Dans Jogging iconoclaste, la libanaise Hanane Hajj Ali, vêtue de noir, allie humour et gravité en explorant les histoires de quatre femmes. Sur scène, elle court et se livre à une introspection profonde, abordant les thèmes de la maternité, des guerres au Moyen-Orient et des stéréotypes qui pèsent sur le genre dans le monde arabe. Inspirée par sa propre vie dans le fracas des crises libanaises, cette performance théâtrale défie les conventions et invite à une réflexion sur la condition féminine.
Christophe et Cécile Barreyre
Lorsque les spectateurs prennent place, Hanane Hajj Ali est déjà sur scène. Habillée de noir, elle s’étire, s’échauffe et prépare sa voix pour son « seule en scène » avant de commencer à courir. Intitulée Jogging iconoclaste, cette performance se distingue par son humour et ses moments de profonde noirceur.
Des histoires de femmes et de guerres
Le spectacle nous entraîne dans les récits de quatre femmes : Hanane elle-même, ainsi que deux versions de Médée, l’une antique et l’autre contemporaine. Médée, qu’elle soit dans l’Antiquité ou de nos jours, tue ou sacrifie ses enfants sur l’autel des guerres qui ravagent le Moyen-Orient. Tout est question de perspective.
Inspirée par sa propre vie de mère, de comédienne et de citoyenne, Hanane court chaque jour dans les ruelles de Beyrouth pour prévenir le stress, la dépression et l’ostéoporose. Elle transforme ce simple parcours de santé en une plongée dans les méandres de ses rêves et de ses craintes les plus intimes. Par ce biais, elle lance un défi radical aux stéréotypes et préjugés qui pèsent sur les femmes du monde arabe.