En ces temps troublés où le Liban est une fois de plus plongé dans l’incertitude, la culture reste un pilier inébranlable, un rempart contre les ténèbres qui menacent d’engloutir le pays du Cèdre. Malgré les défis auxquels est confrontée la nation, les Libanais font preuve d’une résilience extraordinaire en célébrant la vie avec une ferveur inégalée. Dans cet article, nous faisons le point sur les événements culturels du mois d’août 2024 qui ont été annulés, reportés ou maintenus malgré le contexte sécuritaire difficile.
Une chronique de Belinda Ibrahim, du Site « Ici Beyrouth » partenaire de Mondafrique
Le mois d’août 2024 s’annonçait sous les meilleurs auspices, porteur de promesses et d’espoir. Le pays attendait avec impatience le retour de ses expatriés, de ses touristes fidèles et de tous les amoureux de la vie qui trouvent refuge dans ce petit coin de paradis. Les festivals et les concerts prévus témoignaient de cette soif de vivre, de cette volonté inébranlable de transcender les difficultés du quotidien.
Cependant, l’été a été en partie annulé, non pas par manque de volonté, mais en raison des adorateurs de la guerre qui ont, une fois de plus, plongé le pays dans le chaos. L’implication militaire du Hezbollah dans la guerre entre le Hamas et Israël a fragilisé davantage une économie déjà chancelante, laissant la population dans un état de questionnement permanent.
Malgré tout, les Libanais ont répondu présents, faisant fi des risques et des incertitudes. Le concert d’Al Shami, qui s’est déroulé à guichets fermés le 30 juillet au Beirut Waterfront, le soir même de l’attaque de la banlieue sud, en est un exemple éloquent. Cette soirée a démontré avec force que la vie triomphe toujours, même dans les moments les plus sombres.
D’autres événements ont également été maintenus, comme le spectacle de danse théâtrale Qoumi des Mayyas, qui a attiré pas moins de 8.600 spectateurs, le Festival internatioal de Ghalboun, le Festival international de Baalbeck et le Marché aux puces. La pièce de théâtre Khiyal Sahra, mettant en scène Adel Karam et Georges Khabbaz, se tient également comme prévu jusqu’au 31 août au Casino du Liban. Ces manifestations culturelles sont autant de preuves de la détermination des Libanais à préserver leur art de vivre.
La sublime performance des Mayyas hier soir fut un véritable moment de grâce, une ode vibrante à Beyrouth. Ces artistes de renommée internationale, qui ont foulé les scènes les plus prestigieuses du monde, se produisaient pour la première fois au Liban, offrant à leur public un spectacle d’une rare intensité émotionnelle. Leur interprétation poignante de « Li Beyrouth » a rendu un hommage émouvant au Liban-Sud, une région qui continue de souffrir intensément au quotidien, mais qui se lève avec courage malgré tout. Leur présence a réaffirmé avec force le rôle crucial de la culture dans la résilience du peuple libanais.
Certes, certains concerts ont dû être annulés ou reportés, non pas par manque d’enthousiasme, mais en raison de contraintes logistiques. Les vols à destination du Liban sont extrêmement perturbés, rendant difficile, voire impossible, la venue des artistes. C’est le cas notamment du Mzaar Summer Festival, où Vernis Rouge devait se produire le 2 août.
Si d’aucuns reprochent aux Libanais de faire la fête alors que le canon tonne ailleurs, il est temps de comprendre qu’il existe deux entités au Liban qui se côtoient sans jamais s’accorder. Des fausses notes qui ne formeront jamais une symphonie achevée, car la conception de la vie et de la mort n’est pas la même pour tous.
La culture au Liban est un acte de résistance, un hymne à la vie face à l’adversité. Chaque festival maintenu, chaque concert donné est une victoire contre ceux qui voudraient voir le pays sombrer dans les affres de la guerre. Les Libanais ont choisi la vie, envers et contre tout, car c’est dans leur nature profonde de célébrer la beauté, l’art et la joie.
En ces temps incertains, la scène culturelle libanaise continue de briller de mille feux, portée par l’indomptable esprit de résistance de son peuple. Et c’est cet esprit qui permettra au Liban de se relever, de panser ses plaies et de continuer à enchanter le monde avec sa créativité et sa passion débordante pour la vie.
Il est important de noter que la situation au Liban reste extrêmement fluctuante, et que les événements peuvent être sujets à des changements de dernière minute en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire. Il est recommandé aux personnes intéressées de se renseigner auprès des organisateurs pour obtenir les informations les plus à jour concernant ces événements.
Liste non exhaustive des événements culturels prévus pour le mois d’août
Événements maintenus
– Khiyal Sahra – La pièce de théâtre composée par Georges Khabbaz et mettant en scène Adel Karam et Georges Khabbaz se tiendra du 1ᵉʳ au 31 août au Casino du Liban.
– Festival international de Ghalboun 2024 – Ce festival prévu pour les 2 et 3 août 2024 a été maintenu.
– Le Festival de Baalbeck est maintenu, avec Strings of Baalbeck, prévu pour le 29 août.
– Marché aux puces – du 8 août 2024 au 11 août 2024 à la place Mar Sassine, Beit Meri.
Événements reportés
– Caracalla Dance Theatre – L’avant-première du spectacle Mille et une nuits, ainsi que l’ensemble des représentations ont été reportés à une date qui sera communiquée ultérieurement.
– Le concert Shéhérazade les 10 et 11 août à Ixsir a eté reporté à une date ultérieure qui sera communiquée dès que les corconstances le permettront.
– Concert d’Assala – Le concert de la chanteuse syrienne Assala, initialement prévu le 10 août, a été reporté.
– Concert de Tamer Hosni – Le concert de l’artiste égyptien, prévu le 3 août, a également été reporté.
– Bkerzay en Musique – Taxi 404 retrouvera en concert Adonis, prévu pour le 5 septembre.