, qui achemine des centaines de wagons en hurlant des cliquetis et des grincements mécaniques sur une distance de plus de six cents kilomètres, va de Zouerate jusqu’à Nouadhibou, le principal port de Mauritanie. Il transporte du fer, la principale richesse du pays, mais aussi du riz, des pâtes, du thé, du sucre, des bouteilles d’eau pour alimenter les villages du désert. Un enfant « aux yeux recouverts de buée bleu titubait au milieu des rails ». C’est Baba, l’ainé, aveugle, comme ses trois frères et sœurs. Abandonné dans le désert par son père, il doit marcher droit devant lui, vers le nord, le long de la ligne de chemin de fer.     

Cent fois, il aurait pu être écrasé par le train géant. Mais non, il a été recueilli, adopté à Choum. « Très rapidement, il fut invité à voyager en draisine, ce petit wagon qui roule un jour vers Tmeimichat, un autre jour vers Touajil, la dernière base de contrôle avant le terminal de la mine de Zouerate », raconte Christine Bergougnous, dans Les yeux du désert. Active depuis plus d’une dizaine d’années en Mauritanie, l’auteure se bat pour trouver des solutions aux urgences médicales. Elle a ainsi organisé des greffes de reins, des chirurgies cardiaques, des chirurgies réparatrices de grands brûlés.     

Survoler le désert en hélicoptère           

Le livre, que l’on trouve également dans les bibliothèques sonores de France et de Suisse pour les malvoyants, raconte également la Mauritanie, avec sa population si accueillante, mais aussi un pays malade de la pollution. Mariem, l’autre petite fille aveugle, est arrivée jusqu’à la mer, où l’on bute contre les déchets qui recouvrent le sable. « Des dizaines de milliers de bouteilles de plastique, d’emballages, de pièges à poulpe, des boîtes de conserve rouillées, et toutes sortes d’autres détritus jonchaient le sable où ses pieds se blessaient ».

Quant à Zeinebou, le troisième, qui n’avait que six ans quand son père l’abandonne, et qui devait marcher vers l’Est. Elle finit par arriver à Chami, zone occupée par les chercheurs d’or. « Certains s’étaient même risqués à perdre la vie pour quelques grammes d’un minerai qu’ils espéraient découvrir en creusant leur propre tombe », raconte Christine Bergougnous. Le petit dernier, Mohamed Lemine, quatre ans, allait vers l’Ouest. Il arrive dans la petite ville de Tamchekett où les femmes jouaient de l’ardin « une harpe fabriquée d’une calebasse coupée en deux, recouverte de peau de vache et d’un manche de bois, auquel on attachait un nombre variable de cordes, allant de neuf à quatorze ». Et comme « Dieu est grand », Le plus jeune des enfants aveugle finit par retrouver son grand-père, le vieux Mahmoud. Il va même, grâce à un colonel à la retraite,  survoler le désert mauritanien à bord d’un hélicoptère.    

(*) Christine Bergougnous, « Les yeux bleus du désert », Éditions Elyzad, Lauréat du Prix Nature Nomade

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le récit, trame de l’ouvrage Les yeux bleus du désert, est à priori horrible (*). Le père, Sidi Mahmoud, qui a perdu sa femme, choisit d’abandonner ses quatre enfants aveugles dans le désert, alors que le plus jeune n’a que quatre ans, en leur disant : « Marchez, marchez et vous verrez ». Pourtant, à aucun moment, on ne perd espoir. Grâce à ce conte, Christine Bergougnous, humanitaire indépendante, réussit à nous raconter une histoire presque réjouissante. 

 

Par Ian Hamel, de retour de Mauritanie           

  

Le train minéralier, le plus long et le plus lent train du monde, qui achemine des centaines de wagons en hurlant des cliquetis et des grincements mécaniques sur une distance de plus de six cents kilomètres, va de Zouerate jusqu’à Nouadhibou, le principal port de Mauritanie. Il transporte du fer, la principale richesse du pays, mais aussi du riz, des pâtes, du thé, du sucre, des bouteilles d’eau pour alimenter les villages du désert. Un enfant « aux yeux recouverts de buée bleu titubait au milieu des rails ». C’est Baba, l’ainé, aveugle, comme ses trois frères et sœurs. Abandonné dans le désert par son père, il doit marcher droit devant lui, vers le nord, le long de la ligne de chemin de fer.     

 

Cent fois, il aurait pu être écrasé par le train géant. Mais non, il a été recueilli, adopté à Choum. « Très rapidement, il fut invité à voyager en draisine, ce petit wagon qui roule un jour vers Tmeimichat, un autre jour vers Touajil, la dernière base de contrôle avant le terminal de la mine de Zouerate », raconte Christine Bergougnous, dans Les yeux du désert. Active depuis plus d’une dizaine d’années en Mauritanie, l’auteure se bat pour trouver des solutions aux urgences médicales. Elle a ainsi organisé des greffes de reins, des chirurgies cardiaques, des chirurgies réparatrices de grands brûlés.     

 

Survoler le désert en hélicoptère           

 

Le livre, que l’on trouve également dans les bibliothèques sonores de France et de Suisse pour les malvoyants, raconte également la Mauritanie, avec sa population si accueillante, mais aussi un pays malade de la pollution. Mariem, l’autre petite fille aveugle, est arrivée jusqu’à la mer, où l’on bute contre les déchets qui recouvrent le sable. « Des dizaines de milliers de bouteilles de plastique, d’emballages, de pièges à poulpe, des boîtes de conserve rouillées, et toutes sortes d’autres détritus jonchaient le sable où ses pieds se blessaient ».

 

Quant à Zeinebou, le troisième, qui n’avait que six ans quand son père l’abandonne, et qui devait marcher vers l’Est. Elle finit par arriver à Chami, zone occupée par les chercheurs d’or. « Certains s’étaient même risqués à perdre la vie pour quelques grammes d’un minerai qu’ils espéraient découvrir en creusant leur propre tombe », raconte Christine Bergougnous. Le petit dernier, Mohamed Lemine, quatre ans, allait vers l’Ouest. Il arrive dans la petite ville de Tamchekett où les femmes jouaient de l’ardin « une harpe fabriquée d’une calebasse coupée en deux, recouverte de peau de vache et d’un manche de bois, auquel on attachait un nombre variable de cordes, allant de neuf à quatorze ». Et comme « Dieu est grand », Le plus jeune des enfants aveugle finit par retrouver son grand-père, le vieux Mahmoud. Il va même, grâce à un colonel à la retraite,  survoler le désert mauritanien à bord d’un hélicoptère.    

 

 

 

(*) Christine Bergougnous, « Les yeux bleus du désert », Éditions Elyzad, Lauréat du Prix Nature Nomade

 

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

Le récit, trame de l’ouvrage Les yeux bleus du désert, est à priori horrible (*). Le père, Sidi Mahmoud, qui a perdu sa femme, choisit d’abandonner ses quatre enfants aveugles dans le désert, alors que le plus jeune n’a que quatre ans, en leur disant : « Marchez, marchez et vous verrez ». Pourtant, à aucun moment, on ne perd espoir. Grâce à ce conte, Christine Bergougnous, humanitaire indépendante, réussit à nous raconter une histoire presque réjouissante. 

 

Par Ian Hamel, de retour de Mauritanie           

  

Le train minéralier, le plus long et le plus lent train du monde, qui achemine des centaines de wagons en hurlant des cliquetis et des grincements mécaniques sur une distance de plus de six cents kilomètres, va de Zouerate jusqu’à Nouadhibou, le principal port de Mauritanie. Il transporte du fer, la principale richesse du pays, mais aussi du riz, des pâtes, du thé, du sucre, des bouteilles d’eau pour alimenter les villages du désert. Un enfant « aux yeux recouverts de buée bleu titubait au milieu des rails ». C’est Baba, l’ainé, aveugle, comme ses trois frères et sœurs. Abandonné dans le désert par son père, il doit marcher droit devant lui, vers le nord, le long de la ligne de chemin de fer.     

 

Cent fois, il aurait pu être écrasé par le train géant. Mais non, il a été recueilli, adopté à Choum. « Très rapidement, il fut invité à voyager en draisine, ce petit wagon qui roule un jour vers Tmeimichat, un autre jour vers Touajil, la dernière base de contrôle avant le terminal de la mine de Zouerate », raconte Christine Bergougnous, dans Les yeux du désert. Active depuis plus d’une dizaine d’années en Mauritanie, l’auteure se bat pour trouver des solutions aux urgences médicales. Elle a ainsi organisé des greffes de reins, des chirurgies cardiaques, des chirurgies réparatrices de grands brûlés.     

 

Survoler le désert en hélicoptère           

 

Le livre, que l’on trouve également dans les bibliothèques sonores de France et de Suisse pour les malvoyants, raconte également la Mauritanie, avec sa population si accueillante, mais aussi un pays malade de la pollution. Mariem, l’autre petite fille aveugle, est arrivée jusqu’à la mer, où l’on bute contre les déchets qui recouvrent le sable. « Des dizaines de milliers de bouteilles de plastique, d’emballages, de pièges à poulpe, des boîtes de conserve rouillées, et toutes sortes d’autres détritus jonchaient le sable où ses pieds se blessaient ».

 

Quant à Zeinebou, le troisième, qui n’avait que six ans quand son père l’abandonne, et qui devait marcher vers l’Est. Elle finit par arriver à Chami, zone occupée par les chercheurs d’or. « Certains s’étaient même risqués à perdre la vie pour quelques grammes d’un minerai qu’ils espéraient découvrir en creusant leur propre tombe », raconte Christine Bergougnous. Le petit dernier, Mohamed Lemine, quatre ans, allait vers l’Ouest. Il arrive dans la petite ville de Tamchekett où les femmes jouaient de l’ardin « une harpe fabriquée d’une calebasse coupée en deux, recouverte de peau de vache et d’un manche de bois, auquel on attachait un nombre variable de cordes, allant de neuf à quatorze ». Et comme « Dieu est grand », Le plus jeune des enfants aveugle finit par retrouver son grand-père, le vieux Mahmoud. Il va même, grâce à un colonel à la retraite,  survoler le désert mauritanien à bord d’un hélicoptère.    

 

 

 

(*) Christine Bergougnous, « Les yeux bleus du désert », Éditions Elyzad, Lauréat du Prix Nature Nomade

 

 

 

 

 

 

 

 

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